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Gouvernance : l’État projette un nouveau contrat avec l’ONEE

Après les bons résultats enregistrés par le contrat-programme liant l’État à l’ONEE, un autre est en gestation pour permettre au bras électrique et hydrique de l’État d’amorcer dans une nouvelle étape.

Interpellé par les conseillers au sein de la 2e instance législative sur le bilan du contrat-programme qui a été signé entre l’État et l’Office nationale de l’eau et de l’électricité (ONEE), Aziz Rabbah a déclaré que les retombées de la contractualisation entre les deux parties sont satisfaisantes.

«Le gouvernement précédent à trouvé l’ONEE dans une situation délicate, ce qui a poussé à mettre en place un contrat-programme qui garantit l’exécution des engagements de l’État et de l’Office. Il en ressort que les résultats de la mise en œuvre du contrat sont très encourageants, car l’Office a désormais retrouvé une stabilité financière. De même, les coupures d’eau et d’électricité ne sont plus signalées par les citoyens», a notamment indiqué le ministre de l’Énergie, des mines et de l’environnement, lors de la séance hebdomadaire du contrôle du gouvernement au sein de la Chambre des conseillers.

Rappelant les termes du contrat, Rabbah a précisé que 30% de la dotation globale du contrat, qui est de l’ordre de 45 MMDH, a été obtenue via la révision de la tarification, ensuite l’ONEE y a contribué à hauteur de 20%, tandis que les 50% restantes ont été supportées par le budget de l’État. «Actuellement, le travail se focalise sur d’autres aspects pour améliorer le rendement de l’Office, dont un nouveau contrat-programme qui renforcera le rôle de cette entreprise stratégique», a tenu à indiquer le responsable gouvernemental.

Les délais de la finalisation du nouveau contrat-programme seront conditionnés par la validation de la loi-cadre sur les établissements publics, qui a tracé une feuille de route spécifique pour les entreprises stratégiques de l’État en vue d’améliorer leur positionnement. Les axes du contrat-programme projeté devront tenir compte du plan d’action de l’ONEE qui s’étend jusqu’en 2023, selon les données communiquées aux conseillers, ainsi que de plusieurs aspects portant sur la gouvernance et l’amélioration des modalités de distribution. Il faut dire aussi que les remarques émises par les groupes parlementaires se sont focalisées sur la nécessité de maintenir la relation contractuelle entre l’État et l’ONEE, avec en ligne de mire l’amélioration des services rendus par l’Office et sa contribution dans le développement régional.

Les axes du 2è contrat-programme
C’est ce qui sera fait avec la poursuite de l’intégration des structures de l’Office qui formera l’ossature du cadre de partenariat projeté. En effet, le gouvernement avait élaboré le premier contrat-programme dans l’objectif de dépasser les dysfonctionnements d’ordre financier. Ainsi, les investissements et les réalisations de l’ONEE se sont améliorés, de même que l’impact de ses partenariats dans le monde rural. Parmi les mesures posées et jugées innovantes, il y a l’intégration des énergies renouvelables pour atténuer l’impact de la dépendance énergétique, conformément aux orientations de l’exécutif.

S’agissant du second contrat-programme Etat-ONEE, en cours de préparation, son objectif va essentiellement consister à pousser l’Office à améliorer davantage ses indicateurs, grâce aux recettes additionnelles générées par les révisions tarifaires, au renforcement des fonds propres et au remboursement du crédit de TVA. L’amélioration des performances et la maitrise des charges d’exploitations seront également prioritaires parmi les axes du nouveau contrat-programme qui devra également se focaliser sur les projets qui n’avancent pas dans les délais. Les démarches qui ont été engagées dans l’optique de conclure un nouveau contrat-programme mettent également en avant le souci de «recentrage de l’Office sur ses principales missions et le recours à d’autres modes de financement alternatifs». La réduction du recours au budget de l’État est aussi envisagée «en tenant compte de l’entrée en lice de l’Agence nationale de régulation de l’électricité (ANRE) et la mise en œuvre effective de la réforme institutionnelle».

Les attentes des élus
Le secteur de l’énergie électrique est en tête de liste des dossiers sur lesquels les parlementaires se focalisent durant cette étape de la fin du mandat en vue de dresser le bilan final des mesures qui ont été prises, essentiellement pour atténuer l’impact de la crise sanitaire. Il faut dire que la baisse de la consommation de l’électricité de l’ordre de 14%, conjuguée aux risques liés aux impayés, place l’ONEE dans une situation critique, mais sans que cela ne présente une entrave devant l’accélération de la procédure du nouveau contrat-programme. Les élus ont pu aussi obtenir des engagements d’instaurer des facilités de paiement avec les consommateurs concernés par le non paiement des factures. Sur cette question, une unanimité existe entre les groupes parlementaires à propos de la nécessité de prendre en compte la situation des ménages durant cette période, tout en œuvrant à trouver des solutions qui favorisent la protection du pouvoir d’achat.

Une enveloppe d’investissement de 26,1 MMDH pour l’activité électrique

L’un des principaux objectifs du contrat-programme sera de pouvoir assurer un financement durable des projets qui ont été arrêtés par la plan d’investissement de l’ONEE. Pour la branche de l’électricité, une enveloppe de plus de 26 MMDH devra être débloquée en vue de réaliser des projets liés à la hausse de la capacité additionnelle des infrastructures électriques. Le plan de l’Office liste la centrale thermique diesel de Dakhla (22 MW) et la station de transfert d’énergie par pompage Abdelmoumen (350 MW), qui est d’une capacité de 220 MW en petites usines hydrauliques, comme étant en tête de liste des projets à réaliser dans un délai fixé à 2023.

L’ONEE s’attend aussi à ce que 220 MW soient générés par de petites centrales hydroélectriques qui seront mises en place durant les deux prochaines années, ainsi que 1.656 MW d’énergie éolienne qui seront générés par les stations de Oualidia, Taza dans une première phase, Midelt et Boujdour, ainsi que plusieurs autres projets qui entrent dans le cadre de la diversification des sources de l’énergie électrique. À noter aussi le feu vert accordé pour l’exploitation de l’énergie solaire, soit 2.015 MW d’énergie solaire.

L’approvisionnement en eau reste aussi prioritaire

La banque des projets de l’Office pour le segment de l’eau montre la priorité d’assurer un approvisionnement normal et équitable entre les diverses régions. Le montant global des investissements dépasse en effet 25,5 MMDH pour l’eau. La répartition des projets montre que 15,2 MMDH seront dédiés à la pérennisation et au renforcement de l’alimentation en eau potable urbaine permettant le renforcement de la production de 12,4 m3/s supplémentaires et la pose de 3.400 km de conduite.

Pour le segment de l’assainissement, qui absorbe la plupart des fonds alloués à la branche de l’eau, l’Office devra consacrer une enveloppe de 4,6 MMDH à la réalisation de 64 nouvelles stations d’épuration d’une capacité de plus de 157.000 m3/j, essentiellement dans les villes de Laâyoune, Aïn Aouda, Imzouren et Beni Nsar. Les chantiers en cours englobent de leur côté plusieurs projets jugés structurants au sein de plusieurs régions, comme c’est le cas pour l’élargissement de l’unité de dessalement de Laâyoune et le renforcement de l’approvisionnement en eau potable des villes de Fès, Agadir, Guercif, Souk Larbaâ, Fès et Meknès.

Younes Bennajah / Les Inspirations Éco



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