Éco-Business

Investissements : les secteurs porteurs en Afrique en 2024

Comment s’annonce l’année 2024 sur le plan économique en Afrique et quels sont les principaux secteurs attractifs pour les investisseurs continentaux et internationaux. Éléments de réponses.

Les tensions géopolitiques et la reconfiguration des chaînes logistiques mondiales offrent de nouvelles perspectives pour de nombreux secteurs africains. D’ores et déjà, il faut souligner que le contournement du continent, via le cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud, offre de belles opportunités aux ports africains. C’est le cas, par exemple, du port marocain de Tanger Med, ainsi que de la plupart des grands ports situés sur les rives de l’océan Indien et de l’Atlantique. Globalement, on estime que le trafic a doublé par endroits, mettant ainsi en valeur le secteur maritime africain.

«Je pense aussi que le secteur de la manufacture est vraiment à investir. Il faut juste considérer les produits africains qui peuvent être transformés sur le continent, en remplacement des importations asiatiques», conseille François Conradie, économiste sénior à l’Oxford Economics Africa.

ZLECAF
Ce qui pose la fameuse question de la transformation des matières premières, surtout après les chocs puissants de la pandémie de covid-19 et de la guerre en Ukraine. Avec le conflit en cours à Gaza, les pays africains doivent encore une fois sonner l’alerte et favoriser leurs secteurs manufacturiers.

D’ailleurs, en parlant de cela, tout le monde pense aux opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), appelée à renforcer considérablement les échanges intra-africains. Mais il faut quand même noter que, près de trois ans après son lancement, la ZLECAF demeure encore balbutiante. Sur le terrain, peu de pays sont au diapason de ses exigences, alors que les bouleversements géopolitiques doivent pousser à accélérer sa mise en œuvre.

Initiatives
Dans ce contexte, les principaux secteurs à valoriser sont ceux qui doivent aider l’Afrique à assurer sa souveraineté alimentaire et à s’immuniser contre les crises extérieures qui plombent sa croissance. Ce qui nécessite une meilleure exploitation et valorisation des ressources énergétiques et naturelles du continent, à travers une politique concrète de transformation locale.

Cette dernière est certes mise en avant depuis plusieurs années, mais elle tarde vraiment à se concrétiser. Malgré tout, des exemples commencent à inspirer. C’est le cas de la décision du Gabon de transformer localement son manganèse, ou encore de la Guinée Conakry pour la bauxite, sans parler du cas de l’OCP au Maroc, avec la politique de transformation locale du phosphate avant de l’exporter à travers le monde.

D’ailleurs, ces exemples font tâche d’huile. Au Nigéria, Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, vient récemment d’inaugurer la première raffinerie du pays pétrolier le plus peuplé du continent. Ce sera le cas, d’ailleurs, dans le domaine des engrais au Nigéria, en partenariat avec le Maroc.

Kevin Urama
Economiste en chef et vice-président de la BAD

« La croissance des économies africaines les plus performantes a bénéficié d’une série de facteurs, notamment la diminution de la dépendance à l’égard des matières premières, grâce à la diversification économique, à l’augmentation des investissements stratégiques dans les secteurs de croissance clés, à la hausse de la consommation publique et privée, ainsi qu’à des évolutions positives sur les principaux marchés d’exportation. »

Albert Muchanga
Commissaire au développement économique, au commerce, au tourisme, à l’industrie et aux minéraux de la Commission de l’Union Africaine.

« L’avenir de l’Afrique repose sur l’intégration économique. Nos petites économies ne sont pas compétitives sur le marché mondial. Un marché intérieur africain sain peut assurer une production intra-africaine de produits manufacturés à valeur ajoutée.»

Jeffrey Sachs
Directeur du Centre pour le développement durable de l’université de Columbia

«Le développement à long terme ne peut être basé sur des prêts à court terme. Les prêts accordés à l’Afrique devraient être d’une durée d’au moins 25 ans, voire plus. Les emprunts à court terme sont dangereux pour le développement à long terme. L’Afrique doit agir comme une seule entité, à grande échelle »

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



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