Éco-Business

Les minotiers sortent de leur mutisme

La Fédération nationale de la minoterie (FNM) lance un nouveau cycle dans la vie du secteur. L’heure est à la visibilité pour préparer la libéralisation. Le secteur pèse 20 MMDH de chiffre d’affaires avec 136 minoteries. Malgré son poids économique, le secteur demeure peu connu. Pour cette raison, la discrète Fédération nationale de la minoterie (FNM) a décidé de faire les choses en grand à l’occasion de la 6e édition du Grain & Milling Expo.

Auparavant, le salon «Grain & Milling Expo» se tenait sous forme de journées techniques à l’Institut de formation de la fédération (IFIM), dont la dernière édition remonte à 2015. La nouvelle formule répond au besoin de présenter ce secteur mature comme «plateforme de développement de la filière céréalière en Afrique». Le secteur a présenté, les 4 et 5 octobre  à Casablanca, ses atouts aux professionnels et a plaidé auprès des pouvoirs publics, une nouvelle fois, pour la libéralisation complète de la filière.

Surcapacité de 200%
«C’est la première fois que nous décidons de sortir le salon des locaux de l’institut. Nous n’avons pas communiqué sur nos réalisations. Beaucoup de choses ont été réalisées durant les quinze dernières années et qui méritent d’être promues», affirme Chakib Alj, président de la FNM. Parmi ces réalisations, Alj évoque la création de l’IFIM et la diversification des filières de formation. «Nous avons formé plus de 500 lauréats présents dans plusieurs pays dans le monde. Aujourd’hui, nous avons réussi à marocaniser l’ensemble du staff des moulins», se réjouit Alj qui préside également le groupe Gromic, premier acteur du secteur. Ce salon a été un carrefour B to B, «Grain & Milling Expo». Ledit salon a rassemblé les professionnels meuniers et céréaliers et leurs fournisseurs en matières premières et machines. «Nous avons toujours eu besoin de créer une plateforme d’échange entre fournisseurs et les moulins entre eux». Près de 100 exposants marocains et étrangers et plus de 1.000 visiteurs ont pris part à cette édition.

L’édition 2015 avait connu la participation de plus de 500 visiteurs et de quelques 60 exposants. Le secteur de la minoterie industrielle se compose, à fin février 2015, de près de 164 unités de production en activité dont 137 moulins écrasant le blé tendre pour la fabrication des farines destinées à la boulangerie, pâtisserie, biscuiterie, etc.

Le secteur compte aussi 18 semouleries écrasant le blé dur pour la fabrication des semoules destinées à la production des pâtes alimentaires et couscous ainsi que 9 orgeries écrasant l’orge destiné à la consommation humaine. «Il est à noter que le nombre de minoteries en arrêt d’activité prolongé est de 36 !», alerte la FNM. La surcapacité du secteur est une vraie problématique au sein dudit secteur. La capacité d’écrasement des minoteries industrielles a atteint, à fin 2015, 10,44 Mt/an et est dédiée principalement au blé tendre (87%). Le reste est réparti entre le blé dur (11%) et l’orge et/ou maïs (2%). Le secteur connaît une surcapacité de 200%. Le taux d’utilisation de l’outil industriel ne dépasse pas 54% des unités installées.


Chakib Alj
Président de la FNM

Durant les 15 dernières années, le secteur a triplé ses investissements en vue de préparer la libéralisation prévue mais jamais réalisée. Aujourd’hui, nous demandons de manière claire de distribuer la subvention aux consommateurs et agriculteurs. Nous ne voulons plus de la subvention. La libéralisation est nécessaire et nous invitons le gouvernement à suivre le même exemple que dans le cas du blé dur.   Il y a 25 ans, l’importation du blé dur était de 200.000 t  contre 800.000 t  aujourd’hui. La libéralisation n’aura pas d’impact sur le prix du pain . Je rappelle que 85% de la production des minotiers est libre et que seulement 15% sont subventionnés. Le pain ne bénéficie pas de subventions. Si l’État a besoin de farine nationale de blé tendre, il n’a qu’à recourir aux appels d’offres».


L’organisation du secteur meunier

Le secteur de la minoterie industrielle de par la loi 12-94 est représenté par des associations régionales au nombre de sept. Ces associations constituent la Fédération nationale de la minoterie qui a été créée en 1994. Elle a pour mission de «définir les grandes orientations stratégiques du secteur, d’accompagner les unités membres dans leurs efforts de mise à niveau et de mettre en œuvre des actions de conseil et d’assistance répondant aux attentes des professionnels de la minoterie industrielle». Le bureau de la FNM est constitué de 7 présidents de fédération régionale, ainsi que de deux représentants du secteur semoulier élus par l’Assemblée générale.


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