Éco-Business

IFRS 9 : Le virage est bien négocié

Les banques de la place semblent avoir réussi le passage à la nouvelle norme IFRS 9. Si l’impact a été observé au niveau des capitaux propres,  les résultats sont globalement en bonne santé. Détails

BCP, CIH, BMCI, Attijariwafa bank, Crédit du Maroc, Société Générale du Maroc…Ces banques viennent de publier leurs états de synthèse du premier trimestre après intégration des impacts liés à la première application de la norme IFRS 9. Après une dérogation de Bank Al-Maghrib (cf: www.leseco.ma) ayant retardé la publication de ces résultats, le secteur a tenté d’aborder cette transition (passage de l’ancienne norme IAS 39 à IFRS 9) sur fond d’atténuation des risques. À première vue, les banques semblent avoir bien négocié le virage de la nouvelle norme. Elles ont même amélioré leurs résultats en dépit de l’impact de l’application de l’IFRS 9 sur le coût du risque. En effet, cette norme prend en compte non seulement les pertes avérées mais aussi celles attendues de tous les instruments financiers. Le risque de crédit est désormais pris en considération dès la phase d’octroi. Un creusement au niveau des provisions sur le coût du risque et sur les fonds propres sera observé. D’ailleurs, les capitaux propres de BCP se sont rétractés de 16% à 39,7 MMDH au terme du premier trimestre. CIH Bank de son côté a vu ses fonds propres baisser de 4,3%. Ils passent ainsi en trois mois de 5,3 MMDH à 5,06 MMDH. Les capitaux propres de BMCI ont connu pratiquement le même sort. Ceux-ci se sont dépréciés d’environ 5%, en passant de 8,58 MMDH au 31 décembre 2017 à 8,15 MMDH à fin mars 2018. L’objectif étant de se parer non seulement des risques inhérents aux crédits clientèle mais aussi de ceux de l’ensemble des actifs et instruments financiers détenus par la banque. Cette nouvelle norme a été instituée suite aux effets néfastes de la crise de 2008 sur la dépréciation des actifs détenus par la banque. Le principe est de pousser les banques à constituer pendant les années «fastes» un matelas de couverture leur permettant de faire face au retournement de situation macro-économique. Ceci étant, cette première publication des résultats trimestriels après l’adoption de la norme IFRS9 fait état de bénéfices en hausse, ce qui peut être considéré comme un premier signal positif pour le marché.

Attijariwafa bank
Le produit net bancaire d’AWB s’est établi à 5,6 MMDH en hausse de 6%, porté par l’ensemble des lignes métiers. Le résultat net consolidé, de son côté, ressort à 1,7 MMDH en progression de 5,1%, par rapport à mars 2017. Le RNPG s’est amélioré, quant à lui, de 2,1% à 1,34 MMDH. Par ailleurs, la banque a renforcé ses provisions de 4,6 MMDH au titre de la nouvelle application de la norme IFRS9. Elle intègre par contre un impact modéré sur ses ratios de solvabilité à fin décembre 2017.

CIH
CIH a dégagé, sur les trois premiers mois, un PNB de 542 MDH en progression de près de 12%. Le résultat net a quasiment doublé, passant en une année de 60 MDH à 126 MDH à fin mars 2018 (+109,5%). Même scénario pour le résultat net part du groupe, qui s’est établi à 124 MDH contre 59 MDH durant l’exercice précédent.

BMCI
Le produit net bancaire consolidé de BMCI s’est élevé à 772 MDH en amélioration de 1,2% sur un an. Une progression qui reste tirée principalement par la hausse de la marge sur commission de 1,8% et du résultat des opérations de marché de 23,4%. Le résultat brut d’exploitation consolidé de la banque est ressorti à 369 MDH en progression de 2,2%. Sur la même période, le coût du risque a baissé de 12,8% à 130 MDH par rapport à l’année dernière et ceci grâce aux efforts de maîtrise et d’anticipation des risques déployés par la banque. Au niveau de l’activité commerciale, les crédits consolidés par caisse à la clientèle ont atteint 49,1 MMDH, en hausse de 0,6% durant les trois premiers mois de l’année. Les dépôts consolidés de la clientèle, quant à eux, ont accusé une baisse de 1,5% à 42,7 MMDH. Le résultat net consolidé part du groupe s’est, de son côté, élevé à 154 MDH, soit en progression de 1,5% en glissement annuel.

Banque Centrale Populaire
Au titre du premier trimestre 2018, la BCP a drainé un résultat net part du groupe de 667 MDH, en hausse de 6,5% par rapport à la même période de l’année dernière. La bonne tenue de l’activité a fini par générer un Produit net bancaire (PNB) de 4 MMDH, en amélioration de 14% en glissement annuel.

Crédit du Maroc
CDM a dégagé un produit net bancaire de 1,17 MMDH, en hausse de 7,6% à travers la hausse des emplois clientèle de 3% ainsi que la hausse de 10,2% des commissions nettes et l’amélioration du résultat du marché de 30 MDH. Le résultat brut d’exploitation a, de son côté, augmenté de 10,8% à 580 MDH, profitant de l’amélioration du coefficient d’exploitation de 1,4 point. Le coût du risque a baissé de 6,5% à 162,7 MDH. CDM a en effet enregistré un recul des créances en souffrance de 11,4% à 3,7 MMDH. Au final, le Résultat net part du groupe a augmenté de 18,6% à 263 MDH grâce à l’effet combiné de la hausse du PNB, l’amélioration du coefficient d’exploitation et la baisse du coût du risque.

Société Générale
Société Générale a affiché au terme du premier trimestre un accroissement de 3,2% de son PNB consolidé à 1,06 MMDH pour un RNPG en baisse de 28,7% à 159,4 MDH.



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