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La filière espagnole retient son souffle

La filière espagnole attend sur des charbons ardents le verdict de la Cour européenne qui devrait tomber, ce mardi. Il concerne la légalité du protocole signé entre le Maroc et l’Union européenne.

La tension est à son maximum auprès de la filière espagnole de pêche. C’est ce mardi que tous les regards seront rivés sur le siège de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) au Luxembourg, qui devrait livrer son arrêt concernant la légalité de l’accord de pêche conclu entre le Maroc et l’Union européenne. En attendant le verdict, les pêcheurs et armateurs espagnols ont exprimé leur craintes face à une décision qui pourrait mettre fin à leur présence dans les pêcheries marocaines et toucher de plein fouet leurs principales sources de revenus. Toutefois, certains gouvernements autonomes espagnols préfèrent ne pas céder à la panique à la veille de la date de publication de l’arrêt des juges européens. C’est de la sorte que le gouvernement canarien a exigé à la Commission européenne et au gouvernement espagnol davantage de «privilèges» lors des négociations portant sur le renouvellement de l’actuel protocole. Celui-ci arrive à échéance, en principe, le 14 juillet, ou aujourd’hui, dans le pire des scénarios.

La sortie de l’Exécutif canarien cache le malaise palpable de la filière de l’archipel canarien mais c’est aussi un manifeste en faveur de ce protocole. Lors d’une réunion de la commission parlementaire de l’assemblée insulaire, le conseiller en charge du dossier de la pêche, Narvay Quintero, a transmis toutefois les craintes de l’Exécutif canarien alimentées par «l’avenir incertain du pacte». De fait, l’enjeu est de taille pour le secteur canarien de la pêche en particulier et l’espagnol en général : De ce fait, la flotte de l’archipel s’adjuge 25% des licences accordées à la flotte espagnole et s’accapare 7% du total des captures. De son côté, le président des associations andalouses de pêche, Pedro Maza, a expliqué que les recettes de la flotte andalouse augmentent de 75% quand elle jette ses filets dans les pêcheries marocaines. Sur un plan plus général, et selon les calculs du secteur espagnol, les captures réalisées dans les zones marocaines génèrent 14 millions d’euros à la filière ibérique, obtenus grâce à un volume de pêche de 7.400 tonnes. D’après les estimations du secteur ibérique, le pacte a permis la création de 700 postes d’emploi parmi les équipages des embarcations, dont 200 marins qui ont été recrutés au Maroc et embarqués sur la flotte espagnole.

L’accès de la flotte espagnole aux pêcheries nationales a fourni 3.500 emplois en relation directe avec l’activité de pêche. Plusieurs médias espagnols qui se sont rendus à la réunion de la commission mixte des professionnels maroco-espagnols de la pêche, organisée à Dakhla à la mi-février, font le pied de grue sur place, dans l’attente du verdict ! Une chose est sûre, la presse espagnole est unanime sur l’ampleur des pertes financières que pourrait engendrer une révocation de ce pacte. «Des milliers de postes de travail directs et indirects et la rentabilité de nombreuses entreprises liées à cette activité économique sont en danger, dans le cas où les juges approuvent la plainte de l’ONG britannique», la partie demanderesse, met en garde le quotidien ABC. Enfin, les Espagnols sont conscients que le sabordage de ce pacte signifie non seulement le retour de leur flotte à leur port d’attache mais aussi des conséquences qui pourraient être néfastes sur l’avenir des relations politiques et diplomatiques. Il est à souligner qu’en 2017, l’Espagne a fait usage de 49 licences réparties entre le secteur andalou (32 licences), canarien (12 licences) et galicien (5 licences).  


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