Le déficit commercial s’enfonce dans le rouge
À fin mars 2018, les échanges extérieurs du Maroc ont enregistré une aggravation du déficit commercial de 10,6%. Le solde commercial s’est encore dégradé, un mois plus tard, constate l’Office des changes dans sa toute dernière note sur les indicateurs mensuels du commerce extérieur marocain.
À la fin du quatrième mois de l’année en cours, les importations et exportations du pays ont été marquées par un creusement de la balance commerciale de 12% à plus de 66,1 milliards DH (MMDH) à fin avril 2018, contre 59 MMDH durant la même période un an auparavant, selon l’établissement public doté de la personnalité civile et l’autonomie financière et placé sous la tutelle du ministère de l’Économie et des Finances.
Ainsi, les importations continuent toujours de progresser plus vite que les exportations, atteignant 158,8 MMDH, en augmentation de 9,2%. Quant aux ventes à l’étranger des biens et services, elles se sont améliorées seulement à 7,2% pour se chiffrer à 92,7 MMDH, précise toujours l’Office dans ses indicateurs des échanges extérieurs du mois d’avril 2018, qui restent cependant provisoires. Pour le taux de couverture des importations par les exportations, on constate une légère baisse. L’indicateur de l’équilibre des échanges s’est ainsi établi à 58,4% au titre des quatre premiers mois de l’année contre 59,4% un an auparavant -c’est pratiquement la même tendance deux ans plutôt, où le taux de couverture a été arrêté à 59%- a fait savoir la même source. Mais alors, qu’est-ce qui a encore alourdi le déficit commercial des échanges extérieurs du pays ? Plusieurs motifs ont été avancés par l’Office des changes pour tenter de décortiquer cette tendance défavorable à l’économie nationale, malgré les nombreux efforts du gouvernement pour essayer de diversifier les produits exportables. D’après le gendarme de la réglementation des statistiques des échanges extérieurs, l’accroissement des importations s’explique essentiellement par la hausse des produits bruts de 24%, des biens d’équipement (+13,5%), de consommation (+10%) et des produits énergétiques (+9,5%). Quant à l’évolution des exportations, elle est attribuable à la progression des ventes de la quasi-totalité des secteurs, principalement l’aéronautique de 19,4%, l’automobile (+19,1%), et les phosphates et dérivés (+4,5%), ajoute la même source. À ce niveau, il faut souligner que le secteur automobile (câblage et construction) contribue, de manière significative, au changement de structure des exportations, amorcé dès 2011 et qui ne cesse de se confirmer ces dernières années. Même le niveau du déficit commercial reste toujours très élevé à cause de la forte hausse des importations.
Les IDE en baisse…
Un exemple concret, rien qu’en 2016, l’automobile a ainsi représenté 24,4% des exportations totales en valeur, tandis que la part des phosphates s’est établie à 17,7%. Par ailleurs, dans ses statistiques provisoires, l’Office des changes s’est également focalisé sur le flux des IDE en repli. À fin avril 2018, le flux des investissements directs étrangers au Maroc, a baissé de 17,1% à 6,76 milliards DH (MMDH) contre 8,16 MMDH un an auparavant, indique-t-on. Toujours selon la même source, cette tendance est due à la hausse des dépenses de 1,21 MMDH, associée à la baisse des recettes (-187 MDH). Une tendance haussière cependant concerne les recettes des marocains résidant à l’étranger (MRE), qui ont progressé de 13% durant la période étudiée à 21 MMDH contre 18,6 MMDH à fin avril 2017. Ce n’est pas fini. Une autre tendance positive a été constatée par l’établissement public. Elle concerne la balance des voyages qui fait apparaître un excédent en hausse de 21,3% à 15,9 MMDH à fin avril 2018, contre 13,1 MMDH une année plus tôt. Celle-ci est imputable à la progression des recettes de 18,1% à 21,1 MMDH à fin avril 2018, contre 17,8 MMDH un an auparavant, atténuée toutefois par l’accroissement des dépenses de 9,5% à 5,2 MMDH, a conclu l’Office.