Éco-Business

Le Maroc doit faire jouer ses avantages comparatifs

La concurrence dans le bassin méditerranéen se fait de plus en plus rude, et la Tunisie place ses pions dans la rive sud. Mais le royaume demeure parmi les dix premiers exportateurs de la farine de poisson, principal intrant de l’aliment de poisson destiné à la pisciculture.

Bien que disposant de potentialités pouvant en faire un leader dans le domaine de l’aquaculture, le Maroc continue d’être concurrencé sérieusement dans ce marché, notamment par la Tunisie au niveau de la rive sud de la méditerranée. C’est ce qui ressort de l’étude publiée par le ministère des Finances sur le secteur. En plus de potentialités naturelles en termes de diversité de zones favorables pouvant abriter des activités aquacoles (les lagunes, les baies, la pleine mer ou les zones basses en bordure de mer) et de capital humain disponible et qualifié, le Maroc dispose d’atouts stratégiques pour développer le secteur aquacole. Ainsi, les accords commerciaux permettant aux produits marocains un accès privilégié aux marchés demandeurs ainsi que la proximité des marchés demandeurs sont autant d’éléments qui offrent un climat des affaires favorable au développement de cette activité. De même, la consommation nationale des produits de la pêche et de l’aquaculture est en évolution permanente. L’important accroissement démographique que connaît le Maroc, conjugué à l’évolution des modes de consommation, le développement significatif du tourisme, le déploiement de la grande distribution sur l’ensemble du territoire marocain et le développement des infrastructures de pêche, laissent présager un avenir prometteur au secteur de l’aquaculture. Néanmoins, la prédominance des pays de la rive nord-est confirmée par le tonnage moyen de la production réalisée sur la période 2011-2015. L’Espagne vient en tête avec une production moyenne de 249.000 tonnes, suivie par la France, avec environ 170.000 tonnes et de l’Italie 122.000 tonnes. En quatrième rang, la Turquie et la Grèce produisent près de 110.000 tonnes chacune, suivies de la Tunisie (9.901T), du Portugal (9.262 T) et de la Croatie (8.331 T).

La différence avec les pays européens est que la production halieutique nationale est majoritairement dominée par les poissons pélagiques, notamment la sardine, ayant constitué près de 70% de la production totale en 2014, ce qui conforte certes la position du Maroc comme premier producteur et exportateur mondial de cette espèce. Aussi, le Maroc est classé parmi les dix premiers exportateurs de la farine de poisson, principal intrant de l’aliment de poisson destiné à la pisciculture, avec plus de 134.000 tonnes d’exportation destinées essentiellement à la Turquie (37%), l’Allemagne (25%) et la Chine (10%), au titre de l’année 2016. Conscient du contexte d’accélération de la production aquacole mondiale, le Maroc a choisi de se positionner sur ce secteur afin de diversifier son économie, faire de l’aquaculture un relais de croissance du secteur halieutique, contribuer à la sécurité alimentaire et s’intégrer davantage dans le commerce international des produits de la mer.

Dimension sociale
À cet effet, la stratégie Halieutis, lancée en 2009, dont l’un des objectifs principaux est de préserver les ressources halieutiques et l’écosystème marin, a donné naissance en 2011 à l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA) pour la promotion et le développement du secteur aquacole. Au titre de l’année 2016, la production aquacole marine s’est chiffrée à 510 tonnes, soit une production en valeur de l’ordre de 21 millions de dirhams. Deux espèces constituent la quasi-totalité de la production aquacole marine marocaine. Il s’agit des huîtres (avec une part moyenne de 72%), produites dans la baie de Dakhla et la lagune de Oualidia et du loup-bar (26%) produit dans la baie de M’diq. Cette production est destinée principalement au marché national pour alimenter la grande distribution et les marchés de l’hôtellerie et de la restauration. Les algues, de plus en plus utilisées dans l’agro-alimentaire, la cosmétique, ou encore l’agriculture telle que l’alimentation animale et les engrais, feront désormais partie du paysage de la production aquacole national et sont produites dans la lagune de Marchica pour alimenter la filière de la transformation des algues. D’ailleurs, l’activité aquacole se caractérise par sa dimension sociale, puisque l’ANDA assure l’accompagnement de trois projets de fermes aquacoles à caractère social et solidaire au bénéfice de trois coopératives de la pêche artisanale actives en Méditerranée. Le premier projet d’accompagnement est porté par la coopérative Marchica dans le cadre de la Gestion intégrée des zones côtières (GIZC). Il est situé sur la lagune de Marchica et devrait s’étendre sur une superficie de 28 hectares. La production cible d’algues est de 4.000 tonnes par an. Les partenaires de ce projet sont le département de l’Environnement et le Fonds mondial pour l’environnement (FME). Le deuxième projet pilote accompagné est celui porté par la coopérative Al Amal dans le cadre de la GIZC au large du port Ras Kebdana (province de Nador) avec une superficie de 15 hectares pour l’élevage des moules. La production cible étant de 320 tonnes/an. Le troisième projet pilote est initié par la coopérative de marins pêcheurs Cala Iris sur la baie de Cala Iris (province d’Al Hoceima) sur une superficie de 10 hectares. Ce projet est dédié à l’élevage des moules avec une production cible de 200 tonnes/an. Les partenaires de ce projet sont l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et l’Agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures et provinces du Nord du Maroc (APDN). Lors de l’édition 2017 du Salon Halieutis, cette coopérative a bénéficié d’un appui financier de 1,5 million de dirhams pour l’installation d’une station de purification de coquillages.


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