Éco-Business

La facture énergétique fait plonger le déficit

La hausse des importations en produits énergétiques est importante en cette fin d’année 2017. La facture pèse pour 56,6% dans la hausse totale des importations, aboutissant à un déficit de 172,7 MMDH.

Les échanges commerciaux du Maroc sont au bord de l’asphyxie. Après une année 2015 salutaire pour la balance commerciale (marquée par un déficit qui a reculé à 154 MMDH), le manque à gagner s’est envolé à 184 MMDH en 2016. Tout porte à croire que ce cap sera franchi d’ici la fin de l’année 2017. En tout cas, les dernières statistiques de l’Office des changes au titre du mois de novembre 2017 montrent un déficit commercial qui s’est établi à 172,7 MMDH au lieu de 167,2 MMDH un an auparavant.

En cause, la hausse des prix du pétrole à l’international et l’accroissement des importations des produits énergétiques. Cet approvisionnement se chiffre à 14,1 MMDH à fin novembre. Ceci représente près de 56,6% de la hausse totale des importations. Des chiffres qui contrastent avec ceux de 2016, année durant laquelle la facture énergétique avait régressé de 11,8 MMDH, du fait de la baisse des cours et des quantités importées. D’autres groupes de produits s’accroissent également: il s’agit des approvisionnements en produits finis de consommation (+4,4 MMDH), en biens d’équipement (+3,1 MMDH), en demi-produits (+2,8 MMDH) et en produits bruts (+2,2 MMDH). En revanche, les importations de produits alimentaires demeurent en baisse (-1,8 MMDH).

À ce titre, il est intéressant de noter que les effets d’une bonne campagne agricole (2016-2017) ont considérablement réduit les importations en blé et orge de respectivement 4 MMDH et 1 MMDH environ. En avril dernier, l’Exécutif avait d’ailleurs augmenté de 30% à 135% les droits de douane appliqués au blé tendre jusqu’à fin décembre 2017. L’objectif étant notamment d’assurer une commercialisation de la production nationale de blé tendre dans de bonnes conditions et de garantir un revenu adéquat aux agriculteurs. En somme, les importations au titre du mois de novembre 2017 ont tout de même connu une hausse de 6,7%. L’import se chiffre à 395,9 MMDH contre 371,1 MMDH, soit une hausse de 24,8 MMDH. Malgré ses bonnes performances, l’export n’arrive pas à absorber le choc de l’import. Les expéditions ont progressé, à fin novembre 2017, de 9,4%: 223,2 MMDH au lieu de 203,9 MMDH une année auparavant. Cette dynamique s’explique par la hausse des exportations de la totalité des secteurs, notamment les ventes de phosphates et dérivés (+4,4 MMDH), de produits de l’«agriculture et agroalimentaire» (+3,7 MMDH), du secteur automobile (+3,5 MMDH), du secteur textile et cuir (+1,7 MMDH) et du secteur de l’aéronautique (progression de 1,4 MMDH). Ces secteurs contribuent pour près de 76% à la hausse totale des exportations. Il est d’ailleurs intéressant de noter que l’aéronautique connaît une véritable embellie avec un total des exportations qui frôle les 10 MMDH et une progression de 16,3%.

Toutefois, ce secteur importe également énormément de biens d’équipements, notamment des parties d’avions et d’autres véhicules aériens ou spatiaux qui pèsent pour 4,5 MMDH, avec une progression de plus de 51% entre 2016 et 2017. L’ensemble de ces agrégats aboutissent à une hausse du déficit commercial de 5,6 MMDH en novembre 2017. Cela se traduit par un taux de couverture qui atteint 56,4% au lieu de 55%. S’agissant des flux financiers, les recettes MRE sont toujours en bonne santé et s’offrent même le luxe d’une augmentation de 3%, soit une progression de 1,8 MMDH (59,6 MMDH contre 57,9 MMDH un an auparavant). De même, les recettes touristiques progressent de 6,5% ou +3,9 MMDH (64,3 MMDH contre 60,4 MMDH une année auparavant). La reprise chez nos principaux marchés émetteurs en Europe et la dynamique des nouveaux marchés touristiques, notamment le Chine, expliquent cette performance. Enfin, le flux des investissements directs étrangers (IDE) enregistre une hausse de 14,6% ou +2,8 MMDH avec 22,1 MMDH contre 19,3 MMDH à fin novembre 2016. Ce résultat est imputable à la baisse des dépenses (-8,1 MMDH), plus importante que celle des recettes (-5,3 MMDH).  


Hausse attendue du prix du pétrole

La facture énergétique devrait continuer à peser lourd sur la balance commerciale durant les prochains mois. Le baril de Brent a franchi le seuil symbolique des 60 dollars la semaine dernière. Les inquiétudes montent concernant un risque de flambée du prix à l’international. La fermeture de 4 puits chez l’industrie américaine du pétrole et la fermeture depuis une semaine de l’oléoduc de Forties, qui représente 40% de la production d’hydrocarbures du Royaume-Uni, soutiennent une montée du prix du Brent. Cette baisse de l’offre est conjuguée à une hausse attendue de la demande estimée à 1,51 million de barils par jour (mb/j) en 2018, comparée à 1,26 mb/j jusqu’ici, selon le rapport mensuel de l’Opep. L’organisation s’attend toutefois à ce que le marché pétrolier parvienne à l’équilibre d’ici la fin 2018, grâce à l’extension jusqu’à la fin de l’année prochaine de son accord d’encadrement de la production. 


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