Les femmes veulent plus de moyens !
Soutenir l’agriculture féminine pour favoriser l’inclusion socio-économique des femmes. Tel est le principal message lancé à Marrakech, lors de la 2e édition de «femmes et agriculture en Afrique» .
«Nous devons conjuguer l’agriculture au féminin. Il y va de notre survie et de notre bien-être». Cet avertissement vient de la Première dame du Niger, qui s’exprimait mardi à Marrakech, à l’ouverture de la 2e édition du forum «Femmes et agriculture en Afrique», organisé par «Believe in Africa». Aissata Issoufou est en effet la marraine de cet événement soutenu par les autorités marocaines et le groupe OCP. Des délégations issues de pays africains, notamment de Gambie, du Sénégal ou encore du Nigéria, étaient au rendez-vous. Lors des discours d’ouverture, il a beaucoup été question de la nécessité de soutenir l’agriculture féminine. Il faut non seulement plus de financement aux femmes, mais surtout, plus d’intrants pour fructifier leurs activités agricoles. À ce propos, la Première dame du Niger, citant des rapports de la FAO, a rappelé que «si les agricultrices disposaient du même accès aux intrants agricoles que les hommes, elles pourraient augmenter les rendements de 20 à 30%, et accroître la production agricole des pays en développement de 2,5 à 4%, et éventuellement réduire le nombre de personnes qui souffrent de la famine de 12 à 17%».
INDH, AWA…des modèles
En dehors du discours de la Première dame du Niger, cette première journée a été marquée par la participation de la coordinatrice de l’Initiative nationale de développement humain (INDH), le gouverneur Nadira El Guermaï. La responsable en a profité pour présenter longuement les progrès réalisés par l’INDH au Maroc, 13 ans après son lancement. Pour Nadira El Guermaï, cette initiative royale peut aujourd’hui être présentée comme un modèle de coopération sud-sud, d’autant plus que des partenariats bilatéraux ont été noués sur le continent, notamment avec le Gabon en 2014. Hier à Marrakech, des femmes entrepreneurs ont appelé à «une collaboration entre pays africains pour favoriser le partage des produits du terroir». Par exemple, le Maroc pourrait exporter son huile d’argan vers les pays subsahariens, tout en important, en retour, le fameux beurre de karité. D’ailleurs, une initiative censée promouvoir l’agriculture féminine, dénommée «AWA» (African women in agriculture) sera lancée dès cette 2e édition du forum qui se tient dans l’imposant cadre du musée Mohammed VI pour la civilisation de l’eau au Maroc. Les visiteurs peuvent y découvrir, jusqu’à aujourd’hui, date de clôture, les produits agricoles des pays participants.
Aissata Issoufou
Première dame du Niger
La stratégie de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de développement agricole durable, intitulée initiative 3N «les Nigériens nourrissent les Nigériens», peut, à l’instar du Plan Maroc Vert, servir d’exemple à plusieurs pays africains».
Angelle B. Kwemo
Fondatrice de Believe in Africa
À partir du Maroc, et en se basant sur l’INDH, on peut réussir à améliorer les conditions de vie des femmes dans de nombreux domaines. Le Maroc peut aider à réussir la transformation des produits agricoles».