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Indice MSCI : le Maroc se renforce dans le Frontier Market

Le reclassement de l’indice MSCI Koweït Index en tant que marché émergent profitera au Maroc, qui verra sa pondération augmenter dans l’indice Frontier Market. L’opportunité pour la place casablancaise de gagner en visibilité auprès des investisseurs étrangers.

Passée l’euphorie du vaccin «efficace à 90%» et le soulagement après les résultats de la présidentielle américaine, le MASI s’est maintenu dans le vert au fil des derniers jours. Au terme de la séance du jeudi 12 novembre, l’indice phare de la place a grimpé de 0,26%, réduisant ainsi sa contreperformance annuelle à 12,9%. Une embellie qui semble être attribuée, selon certains analystes, à l’annonce du reclassement effectif du MSCI Koweït de la catégorie Frontier Markets au compartiment Emerging Markets.

Suite à cette modification, le Maroc prendra davantage de place dans l’indice des marchés frontières. La part du Maroc est passée de 8,8% en juin 2020 à 11,56% en octobre 2020, pour atteindre 13,3% ce mois-ci, suite au reclassement effectué par le fournisseur mondial d’indices boursiers. Cette reclassification fait écho à l’évaluation réalisée par le MSCI, en 2019, des indices de différents pays listés par le fournisseur. Pour le cas du Koweït, le MSCI a mis en avant l’ensemble des réformes boursières entreprises par les autorités koweïtiennes. Des réformes qui ont rendu leur marché actions, nettement, plus accessible aux investisseurs institutionnels internationaux. La place koweïtienne s’était même illustrée en 2019 en surperformant l’ensemble des marchés du Moyen-Orient. Son principal indice était en hausse d’environ 21% depuis le début d’année. Ce changement de catégorie du Koweït profitera ainsi au Maroc, même si ce dernier gardera sa deuxième position après le Vietnam dans l’indice des marchés frontières. N’empêche que cela se traduira par une meilleure visibilité de la place casablancaise à l’étranger, à travers l’augmentation des parts des investisseurs internationaux sur le marché casablancais.

Selon le rapport 2019 de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), l’investissement étranger en actions cotées au Maroc a fait preuve de résilience pour se hisser à 200 MMDH à fin 2019, enregistrant une progression de 5,6% en glissement annuel. La part de la capitalisation détenue par des investisseurs étrangers est, quant à elle, demeurée quasiment stable à 32% comparativement à l’année précédente. Une hausse portée par l’appréciation des prix des actions cotées composant les portefeuilles des investisseurs étrangers. L’investissement étranger en actions cotées est essentiellement constitué de participations stratégiques qui ont représenté 91,5% du montant global en 2019. La répartition sectorielle des volumes échangés par les étrangers se caractérise par sa concentration sur cinq secteurs majeurs, avec un poids cumulé de près de 85%. Le secteur «Banques» affiche la part la plus élevée, suivi par le secteur «Immobilier» et le secteur «Télécommunications» avec des parts respectives de 27%, 24% et 20%. Ils sont suivis du secteur «Distributeurs» qui totalise une part de 12%. Les secteurs «Agroalimentaire et production» sont détenus à hauteur de 5%. En termes de participations stratégiques, les secteurs tels que l’«Électricité» et les «Télécommunications», sont également plébiscités. Soit autant de titres qui figurent dans l’indice MSCI Morocco. Le Maroc a réussi à préserver un certain nombre d’investisseurs étrangers, malgré la cherté de ses actions. Le MSCI Morocco affiche un PER de plus de 24 fois les bénéfices, contre 14,42 fois pour le MSCI FM.

Le déclassement du Maroc en 2013 de l’indice Emergent Markets n’a pas davantage perturbé les investisseurs étrangers. Il faut dire que, durant ces dernières années, l’indice retraçant les performances des dix plus importantes capitalisations marocaines, MSCI Morocco, fait mieux que son indice de référence, le MSCI Frontier Markets. Et ce, même en ces temps marqués par la crise sanitaire qui a plus au moins freiné l’évolution du MASI. Si les marchés émergents ont pu reprendre un semblant de vigueur depuis cet été, la reprise au niveau des marchés frontières reste relativement lente.

Le déclassement de 2013 a accéléré la réforme de la Bourse

Depuis le déclassement du Maroc de l’indice du MSCI Emergent, la place casablancaise redouble d’efforts afin de moderniser davantage le marché. La dernière réforme en date concerne le nouveau règlement général mis en place en 2019, élaboré afin de réorganiser le marché et répondre aux évolutions de la place boursière. Ce règlement devra ainsi contribuer à l’amélioration de la liquidité, dont le manque constitue le talon d’Achille du marché des capitaux. Il permet également davantage de souplesse et facilite l’accès à la Bourse aux Petites et moyennes entreprises (PME), à travers un marché alternatif qui leur est réservé. Ce nouveau règlement introduit plusieurs nouveautés. Il offre, entre autres, la possibilité de coter les titres émis par les organismes de placement collectif de type OPCI ou ETF.

Aïda Lô / Les Inspirations Éco


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