Éco-Business

Le poulet beldi a la cote

40% de la production locale en œufs et viandes avicoles servent à l’autoconsommation et le reste est commercialisé dans les souks de la région de Fès-Meknès. Face à l’explosion de la demande, les éleveurs souhaitent développer cette filière à fort potentiel.

Dans le Moyen-Atlas, zone de grand froid, le rendement de l’agriculture ne satisfait pas les besoins des familles. Aussi, les habitants de cette région élèvent des poulets beldi de manière traditionnelle. D’après les données collectées par les coopératives agricoles de la région, l’effectif des volailles dans les villes d’Imouzzer et d’Azrou est estimé à 350.000 poulets, 110.000 dindes, 8.500 pintades et 1.200 oies. L’aviculture est pratiquée, dans la majorité des cas, par les femmes et les revenus générés servent «à mettre du beurre dans les épinards». De fait, la demande pour le poulet beldi explose et les éleveurs de la région affichent l’ambition de développer cette activité. «Mais nous ne bénéficions d’aucun accompagnement financier ou de formation pour développer cette filière, bien que nos produits sont devenus très demandés sur le marché». Ces contraintes sont liées à l’hygiène et aux maladies. Une visite dans les fermes de la région nous a permis de constater que les normes en ce domaine sont loin d’être respectées. Après, une journée à l’air libre, les volailles passent la nuit dans des poulaillers mal entretenus. Les déchets et saletés se cumulent jour après jour, ce qui influence négativement l’état de santé des volailles et provoque des maladies. «Nous enregistrons des pertes énormes dans la production d’œufs et de viande à cause des maladies. En effet, les mortalités peuvent atteindre jusqu’à 70% chez les poussins et 50% chez les adultes», nous explique un fermier à Imouzzer.

Le froid est également un grand ennemi des animaux et cause des pertes considérables. Les couvons d’hiver n’arrivent pas à supporter les températures très basses. Pour les sauvegarder, les femmes mènent les poussins dans leurs chambres. Quant à la production des œufs, elle est maximale au printemps et en été, faible en automne et en hiver. Les poules pondeuses produisent 22 à 26 œufs par mois pendant les périodes chaudes et entre 12 à 20 œufs en périodes de froid. La poule couve entre 12 et 18 œufs selon sa taille. D’après une enquête réalisée par Abdelkrim Aidi, docteur spécialiste dans le domaine, «seule dans la province d’Ifrane, la production des œufs est estimée à 31.000.000 œufs par an, soit un poids total de 22.000.000 kg de matière nutritive. L’élevage des oiseaux au niveau de la province permet aussi de produire 800.000 kg de viande et 44.000 kg de plumes. Cette production est estimée à 70 MDH DH pour les œufs, 30 MDH DH pour la viande et 220.000 DH pour les plumes. Soit un total de plus de 100 MDH DH par an. Cette activité rapporte donc à peu près 10.000 DH/an pour chaque foyer éleveur de volailles au niveau de la province d’Ifrane. «Ce gain est considérable en comparaison avec le faible rendement de l’agriculture de cette région», estil indiqué. Il faut noter que 40% de la production locale en œufs et viandes avicoles servent à l’autoconsommation alors que 60% de la production sont commercialisés dans les souks de la région. Pour améliorer l’élevage avicole de la ferme et augmenter le rendement des petits agriculteurs du Moyen-Atlas. Ces derniers lancent un appel pour prendre certaines mesures afin d’éviter les dégâts et limiter la mortalité des volatiles. En effet, ils demandent des formations aux coopératives féminines pour ce type d’élevage, en plus d’une intervention de l’État pour surveiller et lutter contre les maladies des volailles et autres espèces domestiques. 


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