Éco-Business

L’UMAC émet des réserves sur l’examen professionnel

Prévu le 13 février 2018, l’examen professionnel d’accès au métier d’intermédiaire d’assurance suscite des inquiétudes chez les membres de l’Union marocaine des agents et courtiers d’assurances (UMAC). Ces derniers estiment que le marché de la distribution des produits d’assurance serait déjà saturé. L’organisation de l’examen, souligne l’Acaps de son côté, vient répondre à une demande exprimée par les compagnies d’assurances.

Celle-ci vient d’exprimer, par voie de communiqué, ses inquiétudes quant au timing choisi pour accueillir de nouveaux arrivants sur le marché. «Notre constat est loin d’être rassurant. Le métier de la présentation des opérations d’assurances est à la veille d’une refonte réglementaire traduite par le projet d’amendement du livre IV du Code des assurances, sans parler des retombées de la mise en place de la circulaire du mois d’avril 2016», peut-on lire dans ledit communiqué. Toutefois, l’UMAC tient à préciser qu’elle «n’a jamais été contre l’accès de nouveaux entrepreneurs à la profession». Elle veut juste attirer l’attention sur ce qu’elle considère comme un «manque de visibilité» caractérisant le secteur de la distribution.

Avant d’organiser l’examen, l’UMAC plaide pour une évaluation de l’impact de la nouvelle circulaire modifiant les conditions de paiement des primes. «Un diagnostic objectif reflétant la santé réelle du secteur de la distribution doit impérativement précéder toutes nouvelles ouvertures, voire aventures pouvant s’ajouter à une réalité peu reluisante», recommande l’UMAC. Son président, Youssef Bounoual, estime que le marché de la distribution des produits d’assurance serait déjà «saturé». Selon lui, l’arrivée dans les conditions de marché actuelles de nouveaux arrivants se traduirait par un amoindrissement du chiffre d’affaires chez les intermédiaires déjà existants, ce qui soulève de nouveau la problématique de la rentabilité, sachant que le niveau de rémunération des intermédiaires (10% du montant des primes) est resté inchangé depuis les années 70, rappelle Bounoual. «Plus de la moitié des intermédiaires n’ont pas atteint le niveau de chiffre d’affaires suffisant, soit 5 MDH, à même de couvrir les charges et franchir le seuil de rentabilité», affirme le président de l’UMAC. Il ne devrait pas y avoir d’inquiétude s’il s’agissait juste d’une volonté de transformer les «bureaux directs» en intermédiaires, mais puisqu’il s’agit d’ouvrir de nouveaux points de vente, l’idéal serait de les affecter dans les zones jusqu’ici non couvertes par le réseau de distribution, note le président de l’UMAC.

L’amendement du livre IV encore en suspens
Du côté de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (Acaps), on pense que les réserves émises par l’UMAC n’ont pas lieu d’être car la décision d’organiser l’examen a été prise à la demande du secteur (les compagnies plus précisément). «Ni maintenant avec l’Acaps, ni du temps de la DAPS, le régulateur n’a jamais pris l’initiative d’organiser l’examen. Ce sont les entreprises d’assurances qui nous sollicitent en vue de renforcer leur maillage et répondre à l’évolution de la demande», témoigne un haut responsable à l’Acaps. Avant de prendre une telle décision, les compagnies font généralement des études pointues, actualisent leur business plan.

Pour rappel, le contrat-programme 2010-2015 avait prévu un doublement du chiffre d’affaires du secteur, un objectif qui ne saurait se réaliser sans que le réseau de distribution ne soit renforcé (le marché compte aujourd’hui un peu moins de 2.000 intermédiaires dont 400 courtiers, le reste étant des agents généraux).

Encore faut-il souligner que l’examen du 13 février 2018 intervient trois ans après celui de février 2015. «Il faut tenir compte également des jeunes qui veulent accéder au métier», ajoute le responsable de l’Acaps. Ce retard de trois ans, explique l’Acaps, est dû au retard d’approbation de l’amendement apporté au livre IV du Code des assurances (consacré à la distribution), lequel prévoit de confier l’organisation et la gestion de l’examen aux entreprises d’assurances. Le dit amendement se trouve encore à l’examen auprès du Secrétariat général du gouvernement.

L’Acaps réfute également l’idée selon laquelle le marché de la distribution serait saturé, preuve en est la croissance de l’activité qui a varié ces dernières années entre 7 et 15%. Enfin, s’agissant du niveau de commissionnement resté inchangé (12% pour l’assurance automobile et 6% pour le transport public de voyageurs), l’Acaps dit ne pas pouvoir intervenir là-dessus, étant donné que ce taux est aujourd’hui libéralisé. «L’intermédiaire a la liberté de négocier sa commission avec les compagnies. Ce qui nous intéresse, c’est plutôt le respect de l’équité, de sorte à éviter les traitements différenciés dans la définition de ces commissions», conclut le responsable de l’Acaps.


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