Éco-Business

La FNAC va saisir le procureur du roi

Suite, et pas fin, de la fameuse histoire des pesticides dans le thé. Après les démentis de l’ONSSA au début du mois de février pour tenter de rassurer les consommateurs marocains «sans convaincre», la Fédération nationale des associations du consommateur au Maroc (FNAC) a décidé de saisir le procureur du roi pour exiger la lumière sur cette affaire «grave».

La Fédération nationale des associations du consommateur au Maroc (FNAC) et l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) ne boivent pas le même thé. Dans une interview exclusive aux Inspirations ÉCO, en marge d’une conférence de presse consacrée à la première édition du Maroccan consumer day, vendredi 2 mars à Casablanca, le secrétaire général de la FNAC, Ouadi Madih, est revenu sur une affaire que l’on croyait «close». La fameuse histoire des pesticides dans le thé qui avait fait grand bruit au Maroc au début de l’année, suite aux révélations de la revue «60 millions de consommateurs», faisant état d’un cocktail de pesticides dans les feuilles de la plante verte très consommée dans le royaume, refait surface.

FNAC porte plainte
L’information a été largement diffusée par la presse marocaine puis démentie par l’ONSSA le 5 février dernier dans un communiqué de presse. Mais l’affaire ne s’est pas limitée là, puisque les démentis de l’établissement public, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, sont loin de convaincre les défenseurs des droits des consommateurs. Et pour cause? Dans son numéro 800 en kiosque à partir du 23 février, le magazine Telquel a publié une enquête exclusive sur les pesticides présents dans le thé révélant que «des résidus de 29 pesticides différents ont été détectés dans l’ensemble des échantillons fournis, avec en moyenne 20 pesticides par échantillon». Un cocktail qui serait dangereux pour la santé des consommateurs marocains. De quoi relancer le débat sur le thé.

«Une affaire grave»
«Maintenant, je demande qui du corps de contrôle de l’État ou de l’organe de presse dit vrai ?», s’interroge Ouadi Madih. Le secrétaire général de la FNAC poursuit en affirmant faire confiance à l’ONSSA. Cependant, notre interlocuteur qui, se basant sur le teste comparatif, lequel contredirait les démentis de l’office national, exige que la lumière soit faite sur cette affaire pour de bon. Et sur ce, il annonce une plainte. Quand ? Aucune date pour l’heure, mais Ouadi Madih insiste sur l’urgence à intenter, tout suite, une action devant la justice marocaine. «On demandera au procureur du roi d’ouvrir une enquête dans ce sens» pour qu’enfin, la lanterne des consommateurs soit éclairée, a-t-il révélé avant de préciser «qu’il s’agit d’une affaire grave», puisque l’enquête menée par l’organe de presse a révélé «qu’il y a énormément de dangers dans le thé». Or, l’arbitrage de la justice pourrait être d’une grande utilité. Non seulement, il permettra de rassurer les amateurs de thé mais également, celui-ci sonnera comme une alerte dans un pays où «la plupart des fournisseurs ne respectent pas les droits des consommateurs», commente Ouadi. En 2015, nous avons reçu 10.000 plaintes de consommateurs et ce qui est sûr, c’est que ce nombre a augmenté ces deux dernières années, a-t-il ajouté. Pire encore, et selon toujours l’expert en droit de la consommation, 40% du commerce parallèle au Maroc échapperait au contrôle de l’État. Toutes ces thématiques seront au cœur d’un débat le 15 mars lors de la célébration de la Journée mondiale du consommateur à Casablanca. Organisé par Consonews, média marocain dédié à la consommation, en partenariat avec la Fédération nationale des associations du consommateur au Maroc et le Groupement des annonceurs du Maroc (GAM), l’événement réunira 200 participants, selon les organisateurs.


Rappel des démentis de l’ONSSA….

«…Le contrôle effectué par l’ONSSA sur le thé, à l’instar de tous les produits alimentaires importés, obéit à des procédures et à des méthodes strictes, qui couvrent tous les aspects de la sécurité sanitaire des produits alimentaires et permettent de garantir la conformité et la salubrité des produits mis sur le marché national. Compte tenu de ce qui précède, l’ONSSA rassure les consommateurs sur la qualité et la sécurité sanitaire du thé importé et distribué par les établissements autorisés…».



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