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Le Maroc se situe dans une position «intermédiaire»

L’étude de la DEPF classe le Maroc à la 51e position sur un échantillon composé de 94 pays (niveau intermédiaire). Ce niveau est considéré par l’étude comme favorable mais plusieurs écarts restent à combler. Cinq leviers ont été définis pour améliorer la performance du royaume en matière de gouvernance.

L’étude publiée récemment par la DEPF met en relief un constat important: la gouvernance est un des plus importants piliers de développement économique. Intitulée «gouvernance, qualité institutionnelle et développement économique: quel enseignement pour le Maroc ?», elle décortique les forces et faiblesses du Maroc en la matière; en se basant sur une méthodologie particulière (voir encadré). Il en ressort qu’il reste encore du chemin à parcourir en matière de gouvernance publique ou privée, malgré des avancées notables réalisées par le pays. Premier constat, les efforts déjà entrepris par le royaume pour le renforcement de la gouvernance à la fois publique et privée, commencent à porter leurs fruits. Le classement du Maroc (51 sur 94), surtout en ce qui concerne la gouvernance publique, est resté, entre 2009 et 2016, «favorable» comparativement aux pays de sa région, ainsi que par rapport à d’autres pays comme la Turquie, la Chine, la Grèce et le Mexique. L’analyse scientifique menée dans le cadre de cette étude, a révélé ainsi une évolution de la position du Maroc en 2016, par rapport à 2009; que ce soit en termes de gouvernance publique ou privée. Cette évolution traduit à la fois l’amélioration de la notation du pays au niveau de certains indicateurs institutionnels et le recul dans d’autres. Pour ce qui est de l’évolution positive, il s’agit de la capacité de décision de l’État, la coordination dans la sphère publique, la concertation des acteurs, l’amélioration de la transparence de la politique économique et la faiblesse de l’influence des grands acteurs économiques nationaux et étrangers. En ce qui concerne la gouvernance privée, l’étude souligne l’amélioration principale du positionnement relatif à la sécurité des transactions et contrats au niveau du marché des biens et services. Le même constat a été mis en avant concernant la régulation de la concurrence, la gouvernance d’entreprise ainsi que la segmentation du marché de travail, la mobilité sociale et le respect du droit du travail.

Les écarts à combler
L’étude a identifié un nombre de volets qui présentent un manque que le Maroc doit combler, afin de renforcer son positionnement en matière de gouvernance. Ce retard a été accusé au niveau des indicateurs de gouvernance publique liés à la sécurité des droits de propriété et des contrats et aux droits et libertés publiques. Au niveau de la gouvernance privée, le pays a enregistré un recul de sa performance; surtout en ce qui concerne le fonctionnement du marché du travail. À ce propos, la rigidité et la discrimination sont pointées du doigt comme étant les principales tares. Les mêmes défaillances sont enregistrées dans les relations commerciales et financières avec l’extérieur, la régulation du marché financier et le dialogue social. Pour y remédier, cinq leviers essentiels devraient être déployés pour «susciter une inflexion positive du développement institutionnel du Maroc» et permettre d’optimiser par conséquent ses performances économico-sociales. Il s’agit, dans un premier temps, de parachever l’édification du capital institutionnel et de le fructifier. Ceci est possible en donnant un intérêt particulier aux instances de la régulation économique et celles d’intermédiation sociale. Il faut, dans un deuxième temps, accélérer le processus d’accumulation du capital humain en réformant les différentes composantes de l’écosystème d’éducation et de formation. Ce n’est pas tout. Pour atteindre les objectifs, un renforcement de la cohérence des programmes publics et mécanismes de suivi s’impose également. En matière de développement, il est aussi primordial de promouvoir la territorialisation des politiques publiques. Enfin, le système productif national doit reposer sur une stratégie de modernisation compétitive.


Méthodologie

La présente étude tente de mettre la lumière sur le lien existant entre la gouvernance et la qualité institutionnelle d’un côté et le développement économique de l’autre. Elle s’inspire des multiples travaux d’analyses théorique et empirique ayant clairement mis en exergue la qualité de gouvernance institutionnelle, un des premiers leviers favorisant une croissance économique durable et inclusive. Pour mettre en évidence cette relation, elle s’appuie sur des modèles économétriques, intégrant un échantillon de 94 pays dont le Maroc. En termes de méthodologie, les pays constituant l’échantillon ont été regroupés en trois groupes, selon les trois niveaux de revenu «élevé», «intermédiaire» et «faible». Le but étant de détecter «l’effet différencié de la gouvernance sur leurs performances économiques respectives; tout en repérant les mécanismes de transmission y afférents». Résultat: les analyses élaborées dans le cadre de cette étude ont, sans ambiguïté, montré que «l’édification d’institutions fortes et l’ancrage aux principes de la bonne gouvernance, constituent des paramètres clés pour impulser durablement le processus de développement économique d’un pays».


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