Éco-BusinessTable ronde

Inclusion numérique : comment atteindre le niveau optimal

«L’inclusion numérique au Maroc : Comment réussir le pari ?». C’est le thème de la dernière table ronde organisée par Les Inspirations ÉCO. Pour débattre de cette thématique, plusieurs experts ont été conviés. Il s’agit de Hind Lfal, Secrétaire générale du groupe Orange Maroc, et Ghita Hannane, Country officer de la Société financière internationale (IFC), filiale de la Banque mondiale. Étaient également présents Ahmed Lkhaouja, expert de l’Union internationale des télécoms (UIT), Hassan Belkhayat, président de la Commission écosystème au sein de la CGEM, et Hamid Ben Elafdil, chef d’entreprise et président de la fondation Jadara. Le débat a porté sur plusieurs aspects inhérents à la situation actuelle de l’inclusion numérique dans le Royaume.

Le Maroc dispose, aujourd’hui, de tous les ingrédients lui permettant de concrétiser le projet d’une inclusion numérique optimale. Une inclusion numérique de nature à atteindre le plus grand nombre de citoyens, notamment ceux issus des régions les plus défavorisées. L’objectif d’une inclusion numérique optimale a aussi pour vocation d’améliorer la condition des femmes analphabètes et en situation difficile, ce qui leur permettra, entre autres, d’acquérir leur autonomie financière.

Atteindre l’inclusion numérique optimale est tributaire de la mise en œuvre de stratégies efficaces à long et moyen terme. Des stratégies qui doivent, notamment, inclure des axes de développement précis et des mesures concrètes.

Stratégie
L’accès aux infrastructures constitue concrètement un des axes majeurs d’une stratégie d’inclusion numérique efficace. Cet axe tend à garantir un accès global à Internet pour tous les citoyens sans exception. Sur ce point, Hind Lfal, secrétaire générale d’Orange, appelle à l’application de plusieurs mesures. Il s’agit, notamment, d’accélérer le chantier de mise en œuvre de la feuille de route sur la stratégie numérique du pays, de développer la fibre optique afin de permettre un déploiement facile et moins coûteux vers le très haut débit pour tous, d’encourager la synergie entre les collectivités territoriales et les opérateurs télécoms, de fixer des redevances tenables pour les opérateurs télécoms, et enfin d’encourager la mutualisation des infrastructures.

Autre axe majeur, le développement des compétences numériques des citoyens, afin qu’ils puissent utiliser le numérique de manière efficace et sûre. Sur ce registre, le Maroc est engagé dans un programme ambitieux destiné à la formation de 22.500 experts numériques d’ici 2027.

Pour le moment, cette initiative, qui est alignée sur les priorités royales, concerne 12 universités et a pour objectif de créer 144 nouvelles filières numériques. Les personnes vulnérables constituent le dernier pilier d’une stratégie d’inclusion numérique optimale. Cet axe cible en particulier l’inclusion numérique des personnes les plus vulnérables telles que les personnes âgées, les personnes handicapées, les femmes en situation de fragilité, ainsi que les populations rurales. Cet aspect a fait l’objet de plusieurs initiatives menées par l’opérateur Orange, et ce, en partenariat avec des associations locales.

Des initiatives matérialisées par la mise en place de centres numériques accessibles aux personnes vulnérables (Maisons digitales Orange et ODC). Ces centres dispensent des formations numériques gratuites accompagnées de services de mentoring, la création de formations numériques adaptées aux besoins des personnes vulnérables (Écoles numériques, Super codeur), ainsi que la sensibilisation des personnes vulnérables aux risques liés au numérique, tels que la cybercriminalité.

Synergies
Afin de fédérer autour de l’objectif de l’inclusion numérique, la mobilisation de toutes les parties prenantes est nécessaire. L’État est l’acteur central en matière de promotion de l’inclusion numérique. Il a pour mission d’achever la mise en place de son programme de digitalisation et de mettre à disposition les ressources nécessaires pour les différents acteurs. De son côté, le secteur privé doit contribuer activement au développement des infrastructures numériques en proposant des services accessibles à l’ensemble de la population. Autre acteur clé, la société civile qui doit intervenir en matière de sensibilisation du public à l’importance de l’inclusion numérique. Il est impératif de créer des partenariats entre les acteurs publics et privés et ceux de la société civile en vue de maximiser l’impact des initiatives mises en place.

Modèle inspirant

La Malaisie a entamé depuis 2019 un vaste programme d’inclusion numérique. Une stratégie qui est basée sur trois piliers. À commencer par le renforcement de l’infrastructure fixe à travers l’amélioration de la connectivité haut débit en se focalisant sur les zones rurales et éloignées grâce au plan NFCP déployé en 2019. Les infrastructures Mobile ne sont pas en reste avec le lancement de la 5G avec un focus sur l’innovation dans l’industrie.

En parallèle, le pays a développé des compétences numériques à travers l’investissement dans des programmes afin de promouvoir les compétences numériques et la digitalisation des services publics. Cela lui a permis d’améliorer significativement sa position dans le classement IDI passant de la 63e place en 2017 à la 15e en 2023. Le Maroc a, dans ce sillage, enclenché une accélération dans la mise en place d’initiatives liées à l’inclusion numérique grâce à laquelle son classement IDI a considérablement progressé passant de la 100e place en 2017 à la 61e en 2023.

Ahmed Ibn Abdeljalil / Les Inspirations ÉCO



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