Les bons du Trésor ont la cote
Les taux obligataires ont marqué un revirement de tendance vers la hausse engendrant une progression prononcée de la demande poussant le Trésor à dépasser par ses levées brutes ses besoins exprimés auparavant.
Les bons du Trésor, véhicule primordial dans le marché interbancaire pour s’assurer des liquidités, ont connu une dynamique et un engouement au niveau de leur marché primaire. Le mois de février de l’année en cours s’est d’ailleurs caractérisé par l’appréciation du portefeuille de bons du Trésor, détenu par les banques, de 16,4% (soit en valeur absolue un montant additionnel de 17,6 MMDH). Cette hausse n’a été que de 2,1% (montant additionnel de 2,4 MMDH) une année plus tôt. En dépit de cette importante progression, le niveau de ces acquisitions comparé au total des emplois demeure stable aux alentours de 10,2%. Cet engouement des banques pour les bons du Trésor – ils sont d’ailleurs les principaux souscripteurs à côté des assureurs – a permis de maintenir le dynamisme des souscriptions sur le marché de la dette publique interne. Une dynamique qui s’est prolongée jusqu’au mois de mars pour terminer le trimestre sur une note positive.
Forte demande
En effet, le volume des soumissions (émanant principalement des banques et des assurances) adressées pour le marché des adjudications (marché primaire) a augmenté au terme du premier trimestre de 2017, de 41,8% par rapport au dernier trimestre de 2016 pour s’établir à 148,7 MMDH. Les soumissionnaires avaient demandé essentiellement les maturités courtes et moyennes. Le volume des soumissions les concernant a d’ailleurs progressé de 69,2% à 65,6 MMDH pour les maturités courtes et de 17,4% à 62,6 MMDH pour les maturités moyennes.
De son côté, le volume soumissionné des maturités longues s’est apprécié de 60,7% pour s’établir à 20,5 MMDH, soit 13,8% des soumissions après 12,2% le trimestre précédent. Face à cette demande, la Direction du Trésor et des finances extérieures a dépassé ses besoins exprimés pour les trois premiers mois de 2017 qui cumulaient un montant entre 29 MMDH et 30,5 MMDH pour lever 39 MMDH, reflétant une hausse de 34% par rapport à l’année dernière. Les levées brutes du Trésor répondent d’ailleurs à la demande du marché avec une prédominance des maturités moyennes et courtes qui représentent 56,7% et 35% respectivement alors que les maturités longues n’ont représenté que 8,3% des levées. L’engouement pour les bons de Trésor peut s’expliquer par la réorientation des taux appliqués sur le marché primaire vers la hausse, notamment au cours du mois de février.
C’est ainsi que par rapport à fin décembre 2016, ces hausses ont atteint 5 points de base pour les taux à 13 semaines (2,15%), 14 points de base pour ceux à 26 semaines (2,29%), 18,7 points de base pour ceux à 2 ans (2,59%) et 16,6 points de base pour ceux à 5 ans (2,84%) en février 2017. Cette même tendance a été enregistrée au niveau des maturités longues, en particulier les taux à 15 ans qui sont passés de 3,2% à fin décembre 2016 à 3,87%. Au terme du trimestre, la hausse est encore plus prononcée avec des progressions comprises entre 2 points de base et 19 points de base. La progression des levées brutes qui dépasse le niveau des remboursements effectués durant la même période (25,2 MMDH) a eu pour conséquence de tirer vers le haut le niveau de l’encours des bons du Trésor qui s’est élevé à 503,8 MMDH, soit une hausse de 2,8% par rapport à fin décembre 2016.