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Liquidité bancaire : le déficit frôlerait les 92 MMDH en 2023

Selon les prévisions de Bank Al-Maghrib et sur la base de l’évolution prévue des réserves de change de la banque et de la hausse modérée de la monnaie fiduciaire, le déficit de liquidité bancaire devrait s’établir à 78,2 MMDH à fin 2022 et à 91,9 MMDH à fin 2023. 

Sur la base de l’évolution prévue des réserves de change et de la hausse modérée de la monnaie fiduciaire, le besoin de liquidité des banques devrait se creuser à 78,2 Milliards de Dirhams (MMDH) à fin 2022, puis à 91,9 MMDH à fin 2023, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib (BAM), dont le Conseil a tenu mardi dernier sa deuxième session de l’année.

Il ressort du rapport de BAM sur la politique monétaire que ce creusement sera essentiellement tiré par la progression prévue de la circulation fiduciaire qui a déjà atteint en 2020 l’équivalent de 319 MMDH, en croissance de près de 20%, soit le rythme le plus élevé observé sur les trente dernières années.

Pour ce qui est du crédit bancaire au secteur non financier, il s’est accru de 3,2% à fin avril au lieu de 3,1% en moyenne au cours du premier trimestre 2022, avec une accélération de la progression des crédits aux entreprises non financières privées, un ralentissement de celle des prêts aux ménages et une accentuation de la baisse des concours aux entreprises publiques.

En termes de perspectives, et tenant compte de l’évolution prévue de l’activité économique et des anticipations du système bancaire, il évoluerait, selon BAM, à un rythme autour de 4% en moyenne en 2022 et en 2023. Dans ces conditions, et tenant compte de l’évolution prévue des autres contreparties de la masse monétaire, la croissance de l’agrégat de monnaie M3 devrait s’établir à 5,7% à fin 2022 et à 4,7% à fin 2023. Pour sa part, le déficit budgétaire s’établirait à 6,3% du PIB en 2022, avant de s’atténuer à 5,6% en 2023, en allègement de 0,3 point comparativement à l’édition en mars.

Conditions monétaires : le besoin en liquidité en baisse à 64,6 MMDH
Concernant les conditions monétaires, elles ont été également caractérisées par une baisse des taux débiteurs de 16 points de base à 4,28%, une dépréciation du taux de change effectif réel et un repli des taux débiteurs. Les données relatives au premier trimestre 2022 font ressortir un allégement du besoin de liquidité des banques.

Au cours du premier trimestre 2022, le besoin en liquidité des banques s’est atténué à 64,6 MMDH en moyenne hebdomadaire, contre 69,9 MMDH un trimestre auparavant, traduisant la hausse des réserves de change de Bank Al-Maghrib. Quant aux placements du Trésor sur le marché monétaire, ils se sont établis à 6,9 MMDH en moyenne, après 7 MMDH et ont été effectués majoritairement sur le marché de la pension livrée à un taux moyen de 1,41%.

Dans ces conditions, la Banque a réduit le montant de ses injections de 83,4 MMDH à 75,5 MMDH en moyenne hebdomadaire dont 33,2 MMDH sous forme d’avances à 7 jours, 22,2 MMDH à travers les opérations de pensions livrées et 20,1 MMDH au titre des opérations de prêts garantis accordés dans le cadre des programmes de soutien au financement de la TPME.

Dans ce contexte, la duration moyenne résiduelle des interventions de la banque est passée de 41,1 jours à 46,9 jours et le taux interbancaire est demeuré aligné sur le taux directeur maintenu à 1,50%. Selon Bank Al-Maghrib, les dernières données disponibles indiquent une accentuation du besoin de la liquidité bancaire à 77 MMDH en moyenne au cours des mois d’avril et mai 2022.

Au niveau du marché des bons du Trésor, les taux ont connu globalement une augmentation au premier trimestre, tendance qui s’est accentuée au cours des mois d’avril et mai aussi bien sur le marché primaire que secondaire.

Crédit bancaire au secteur non financier : une croissance modéré
Concernant le crédit bancaire au secteur non financier, il devrait maintenir un rythme de croissance modéré autour de 4% en 2022 et en 2023. Il a enregistré une hausse de 3,1%, après celle de 3,7% au quatrième trimestre 2021, avec une décélération de la croissance des prêts accordés aux ménages et une accentuation de la baisse de ceux octroyés aux entreprises publiques.

Sur le volet des finances publiques, l’exercice budgétaire au titre des cinq premiers mois de 2022 s’est soldé par un déficit de 14 MMDH, en allègement de 11 MMDH comparativement à la même période en 2021. Cette évolution résulte principalement d’une amélioration de 25,5% des recettes ordinaires, reflétant des accroissements de 19,8% des rentrées fiscales et de 126,6% de celles non fiscales.

En revanche, les dépenses ordinaires se sont alourdies de 16,5%, traduisant essentiellement des hausses de 117,9% de la charge de compensation et de 149,3% des dépenses de biens et services. Le solde ordinaire est ressorti ainsi déficitaire à 2,1 MMDH, au lieu de -9,9 MMDH à fin mai 2021. Pour leur part, les dépenses d’investissement ont progressé de 16,7% à 32,8 MMDH.

Ainsi, l’encours de la dette publique directe se serait accru de 1,5% par rapport à son niveau à fin décembre 2021. Au total, la croissance de l’économie nationale devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, ralentir à 1% cette année, puis s’accélérer à 4% en 2023. Pour sa part, l’inflation devrait atteindre, selon les projections de la banque, 5,3% sur l’ensemble de cette année avant de décélérer à 2% en 2023. Sa composante sous-jacente atteindrait 5,2% en 2022, puis reviendrait à 2,5% l’année prochaine.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO


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