Éco-Business

Gitex 2025 : Marrakech, capitale technologique africaine

À quelques jours de sa troisième édition, le Gitex Africa confirme l’ancrage du Maroc dans les grands rendez-vous mondiaux de l’innovation. À travers cette grand-messe de la tech, le Royaume entend renforcer son rôle dans la fabrique numérique de l’Afrique.

La technologie n’est plus une affaire d’arrière-garde pour l’Afrique. Elle devient un levier structurant et, désormais, un langage politique partagé. Dans cette configuration, Marrakech s’apprête à accueillir pour la troisième fois le Gitex Africa, rendez-vous devenu en deux éditions seulement l’un des plus importants forums technologiques du continent. Si la tenue de ce sommet digital dans le Royaume semble s’imposer comme une évidence, elle s’inscrit surtout dans une volonté politique de long terme.

Afrique, berceau de talents
«Le choix du Maroc pour abriter Gitex Africa est le fruit d’un travail continu visant à faire du Royaume un pôle numérique régional», souligne Amal El Fallah Seghrouchni, ministre déléguée chargée de la Transition numérique. À ses yeux, cet événement représente plus qu’une vitrine. Il se veut l’occasion de «découvrir les talents et les potentialités technologiques de l’Afrique».

Dans la continuité des éditions précédentes, la version 2025 fait la part belle aux infrastructures numériques, à l’intelligence artificielle et aux technologies émergentes, avec la volonté affichée de placer le continent au cœur des nouveaux paradigmes mondiaux.

Parmi les nouveautés annoncées, un sommet intitulé «Africa future connectivity» réunira les grands noms des télécoms, du cloud et des data centers autour des questions liées à la 5G, aux réseaux à très haut débit et aux mutations de l’économie de la donnée. Un autre espace, baptisé «Diaspora studio», entend mobiliser les talents africains à l’international pour renforcer les partenariats et les flux d’investissement.

«Près de 84% des exposants ont déclaré vouloir s’implanter ou se développer au Maroc et en Afrique, grâce aux connexions établies lors du salon», souligne Mohammed Drissi Melyani, directeur général de l’Agence de développement du digital (ADD), pour qui Gitex Africa «génère des retombées palpables et de la valeur ajoutée pour les écosystèmes locaux .

De fait, les chiffres présentés donnent la mesure de l’enjeu . En effet, plus de 1.500 exposants sont attendus avec 800 startups, 350 investisseurs et 400 conférenciers internationaux. On s’attend à une affluence de quelque 45.000 visiteurs, venant de 130 pays.

Porte d’entrée continentale
Au-delà des statistiques, les organisateurs insistent sur l’élan que cet événement imprime à l’écosystème technologique marocain. La PDG de Kaoun international, Trixie LohMirmand, y voit «une transition vers une nouvelle décennie technologique» et une occasion pour le Maroc de devenir «une porte d’entrée continentale dans l’économie de l’intelligence artificielle».

Selon elle, près de 40% des entreprises présentes proposeront des solutions liées à l’IA, marquant une inflexion stratégique du continent. Côté marocain, l’accent est mis sur l’accompagnement des startups locales. Le programme «Morocco 200» permettra à 200 jeunes pousses d’être soutenues à hauteur de 90% à 95% de leurs frais de participation. Sélectionnées sur des critères précis, elles bénéficieront également d’un bootcamp préparatoire et d’un accès privilégié à un réseau d’investisseurs et de partenaires.

«Ce dispositif vise à propulser l’innovation marocaine sur la scène mondiale», souligne Mohammed Drissi Melyani.

L’administration publique n’est pas en reste. Un pavillon de 500 m² réunira 25 départements ministériels pour exposer une centaine de services numériques dans un espace E-Gov qui, selon l’ADD, illustre «la volonté de modernisation de l’écosystème public et son engagement à rapprocher les services des citoyens».

Mais pour l’Afrique, l’enjeu n’est pas seulement de se montrer, mais de prendre pleinement part à la construction du numérique. En s’emparant de ses propres récits numériques, le continent cherche à travers ce grand sommet de la Tech à se doter d’une souveraineté technologique et d’un rôle actif dans l’économie cognitive.

Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO



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