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Lourde, la facture de la pollution pour le Maroc !

Au niveau national, le coût de la dégradation de l’environnement a été certes réduit de 20% entre 2000 et 2014 (en DH/habitant). La pollution de l’air continue néanmoins d’augmenter. Au total, le coût économique de la dégradation environnementale pour le royaume a été évalué, pour l’année 2014, par la Banque mondiale à près de 33 MMDH ou 3,52% du PIB.

Le coût économique de la dégradation environnementale pour la société marocaine, au titre de l’année 2014, est de quelque 33 MMDH ou 3,52% du PIB alors que les dégâts causés à l’environnement global par les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont estimés à 1,62% du PIB, pour la même période précitée. C’est l’une des principales conclusions de la récente étude d’évaluation du coût de la dégradation de l’environnement (CDE) au Maroc. Ce travail a été engagé par le ministère de l’Environnement en coopération avec la Banque mondiale. Il ressort de cette étude élaborée entre mai 2015 et juin 2016 en prenant l’année 2014 comme une période de référence, que les coûts de la dégradation environnementale au niveau national sont deux fois plus importants que ceux relevés au niveau de la communauté internationale. «Mais si on mesure les chiffres par habitant comparés avec l’étude réalisée en 2003 sur la base de l’année 2000, soit un décalage de 14 ans, on constate une baisse de 20%, soit de 590 DH/habitant (2000) à 450 DH/habitant (2014). Cela, surtout grâce aux réformes et programmes engagés par le gouvernement depuis la dernière étude en termes d’eau, de préservation du littoral ainsi que de déchets et de forêt», estime Benoit Blarel, chargé de Stratégie et des opérations au sein de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Néanmoins, sur le registre de l’air, la situation n’est guère flatteuse.

La pollution atmosphérique a, en effet, continué d’augmenter au Maroc (voir graphique). Par ailleurs, la comparaison entre les résultats de l’étude de 2000 et ceux de 2014 savèrent quelque peu «complexe», selon la Banque mondiale, car la dernière étude a bénéficié d’une disponibilité d’informations en comparaison avec sa précédente. Cela a permis d’évaluer plusieurs impacts supplémentaires et par conséquent, un changement de variations. Toujours est-il que les résultats de l’étude représentant des ordres de grandeur montre que c’est la pollution de l’eau qui est le premier vecteur de dégradation de l’environnement surtout en raison de la surexploitation des eaux souterraines et du déversement des eaux usées industrielles. En chiffres, le coût de dégradation de l’eau est estimé au Maroc à 12 MMDH ou 1,3% du PIB. Elle est suivie par la pollution de l’air, dont le coût est d’environ 10 MMDH ou 1% du PIB.

Le plus gros de la facture (68%) est induit par la mortalité liée à la pollution de l’air extérieur, notamment à Casablanca, Marrakech, Tanger. S’agissant de la dégradation des sols, classée en 3e position, le coût est estimé à 2,7 MMDH ou 0,5% du PIB. Le défrichement et la désertification des terres de parcours représentent plus de la moitié de cette retombée financière. En ce qui concerne les sommes relatives aux déchets, le coût de la gestion est de 2,7 MMDH ou 0,4% du PIB. Quant au littoral et les forêts, le coût total engagé est respectivement estimé à 2,5 MMDH et 40 MDH, soit 0,27% et 0,004% du PIB. Selon la Banque mondiale, les coûts liés aux forêts ont été maitrisés alors que les déchets industriels/dangereux sont un domaine émergent qui n’a pas été couvert par l’étude précédente, ce qui ne permet pas la comparaison entre les deux périodes. La gestion inappropriée de ces déchets constitue un sujet de préoccupation pour l’environnement aussi bien que pour la santé. Dans sens, «Neuf projets de filières ont été déposés au gouvernement pour le développement de l’économie verte», annonce d’emblée Mohamed Chaibi, président de l’Association professionnelle des cimentiers. 


Pertes multiples
L’étude de l’évaluation du coût de la dégradation de l’environnement (CDE) a bénéficié d’un appui financier de la part de la GIZ, la Commission Européenne et le Gouvernement italien à travers le «Fond d’affectation spécial multi donateurs pour les changements climatiques dans la région du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord». L’étude a estimé les pertes à trois niveaux (social, économique et environnemental) et a évalué en termes monétaires la valeur des dommages liés à la pollution de l’eau, de l’air, des sols, mais aussi la dégradation des forêts, la gestion insuffisante des déchets et le changement climatique.


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