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Hausse du taux directeur : quel impact sur les taux d’intérêt ?

La récente décision de Bank Al-Maghrib d’augmenter de 2% son taux directeur pour juguler l’inflation devrait être suivie de la répercussion de cette hausse sur les taux d’intérêt appliqués par les banques commerciales. Des limites sont, néanmoins, imposées. La Banque centrale dit veiller au grain.

Le Conseil de la Banque centrale, réuni mardi 27 septembre, a décidé de revoir à la hausse le taux directeur de 50 points de base (0,5%) pour le porter à 2%. Bank Al-Maghrib (BAM) explique cette décision par la volonté de «prévenir tout désancrage des anticipations d’inflation et assurer les conditions d’un retour rapide à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix».

En se référant aux données relatives aux huit premiers mois de l’année, l’institution a indiqué que l’inflation a poursuivi son accélération pour atteindre 8% en août après 7,7% en juillet, soit 6,3% en moyenne au deuxième trimestre et 4% au premier. Un tour de vis censé faire baisser le taux d’inflation et qui pourrait, en même temps, impacter le pouvoir d’achat des Marocains et la trésorerie des entreprises

. En effet, pour réduire les dépenses et freiner l’inflation, il faut un repli de la consommation et de la demande des biens et services dans la majorité des secteurs, résultant du durcissement des conditions financières imposées, sachant que cette dernière se traduit par la cherté des prêts à la consommation, immobiliers ainsi que des besoins en fonds de roulement ou d’investissement. Un enchaînement somme toute logique.

En théorie, chaque fois que BAM impose un nouveau taux aux banques commerciales, ces dernières répercutent cette hausse sur les taux d’intérêt qu’elles accordent aux ménages. Le même scénario s’applique aux entreprises, petites soient-elles ou grandes. Mais, jusqu’où cette hausse peut-elle aller ? La Banque centrale se veut claire à ce sujet.

À l’issue du dernier conseil de BAM, le wali de l’institution, Abdellatif Jouahri, était on ne peut plus clair sur le sujet. Il a rappelé que la Banque centrale qui jouit, auprès des banques commerciales, «d’une autorité morale» s’applique à veiller à ce qu’il n’y ait pas «d’exagération» tout en œuvrant pour un secteur bancaire «résilient» et «compétitif».

Pour ce faire, Bank Al-Maghrib a mis en place un ensemble de mesures allant d’un comparatif des tarifs à un suivi, ou reporting, «pour s’assurer que cette hausse de taux se répercute correctement et qu’il n’y a pas d’abus de la part des banques vis à vis de la clientèle», a souligné Jouahri.

Il faut noter que 85 à 90% des contrats sont à taux fixe. Pour le wali de la Banque centrale, «la révision ne se fera qu’au terme des échéances prévues dans les contrats. Et lors de cette révision, il ne faut pas qu’elles en ‘‘profitent’’». Jouahri, qui assure que l’impact de ce relèvement sur la croissance sera limité entre 0,1 et 0,2%, avait d’ailleurs prévu de tenir une réunion avec les responsables des banques.

Khadim Mbaye / Les Inspirations éco



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