Éco-Business

Industrie pharmaceutique : Les multinationales misent sur la R&D

Les multinationales du médicament installées au Maroc annoncent la mise en place d’un écosystème de la R&D. Les premières indiscrétions.

«Nous sommes en train de travailler sur un projet de grande envergure dédié à la R&D. C’est un gros projet avec des ambitions importantes pour le Maroc», annonce Amine Benabderrazik, président de Les entreprises du médicament au Maroc (LEEM), groupement des laboratoires internationaux présents au Maroc. Les contours de ce projet et ses ambitions devront être discutés durant ce mois lors d’un premier workshop organisé par ces industriels. Ce projet concrétise un des piliers des Écosystèmes du médicament, signés dans le cadre du Plan d’accélération industrielle (PAI), en mars 2016.

Vers des essais cliniques au Maroc ?
Ces écosystèmes prévoient d’accompagner deux filières : «Médicaments» et «Dispositifs médicaux», couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de ce secteur. Dans les détails, cet écosystème accorde un soutien à six branches : la réalisation d’essais cliniques au Maroc, la fabrication d’ingrédients pharmaceutiques actifs et de packaging, la fabrication locale et de l’export, la fabrication des médicaments biosimilaires et enfin des dispositifs médicaux. «Des laboratoires multinationaux et locaux travaillent pour développer ces écosystèmes du médicament soit en tant qu’industriels ou dans le domaine de la R&D», explique le président de LEEM. D’ailleurs, ce dernier se réjouit de la sortie du texte de loi sur les essais cliniques après quatre ans d’attente. In fine, ces industriels veulent capter une partie des 100 millions de dollars consacrés à la R&D dans le monde dans ce secteur pour l’orienter vers le Maroc. Ce qui n’est pas une mince affaire. Pour accompagner ces premiers projets de recherches, LEEM s’appuie sur l’expertise d’universités marocaines. «Nous avons signé en juin une convention avec l’Université Mohammed VI des sciences de la santé de Casablanca dans ce sens pour consolider nos engagements dans la R&D au Maroc», affirme Benabderrazik de LEEM. Cette annonce et ces engagements visent à endiguer les critiques adressées aux industriels internationaux du médicament sur «leur manque d’implication industrielle au Maroc». Pour y répondre, LEEM table sur la création d’un écosystème de la R&D. «L’innovation et la R&D représentent une opportunité de taille pour le royaume, notamment pour accéder à une médecine moderne, innovante et plus efficace», insiste Benabderrazik, qui dirige également le laboratoire SANOFI Maroc.

Pour confirmer cet engagement, LEEM brandit ses chiffres. Selon cette association professionnelle, les filiales des groupes pharmaceutiques internationaux présents au Maroc ont investi 650 MDH dans la formation du personnel médical. 76 MDH ont été consacrés à des investissements dans la R&D au Maroc en 2016. LEEM précise tout de même que 5 membres sur les 19 composant cette association ont investi ce budget. Les membres du LEEM représentent «52% du chiffre d’affaires total du secteur», avance cette association, grâce aux 142 millions d’unités commercialisées en 2016. Ces multinationales contribuent à la création d’emplois directs et surtout indirects via de la sous-traitance industrielle en partenariat avec les laboratoires nationaux. «Nos entreprises créent 10.000 emplois directs et indirects», affirme Benabderrazik du LEEM. Ces 19 entreprises sont issues de sept pays : le Danemark, l’Allemagne, la France, la Suisse, le Royaume-Uni, la Norvège et les États-Unis.


Chiffres
clés

19
laboratoires internationaux

52%
du CA du secteur au Maroc

76 MDH
investis dans la R&D


Une image soignée

Le nouveau bureau de LEEM tente de palier au déficit de communication de ses prédécesseurs. Les multinationales du médicament ont organisé une rencontre avec les médias le 30 septembre dernier à Casablanca. Le président de LEEM nous explique les objectifs de cette rencontre : «C’était un moment important pour sensibiliser les médias aux questions de santé. Il nous semble opportun de combler ce vide de communication de la part des acteurs de la santé et du médicament». Lors de cette rencontre tenue à l’UM6SS, les Pr Rachida Soulaymani, Chakib Nejjari, Samir Ahid et Jaâfar Heikel ont présenté les enjeux liés à la politique de la santé au Maroc. Dr Fatima Lahmoudi, présidente du Conseil de l’Ordre des pharmaciens fabricants et répartiteurs a évoqué les enjeux éthiques et déontologiques dans ce secteur.



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