Hydrogène vert : IRESEN, l’UM6P et l’OCP associés sur la future plateforme Green H2A
L’hydrogène vert est une technologie prometteuse pour répondre aux défis de la transition énergétique. Cependant, son adoption à grande échelle nécessite une infrastructure solide et une chaîne de valeur technologique et industrielle bien développée, ainsi qu’une collaboration intersectorielle. Zoom
Le passage de l’énergie renouvelable à l’hydrogène vert ne se fait pas en claquant des doigts ! Les développeurs de projets doivent faire face à des coûts plus élevés et à une maîtrise de risque plus complexe. Heureusement, ils pourront compter sur la plateforme Green H2A pour éviter de se perdre dans les tuyaux. L’IRESEN, l’Institut en énergie solaire et énergies nouvelles, a un rôle important dans le développement de l’hydrogène vert au Maroc. Avec une approche axée sur la recherche et l’innovation, l’Institut travaille en collaboration avec différents acteurs de l’écosystème pour développer une chaîne de valeur technologique et industrielle. En particulier, «l’IRESEN collabore avec l’UM6P et l’OCP sur une future plateforme Green H2A, qui permettra d’acquérir des données et d’accompagner les grands projets dans cette filière», annonce Samir Rachidi, directeur général par intérim de l’IRESEN, lors de l’Investor Day du 26 mai 2023. Il faut dire que l’hydrogène vert est de plus en plus considéré comme une alternative prometteuse aux énergies fossiles pour répondre aux défis de la transition énergétique. Cependant, son adoption à grande échelle nécessite une infrastructure solide et une chaîne de valeur technologique et industrielle bien développée.
Importance de la collaboration intersectorielle
C’est là que la plateforme Green H2A entre en jeu. Cette plateforme permettra aux acteurs de l’écosystème de l’hydrogène vert de collecter et d’analyser des données, de tester des technologies et des processus, et de collaborer pour développer une chaîne de valeur complète pour l’hydrogène vert. Elle permettra également de soutenir les grands projets dans cette filière en fournissant des données et des analyses pertinentes. En travaillant en collaboration avec l’UM6Pet l’OCP, deux acteurs majeurs de l’économie marocaine, l’IRESEN peut tirer parti de leur expertise et de leurs ressources pour accélérer le développement de l’hydrogène vert dans la région de Guelmim Oued Noun.
La plateforme Green H2A est également un exemple de l’importance de la collaboration intersectorielle pour relever les défis de la transition énergétique. En réunissant des acteurs de l’industrie, de la recherche et de l’innovation, cette plateforme peut aider à créer un écosystème solide pour l’hydrogène vert, qui peut à son tour stimuler la croissance économique et la création d’emplois dans la région. Cependant, il faut reconnaître que le développement de l’hydrogène vert est un processus complexe et coûteux.
Les coûts de production de l’hydrogène vert sont encore relativement élevés par rapport aux énergies fossiles, et des investissements importants sont nécessaires pour développer l’infrastructure et les technologies nécessaires pour produire, stocker et transporter de l’hydrogène vert à grande échelle. Cela souligne l’importance de la collaboration entre le secteur public et le secteur privé pour stimuler l’innovation et investir dans les technologies de l’hydrogène vert. Des incitations économiques, telles que des subventions ou des réglementations favorables, peuvent également jouer un rôle clé pour encourager les entreprises et les investisseurs à s’engager dans cette filière.
En fin de compte, la plateforme Green H2A en cours de développement par l’IRESEN, l’UM6P et l’OCP est un pas important vers la création d’une chaîne de valeur complète pour l’hydrogène vert au Maroc. En travaillant ensemble, ces acteurs peuvent accélérer l’adoption de l’hydrogène vert, réduire les coûts de production et stimuler la croissance économique dans la région. Cependant, il est important de continuer à investir dans la recherche et l’innovation pour améliorer les technologies de l’hydrogène vert et rendre cette filière davantage compétitive par rapport aux énergies fossiles.
Les défis complexes auxquels font face les développeurs
La société norvégienne SCATEC, qui a une grande expérience dans le développement des projets d’énergie renouvelable à travers le monde, se concentre également sur l’hydrogène vert et l’ammoniac dans la région MENA. Pour SCATEC, le principal critère de sélection est la combinaison de solaire et éolien, «qui peut atteindre le prix de l’hydrogène et de l’ammoniaque les plus compétitifs.
Comme a eu à le dire Mohcine Jazouli, ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’évaluation des Politiques publiques, «70% des coûts d’investissement de l’hydrogène viennent des énergies renouvelables». Cependant, le passage de l’énergie renouvelable à l’hydrogène représente un changement de mentalité pour les développeurs, qui doivent faire face à des coûts de développement plus élevés et une maîtrise de risque plus complexe», explique Nawfal Saadi, Senior Business Development Manager de SCATEC.
En effet, le passage de l’énergie renouvelable à l’hydrogène vert implique un changement de mentalité pour les développeurs de projets d’énergie renouvelable, car cela nécessite une adaptation de leur approche et de leur savoir-faire. Concrètement, la production d’hydrogène vert nécessite une infrastructure et des technologies spécifiques qui sont différentes de celles utilisées pour les énergies renouvelables classiques telles que l’éolien ou le solaire. Par conséquent, les développeurs doivent faire face à des coûts de développement plus élevés pour mettre en place les infrastructures nécessaires à la production et au stockage de l’hydrogène vert, ainsi que pour acquérir les compétences et les connaissances nécessaires à la maîtrise de cette technologie complexe.
De plus, la production d’hydrogène vert peut impliquer des risques plus complexes en termes de sécurité et de transport, ce qui nécessite une gestion de risque appropriée. Par ailleurs, comme le souligne Nawfal Saadi, «le passage de l’énergie renouvelable à l’hydrogène vert implique un changement de paradigme pour les développeurs de projets, qui doivent s’adapter à un marché mondial dérégulé et à des risques de nature plus privée et corporate.
Cette transition nécessite une nouvelle approche et une adaptation de la mentalité des développeurs d’énergie renouvelable, qui doivent prendre en compte les spécificités de l’hydrogène vert. Les développeurs doivent être prêts à travailler avec des partenaires privés pour assurer leur amorçage et gérer les risques de manière différente de celle habituellement utilisée dans le secteur des énergies renouvelables».
Cependant, il convient de noter que malgré les défis, l’hydrogène vert offre de nombreux avantages économiques et environnementaux, notamment une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre et la possibilité de stocker de l’énergie à grande échelle.
En conséquence, de nombreux développeurs se tournent vers l’hydrogène vert comme une opportunité de croissance économique et de développement durable à long terme, malgré les coûts et les risques associés à cette technologie. En somme, le passage de l’énergie renouvelable à l’hydrogène vert représente un défi pour les développeurs de projets d’énergie renouvelable, mais aussi une opportunité pour se positionner sur un marché en pleine croissance et contribuer à la transition énergétique vers des sources d’énergie plus propres et durables. Les développeurs doivent être prêts à s’adapter à cette nouvelle technologie et à travailler en collaboration avec d’autres acteurs de l’écosystème pour surmonter les défis et saisir les opportunités offertes par l’hydrogène vert.
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO