Éco-Business

Les primeurs en mauvaise posture

Les mauvaises conditions climatiques ont altéré la qualité des fruits, et cela se répercute négativement sur les prix à l’export.

Une campagne inhabituelle ! C’est le qualificatif que l’Association marocaine des producteurs et producteurs exportateurs de fruits et légumes (Apefel) a utilisé pour décrire le déroulement de la campagne d’exportation de primeurs, qui vient d’être bouclée. Selon l’entité professionnelle, le démarrage pendant l’été 2017 a été caractérisé par des températures très élevées qui ont atteint les 49°C. Par conséquent, les semis au niveau des pépinières et les plantations des serres coïncidant avec cette période ont connu des pertes générales très importantes, notamment en termes d’échec de greffage, de retard des livraisons des plants et de la chute des premiers bouquets alors que plusieurs programmes de plantations ont été reportés…Ainsi la campagne d’exportation a enregistré un retard d’une dizaine de jours. Après ce mauvais démarrage marqué par la hausse des températures, c’était au tour du froid. «Nos cultures ont vécu un hiver très long et exceptionnel avec des températures très basses qui ont freiné et réduit naturellement le niveau de production qui n’a pas dépassé les 200 kg/ha au lieu de 800 kg/ha à peu près quand les températures sont clémentes», précise l’Apefel.

Ces mauvaises conditions climatiques exceptionnelles étaient à la source des défauts de qualité des fruits et cela s’est répercuté négativement sur les prix à l’export qui ont enregistré des niveaux très bas par rapport à une campagne normale. Des cotations de «l’origine Maroc» déjà pénalisées d’une part par une concurrence rude qui bénéficie de la proximité, allusion faite aux exportations espagnoles et d’autre part par la faible logistique maritime des marchés lointains, notamment la Russie, qui a souffert cette année de suspension de quelques lignes, des retards des départs et d’un transit-time allongé dépassant le shelf-life de la tomate. Des contraintes et difficultés auxquelles s’ajoutent les barrières tarifaires relatives aux conditions et prix d’entrée et celles non tarifaires instaurées récemment par l’UE. L’ensemble des fruits et légumes marocains destinés à ce marché est soumis depuis janvier 2018 au certificat phytosanitaire avec un contrôle physique de 5% pour le cas de la tomate. Quant au marché local de gros, depuis le mois de janvier, les prix de vente sont dérisoires selon l’Apefel, ne couvrant pas les charges de production qui ne cessent de flamber. L’opacité et la multiplicité des intermédiaires restent les principales problématiques et ceci induit un écart énorme atteignant parfois 200 à 300% entre le prix des producteurs et celui proposé aux consommateurs finaux. «Cette énorme marge pourrait être réinvestie équitablement et rationnellement au profit de l’ensemble des acteurs et maillons de la chaîne de valeur», conclut l’Apefel.


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