Éco-Business

Les Marocains ont emprunté 23 milliards en 2017

Les crédits à la consommation continuent d’enregistrer une croissance positive. Le crédit automobile explique les performances du secteur. Décryptage des derniers chiffres.

Les ménages marocains continuent de doper les chiffres des sociétés de financement. En 2017, les Marocains ont emprunté pour 23,5 milliards DH, auprès de ces entreprises, un chiffre en croissance de 5,6% par rapport à l’année précédente. Le crédit automobile, sous ces deux formes (classique ou LOA) réalise une performance meilleure que l’ensemble du marché, grâce à une évolution de 8,1%. Les derniers chiffres du secteur confirment l’attrait pour cette forme de financement, auprès des ménages. Autre fait marquant durant l’année 2017, l’encours des crédits accordés aux ménages à fin 2017 atteint le seuil historique de 100 MMDH. Cet encours est réparti comme suit : 49 MMDH pour les crédits à la consommation et 50 MMDH pour les crédits immobiliers.

L’automobile fait le marché
Cette croissance de 5,6% en 2017 représente 1,3 milliard DH de crédits supplémentaires accordés par les 18 sociétés de financement membres de l’Association professionnelle des sociétés de financements (APSF). Globalement, le nombre de dossiers a connu une croissance mesurée (1,8%). Cette évolution épouse les intentions des ménages qui affichent, selon l’Indicateur de confiance des ménages, un certain pessimisme. Selon le HCR, les ménages estiment que la conjoncture est toujours perçue «comme peu propice à l’achat de biens durables». Au quatrième trimestre de 2017, 53,8%, contre 28,2% des ménages, considèrent que le moment n’est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables. Le solde d’opinion de cet indicateur est resté négatif, passant à moins 25,6 points au lieu de moins 31,5 points, le trimestre précédent et moins 43,0 points le quatrième trimestre de 2016. Les détails des données de l’APSF indiquent que 65% des crédits (15,5 MMDH) ont été alloués à des crédits à la consommation. Ce segment a réalisé une croissance de 6%. Le deuxième segment est celui des crédits immobiliers, il a mobilisé 8 MMDH de financement pour l’acquisition de logement, avec une croissance de 5%. Dans le premier segment, le crédit automobile représente 61,9 de l’ensemble des crédits accordés en 2017. Le montant des crédits est de 9,599 MMDH en progression de 8,1%, comme mentionné ci-haut, soit 722 MDH de crédit supplémentaire. Les crédits classiques représentent 5 MMDH (+12,5%) et 4,5 MMDH (3,6%) pour le crédit LOA. «Grâce au crédit automobile, les ménages ont acquis près de 86.000 véhicules neufs (+7%) d’une valeur totale de plus de 13 milliards de dirhams (+6%)», annonce l’APSF. Et d’ajouter : «Plus d’un véhicule neuf sur 2 a été financé par le crédit à la consommation». Cette croissance correspond à l’évolution des ventes sur le marché automobile. Selon l’AVIAM, le marché automobile a progressé de 3,36% par rapport à 2016, avec un volume de ventes de voitures neuves de 168.593 unités par segment, les ventes de voitures particulières totalisent 155.213 unités (+1,9%) et celles des véhicules utilitaires légers 13.380 unités (+24,1%). La part des sociétés de crédit à la consommation dans le financement automobile, mesurée par le nombre de dossiers financés, rapporté aux ventes automobiles a atteint 50,9% en 2017 au lieu de 49,0% un an plus tôt. L’encours des crédits à la consommation accordés aux ménages à fin décembre 2017, ressort à 48,7 milliards de dirhams, en hausse de 3,2 milliards ou 7,0% par rapport à fin décembre 2016. Le nombre de dossiers correspondant ressort à 971.492, en recul de 3.972 unités ou 0,4% par rapport à fin décembre 2016.

Côté crédit immobilier, les financements mobilisés pour les acquéreurs de logements sont de 7,87 MMDH, en progression de 4,6% sur une année. L’encours des crédits est passé à 49,9 MMDH, grâce à une progression de 3,4%.


Fusion Taslif-Salafin : «Une évolution normale souhaitée par BAM»

Pour Mustafa Melsa, directeur de l’Association professionnelle des sociétés de financement, le rapprochement entre Taslif et Salafin est une «évolution normale dans le secteur». «Depuis 1993, année de la création de l’association, nous sommes passés d’une quarantaine de sociétés à 18 actuellement. C’est une logique du marché. Les sociétés qui ont disparu n’ont pas résisté à la concurrence ou ont été absorbées par d’autres acteurs du marché, comme c’était le cas de Wafasalaf qui avait absorbé Crédor ou récemment CETELEM qui est devenue une direction de la BMCI. Cette évolution est encouragée par le wali de Bank Al-Maghrib, qui souhaite voir des sociétés fortes sur ce marché».


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