Éco-Business

Les solutions écologiques d’Olea Food Meknès

Considérée comme la première unité dans son genre au Maroc, l’entreprise dispose d’un potentiel de traitement de 1.500 tonnes/jour de grignons humides. Elle compte aussi mettre en place une centrale de valorisation énergétique des co-produits/biomasse de l’olivier et réaliser une unité pilote innovante qui pourra être dupliquée dans différentes régions oléicoles marocaines.

Situé au quartier industriel Ain Sloughi à Meknès, Olea Food, du groupe «Les Conserves de Meknès-Aïcha» est un pôle industriel innovant de trituration d’olives et de valorisation de ses résidus biomasse. Il a un potentiel de traitement de 1.500 tonnes/jour de grignons humides. Le processus de production de l’usine repose sur une unité de trituration écologique et une unité de valorisation qui se compose de trois sous-unités.

Une unité de trituration écologique
Lors de sa création, l’unité Olea Food a a«adopté une politique respectueuse de l’environnement conformément aux lois en vigueur au niveau national et aux nouvelles orientations stratégiques de la filière oléicole mises en place dans le cadre de la stratégie du Plan Maroc Vert», note le management de l’entreprise.

En effet, l’usine opte pour un système à 2 phases, qui est la technologie écologique la plus recommandée au niveau international pour la production   de ce système est la réduction de la production des margines et par conséquent la réduction de la pollution. Ceci est dû essentiellement à la réduction de l’injection de l’eau au niveau du malaxeur et du décanteur», précise Messaoud M’Hammed, DG des Conserves de Meknès du groupe Aïcha.

Ainsi, pour une tonne produite, le «système à 2 phases» ne génère que 80 litres de margines contre 1.200 litres de margines générées par le «système à 3 phases» ou semi-moderne à presse. En plus de leur faible quantité, les margines du «système à 2 phases» ont une concentration qui peut passer jusqu’à 4 fois moins que les margines engendrées par le «système à 3 phases». De plus, le «système à 2 phases» engendre une faible consommation d’eau et d’électricité respectivement de 80% et de 24% de moins que le «système à 3 phases» plus polluant. De plus, le «système à 2 phases» permet l’obtention d’une huile de meilleure qualité chimique et organoleptique. La teneur en polyphénols est plus élevée dans l’huile produite par le «système à 2 phases» (20.000 ppm) que les systèmes «à 3 phases» et à presse (10.000 ppm) lui assurant une meilleure stabilité.

Valorisation des sous-produits de l’olive
Dans sa volonté de mettre en place une unité totalement respectueuse de l’environnement, Olea food s’est également dotée d’une unité de traitement et de valorisation du grignon humide. Ce sous-produit solide, mélange de noyaux et de pulpe d’olive, est traité de façon à séparer les noyaux broyés, extraire l’huile d’olive résiduelle (2 à 3%) lors de l’étape de «repasso», sécher le grignon humide et ainsi permettre une meilleure valorisation des résidus de la trituration du «système à 2 phases». La première sous-unité d’une capacité de 1.500 tonnes/jour permet la séparation de noyaux broyés du reste de la pâte, à l’aide de 6 séparateurs.

Le pourcentage de séparation de noyaux est de l’ordre de 6%, en fonction de la variété et du calibre des fruits triturés. Avec un pouvoir calorifique (PCI à pression constante) de 4.300 Kcal/kg, les noyaux d’olives sont très demandés en tant que bio-combustible propre au niveau du marché national et international. La deuxième sous-unité «repasso», d’une capacité de 1.200 tonnes/jour, avec 6 malaxeurs et 6 décanteurs permet l’extraction de l’huile contenue dans le grignon humide, environ 2,5% du volume total repassé. Le «repasso» permet une meilleure valorisation du grignon humide : on obtient ainsi du grignon humide déshuilé. La troisième sous-unité de «séchage de grignons humides déshuilés» permet le séchage de ces deniers jusqu’à l’obtention d’une teneur en humidité de 10 à 15%. Ainsi, après le «repasso», le grignon humide est transféré vers deux séchoirs d’une capacité totale de 1.200 tonnes/jour.

Cette unité de séchage fonctionne à l’aide d’une chaudière alimentée avec le propre bio-combustible produit par Olea Food : le noyau broyé. La chaudière produit ainsi l’énergie thermique qui fait tourner les séchoirs rotatifs et qui permet l’évaporation de l’eau du grignon humide. La fumée produite, alors très chargée en matières polluantes gazeuses, passe ensuite dans un filtre à fumée d’un débit de 240.000 m3/h avant d’être rejetée dans l’air sous forme de vapeur d’eau. Le résidu polluant est récupéré puis directement acheminé vers les bassins d’évaporation. Après évaporation, ces résidus sont récupérés et utilisés comme combustible pour alimenter la chaudière. Il faut préciser que l’unité Olea Food a été dimensionnée de façon à pouvoir traiter les sous-produits de l’olive de toute la région de Fès-Meknès (200.000 tonnes de grignons humides/an). Selon Messaoud M’Hammed, «c’est un atout considérable pour la principale région oléicole marocaine qui va permettre d’appliquer la stratégie de mise à niveau du secteur de trituration des olives. En effet, Olea Food est la solution écologique de valorisation des sous-produits de l’olivier permettant aux huileries de la région d’être conformes aux lois environnementales en vigueur au niveau national». 


Valorisation des co-produits/biomasse

Dans la continuité de ce projet, le management de l’entreprise a pour ambition de mettre en place une centrale de «valorisation énergétique des co-produits/biomasse de l’olivier» et de réaliser une unité pilote innovante qui pourra être dupliquée dans différentes régions oléicoles marocaines. En effet, le noyau, le grignon séché et le bois de taille constituant la biomasse de l’olivier sont autant de sous-produits ayant un pouvoir calorifique intéressant. Cette biomasse ouvre la voie à de nouveaux usages à intérêt croissant pour la production de l’énergie verte. «Le projet consiste à développer une unité pilote pour la mise en place d’une plateforme économiquement soutenable pour la valorisation énergétique des co-produits/biomasse de l’olivier de la région Fès-Meknès (grignons, noyaux et bois de taille). Cette initiative appuyée par la Fondation «Olivier Promo Meknès» sera réalisée dans le cadre d’un consortium de partenariat public-privé avec les collectivités locales et régionales, des opérateurs industriels nationaux et internationaux et l’appui scientifique et technique de l’Agro-pôle Olivier ENA Meknès. Le principe consiste à produire à partir d’une source d’énergie (biomasse d’oliviers) de l’énergie thermique et de l’énergie mécanique qui permet à son tour de produire de l’énergie électrique», précise le management de l’entreprise. 


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