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Industrie navale : Une stratégie à 4,5 MMDH

Le ministère de l’Équipement, du transport et de la logistique a rendu publics les résultats de son étude sur l’industrie navale, et lancé son Plan directeur pour le développement des infrastructures portuaires à l’horizon 2030 pour 4,5 MMDH.

Le «Plan directeur pour le développement des infrastructures portuaires dédiées à l’industrie navale à l’horizon 2030» a officiellement été lancé, lundi dernier à Rabat, par le ministère de l’Équipement, du transport et de la logistique. Le plan a été jugé pertinent après appréciation des résultats de l’étude menée par le ministère sur les voies de développement des potentialités du secteur naval. Ces résultats ont conforté le ministère dans ses ambitions, exprimés par des objectifs de création d’emplois directs (6.000 postes) et l’engagement d’investissements navals et portuaires d’une valeur prévisionnelle de 4,5 MMDH en 2030.

Le financement de cet investissement sera assuré et par l’État, et par les autorités portuaires, notamment à travers un système de partenariat public-privé (PPP). À terme, l’État s’attend à une contribution du secteur au produit intérieur brut national (PIB) à hauteur de 2 MMDH annuels. Ces performances, Aziz Rabbah, ministre de tutelle, les attribue au «boost» attendu du volume des échanges, qui devraient atteindre les 6 MMDH.

À ce propos, Sanae Elamrani, chef de la Division planification et financements au ministère de l’Équipement, a déclaré que «le plan vise à doter le Maroc d’une infrastructure portuaire moderne en tant que moteur de développement de l’industrie navale». Pour ce faire, la stratégie a été pensée autour de plusieurs axes de développement, dont deux relatifs à la mise à niveau d’infrastructures existantes et l’installation de nouvelles devant alléger le stress lié au trafic et augmenter significativement la capacité logistique des plateformes concernées. L’objectif de la manœuvre est d’assurer les opérations de réparation et de maintenance de la flotte nationale afin de garantir son fonctionnement et, ensuite, de s’insérer dans le processus logistique en accaparant des parts de marchés régionaux et internationaux suffisamment intéressants pour bâtir, autour des nouvelles activités, des sous-activités inféodées au secteur.

Stratégiquement, cette approche s’apparente à s’y méprendre au modèle des écosystèmes, notamment industriels, puisque le Maroc ambitionne désormais de s’imposer en tant que référence régionale dans la conception et la réalisation de navires commerciaux de 120 mètres. Par ailleurs, le plan prévoit de développer l’activité de démantèlement des navires usés ou obsolètes, octroyant à l’industrie sidérurgique nationale un foyer non négligeable d’approvisionnement en matière recyclable. Parallèlement, il sera question de renforcer l’activité de construction de petites plateformes offshore, ainsi que des modules de grandes plateformes dédiées au marché africain. Aziz Rabbah estime que «ce plan directeur est un nouvel édifice qui vient s’ajouter aux nombreux chantiers entrepris par le Maroc dans les domaines des activités portuaires et maritimes».

Il ne croit pas si bien dire puisque l’Agence nationale des ports (ANP) entend enclencher, à travers ce projet, un processus de refonte totale du secteur de la réparation navale afin de mieux répondre aux besoins de la demande nationale, ainsi qu’une partie de la demande étrangère. Autre point, la concrétisation de ce chantier permettra au royaume de se positionner sur le pourtour méditerranéen, et favoriser l’attractivité du pays en termes d’investissements directs étrangers au profit du secteur. Aussi, la notion d’écosystème a fortement marqué le séminaire puisque celui-ci a été témoin d’une présentation sur «La stratégie de développement des industries métallurgiques et mécaniques», et une autre sur «Le benchmark international et diagnostic stratégique de l’industrie navale». Or, au même moment, une convention était signée entre la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (FIMME), le ministère de l’Économie et des finances et le ministre de l’Industrie.

Cette convention, dédiée aux PME spécialisées dans l’industrie mécanique et électromécanique, a pris la forme d’un contrat-programme axé sur la performance qui vise à intégrer les entreprises de moyenne taille dans le processus d’attribution de marchés d’envergure. Par conséquent, il est légitime d’avancer que la stratégie du ministère de l’Équipement aspire à faire évoluer le secteur en écosystème naval et réussir ainsi sa mue stratégique.



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