Éco-Business

Industrie : les priorités stratégiques d’Unimer

Le groupe Unimer s’appuie sur des fondamentaux solides pour assurer la continuité de son activité. Sécurité des collaborateurs, qualité, distribution, marchés… le point avec son directeur général délégué, Jalil Benwahhoud.

«Nous sommes réalistes : la crise est subie par tous les opérateurs. Nous la gérons au mieux.» C’est ce que confirme d’emblée Jalil Benwahhoud, directeur général délégué du groupe Unimer, spécialisé dans l’export des conserves de sardines et semi-conserves d’anchois et filiale du groupe agro-industriel Sanam Agro. Après un arrêt d’exploitation dans les usines de Safi, pour une durée de près de deux mois en raison de la crise sanitaire, le groupe a repris sa production et ses opérations en mettant en place une série de mesures draconiennes. «Nous respectons scrupuleusement tous les protocoles de sécurité qui privilégient la santé de nos collaborateurs. Nous ne sommes pas aujourd’hui dans une logique de recherche de performance pure et dure. Nous sommes davantage dans une optique de pérennisation de l’image d’Unimer. Cela passe par le maintien de l’activité de l’entreprise en partenariat avec ses clients historiques», précise le directeur général délégué du groupe Unimer.

Sécurité d’abord !
Ainsi en termes de gestion de crise, Unimer s’est adapté à la nouvelle donne. Crise sanitaire oblige, le rythme de production des usines du groupe a baissé pour respecter les règles de prudence sanitaire, mais aussi pour assurer la continuité de l’approvisionnement du marché à l’export de l’entreprise. Les effectifs ont donc été réduits, des shifts de production ont été mis en place dans le strict respect des règles sanitaires, le transport du personnel est passé à 50% de capacité avec exclusivité, la restauration sur place a été suspendue et les crèches ont été fermées… Et ce, sans oublier les procédures de désinfection permanentes des usines du groupe. «La sécurité sanitaire de nos collaborateurs a toujours figuré dans nos préoccupations. Aujourd’hui, elle l’est encore plus, car cette pandémie est immaîtrisable.» En somme, le groupe a fortement investi pour mettre en place cet arsenal sanitaire. Unimer est même parvenu à séparer les espaces de travail au sein des usines par quartier de provenance des collaborateurs. Ainsi, en cas de détection d’une contamination, l’espace de travail est mis en quarantaine sans pour autant bloquer le travail des autres collaborateurs. «Depuis l’incident de l’usine de Safi, nous n’en avons pas enregistré d’autres», affirme le directeur général délégué d’Unimer. Qui dit rythme de production en baisse, dit baisse de régime et de performances. Toutefois, et grâce à de solides fondamentaux, le groupe a fait montre de résilience, bien que son chiffre d’affaires ait marqué un recul. Jalil Benwahhoud précise que «le contexte international particulièrement défavorable dans tous les pays clients d’Unimer, ainsi que l’arrêt de l’exploitation des usines de Safi n’ont pas permis de réitérer les performances enregistrées une année auparavant».

L’export en force
Premier exportateur marocain de conserves de sardines et d’anchois, Unimer dédie 90% de son activité à l’exportation. Le groupe mise sur sa notoriété affirmée au niveau de ses marchés à l’export. Bien que ses clients internationaux aient eux aussi été impactés par les effets négatifs de la Covid-19, sa diversification à l’internationale lui a permis de maintenir le cap. Le groupe mise ainsi sur la force de ses produits qui offrent une valeur ajoutée à ses clients sur les marchés américain, européen et africain.

Maturité du marché
En ce qui concerne sa présence sur le marché national, le groupe a livré une partie de sa production en cette année de crise sanitaire. Par ailleurs, la filiale de Sanam Agro étudie l’opportunité de lancer quelques-unes de ses marques phares sur le marché local. «Ce serait un retour de ces marques dans notre pays, avec des produits innovants. Quoique nous commercialisions déjà des produits sur le marché local, à des prix raisonnables, notamment la gamme des anchois disponible dans les rayons des supermarchés marocains». Unimer continuera donc à servir le marché national avec des produits qualitatifs, à travers sa marque historique et à forte connotation, en l’occurrence La Monégasque. Pour ce qui est de la marque Titus, spécialement dédiée à l’export, le groupe étudie la possibilité de l’introduire sur le marché local dans les prochains mois. La réussite de ce projet est conditionné par un ingrédient majeur. En effet, le directeur général délégué d’Unimer insiste sur le fait que le marché national devrait gagner en maturité. Aujourd’hui, le secteur est très diversifié et englobe plusieurs marques et catégories avec des fourchettes de prix disparates. Cette situation, explique Benwahhoud, pousse à s’interroger sur la qualité des produits proposés sur le marché national. «La qualité a un prix et, justement, l’image de marque des produits de cette activité joue un rôle primordial pour réussir ce pari», affirme-t-il. Pour rappel, le groupe Unimer mobilise plus de 5.000 collaborateurs à travers ses six filières d’activité, tant au Maroc qu’à l’étranger, pour maintenir une dynamique soutenue d’innovation dans la construction de ses marques, la fidélisation de ses consommateurs, l’élargissement de ses marchés et la conquête de nouvelles clientèles et de nouveaux partenaires. 

Sanae Raqui / Les Inspirations Éco



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