Gaz naturel. Le Maroc, principal client de l’Espagne
Le Maroc est aujourd’hui la principale destination des exportations espagnoles de gaz naturel liquéfié. En effet, depuis deux ans, le voisin ibérique ne cesse d’augmenter le volume de ses exportations vers le Royaume au détriment de plusieurs pays européens, comme il ressort des derniers chiffres de l’Agence espagnole des réserves pétrolières.
Depuis que l’Espagne a réactivé le gazoduc Maghreb-Europe (GME) dans le sens inverse, en juin 2022, le volume des exportations de gaz vers le Maroc n’a cessé de progresser au point que le Royaume est devenu le principal client du voisin ibérique. C’est ce que montrent les derniers chiffres officiels espagnols, indiquant que le voisin ibérique a multiplié par 155 fois son approvisionnement du Maroc en gaz, réduisant en parallèle considérablement ses exportations vers les pays européens.
Fort engouement
Selon les données de l’Agence espagnole des réserves pétrolières, Cores, les exportations de gaz vers le Maroc représentent désormais 18,5% des exportations totales de gaz de l’Espagne, en juin 2024, contre seulement 0,1% en juin 2022. Les statistiques renseignent aussi sur le volume exporté de gaz naturel vers le Royaume, au cours des 12 derniers mois, lequel s’est élevé à 9.338 gigawattheures, via le gazoduc Maghreb-Europe, soit 155 fois plus qu’un an auparavant.
Par ailleurs, le gazoduc entre Barcelone et Livourne, qui utilise des méthaniers plus petits, représentait 18,4% des exportations de gaz espagnoles en 2023. À noter qu’au mois de juin dernier, cette part n’était plus que de 4,4%, selon Cores. Cependant, le voisin ibérique continue de s’approvisionner en gaz auprès de l’Algérie à hauteur de 29,6%, et de la Russie (19%), malgré les perturbations de l’approvisionnement, toujours en se référant à la même source.
Pour rappel, afin d’éviter une crise énergétique, le Maroc s’est tourné vers l’Espagne, dotée d’une importante capacité de regazéification, pour importer du gaz naturel liquéfié (GNL), pouvant ensuite être acheminé par gazoduc vers le Royaume. Une approche qui s’est avérée économiquement bénéfique pour les deux pays. Le gouvernement espagnol avait auparavant déclaré que le dispositif mis en place génère près de deux millions d’euros de revenus annuels pour l’Espagne.
À cela s’ajoutent les frais de déchargement des navires, le stockage du gaz naturel liquéfié et l’utilisation du réseau de transport, qui font également grimper les recettes. Quant à la capacité du gazoduc qui est de 960 gigawattheures (GWh) par mois, elle est exploitée quasiment à plein régime (plus de 90%), tout au long de ces deux dernières années. Le seul mois d’août dernier a connu une exploitation maximale de 958 GWH.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO
