Marché actions : détente sur la prime de risque

Des agrégats économiques en amélioration, une confiance croissante des investisseurs et des perspectives positives pour les marchés financiers, autant d’indicateurs qui poussent vers la détente de la prime de risque sur le marché actions.

L’économie marocaine semble se redresser en 2023, avec des indicateurs économiques en amélioration constante. L’un des signes les plus encourageants est l’inflation, qui commence à s’infléchir. Cette tendance positive peut être attribuée en grande partie au resserrement des politiques monétaires, nationale et internationales. Les marchés financiers, en particulier le marché boursier, ont également connu une orientation haussière depuis le deuxième trimestre, ce qui témoigne d’un retour de confiance et d’intérêt des investisseurs pour les actions, dans un contexte de détente des taux.

Impact limité du séisme
Un élément important à noter est l’impact relativement limité du séisme d’Al Haouz sur le marché boursier. Ce qui dénote d’une résilience et d’une stabilité accrues, malgré des événements extérieurs imprévus. L’inflexion de la Prime de risque d’action (PRA) est également à relever, passant de 8,9% en mars 2023 à 7,7%, un niveau proche de la période pré-pandémie.

Cette évolution s’explique en partie par le redressement observé sur le marché actions à partir du deuxième trimestre 2023, reflétant une confiance renouvelée des investisseurs. C’est ce qui découle de l’analyse de BMCE Capital Research, qui a opté pour une approche prospective pour calculer la PRA, se traduisant par une diminution par rapport à la mise à jour de mars. Justement, la prime de risque prospective est en baisse à 7,7%, ce qui montre la confiance croissante des investisseurs.

Cette diminution varie par branche d’activité, avec des taux de prime de risque action de 8,5% pour les industries, 6,1% pour les financières, et 7,3% pour les assurances. «Cette baisse est principalement attribuée à la tendance haussière observée sur le marché boursier à partir de mai 2023, avec une hausse significative de 13,8% du MASI depuis la dernière mise à jour», estime-t-on.

Par ailleurs, malgré la politique monétaire restrictive en vigueur, l’arbitrage continue de pencher en faveur des obligations, avec un écart entre le rendement des bons du Trésor à 10 ans et le D/Y 2023 de -60,7 points de base (pbs). Cependant, la tendance à la baisse des taux d’intérêt, renforcée par la décision de Bank Al-Maghrib de maintenir le statu quo lors de sa dernière réunion en juin, commence à réduire l’écart entre les rendements des obligations et ceux des actions par rapport au pic observé en avril 2023 (-143,9 pbs).

La confiance des investisseurs de retour
Selon l’analyse de BKGR, les investisseurs institutionnels semblent également retrouver confiance pour les mois à venir. Les prévisions indiquent une croissance économique en progression de 3%, par rapport à 1,5% en mars 2023, avec des prévisions similaires de Bank Al-Maghrib et des scénarios centraux. De plus, le MASI devrait enregistrer une performance positive de 12% d’ici la fin 2023, après avoir été en baisse en mars (-3,8%). «Les sociétés cotées devraient également voir leur capacité bénéficiaire augmenter de près de 9% en 2023, dépassant ainsi les prévisions précédentes de +6,4%, même en intégrant l’impact de Maroc Telecom», estiment les analystes de BKGR.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO