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Kinésithérapie : Un métier pour qui ?

Qu’est-ce qu’un kinésithérapeute ? Légalement, c’est celui qui a un diplôme d’État de masseur kinésithérapeute. Sauf que dans la pratique au Maroc, n’importe qui peut prétendre appartenir à ce corps. C’est le triste constat de la Fédération nationale des kinésithérapeutes physiothérapeutes du Maroc qui veut mettre de l’ordre dans la profession. 

Pratiquée officiellement au Maroc pour la première fois après la catastrophe des huiles frelatées appelée «la Meknessite», survenue en 1959 à Meknès dont la priorité était de rééduquer les traumatisés et les handicapés, le métier a évolué au fil des années dans le royaume. Si entre-temps, les masseurs professionnels marocains se sont ouverts à plusieurs horizons et nouvelles orientations pour se mettre en phase avec les pratiques universelles actuelles, aucune loi n’encadre aujourd’hui la profession. «Un vide législatif» qui ouvre la porte à toutes les dérives, s’indigne Diae El Gharbi, secrétaire générale de la FNKPM, dans une interview aux Inspirations ÉCO. «L’absence de loi réglementant la profession constitue une menace pour notre métier ainsi que la santé du citoyen marocain» livré à des mains peu expertes, a indiqué la responsable de l’entité morale constituée de plusieurs associations professionnelles, 600 membres au total. Conscient du danger que représente la menace, le gouvernement a soumis au Parlement un texte devant colmater la brèche. Or celui, jugé très vague, «car ne prenant pas en compte les véritables doléances des kinésithérapeutes», est décrié par ces derniers. S’estimant zappés dans l’élaboration du projet de loi, les professionnels exigent une modification du texte existant en rajoutant à la nomenclature des actes kinésithérapeutes la possibilité d’établir un bilan diagnostic kinésithérapeute «BDK». Celui-ci devra permettre au kiné de poser son protocole de traitement.

Un ordre pour les kinésithérapeutes
À cela devra également s’ajouter l’instauration d’un concours national de fin de cursus pour l’obtention du diplôme de kinésithérapie. L’objectif, mettre sur le même pied d’égalité les lauréats du privé et du public et garantir ainsi un meilleur soin du citoyen marocain. Une autre proposition très chère à la FNKPM : la formation à la kinésithérapie doit être strictement réservée aux bacheliers issus des lycées scientifiques vu l’exigence des matières enseignées et la nature du métier. Enfin, outre la création de l’ordre des kinésithérapeutes, la fédération prône aussi une implication des organismes représentant les professionnels ou tout autre organisme discutant une approche qui se rapporte à la profession de kinésithérapie, lesquels doivent être considérés comme des partenaires du ministère de la Santé.

En somme, un long chapelet de doléances qui risque de dormir pendant très longtemps dans les tiroirs du gouvernement ? Pas vraiment. En tout cas, si rien n’est fait, les kinésithérapeutes n’excluent pas d’aller en grève pour se faire attendre. Déjà, ils donnent de la voix en organisant les 24 et 25 février leur 1er congrès international sous le thème «Orthopédie pédiatrique et kinésithérapie». L’événement sera une occasion de rencontres et d’échanges de savoirs thérapeutiques entre les 300 participants qui viendront du Maroc et des pays de l’Afrique de l’Ouest, notamment du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Mali entre autres. D’autres pays, la France, le Canada et l’Australie ainsi que des organisations non gouvernementales dont la Confédération mondiale des physiothérapeutes (WCPT), qui englobe environ 350.000 kinésithérapeutes dans le monde, sont également invités. Ce rendez-vous qui servira également de tribune devra permettre à la FNKPM de convaincre de la pertinence de ses doléances.


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