Finances publiques : Le déficit budgétaire «chute» à 4,4 MMDH
Grâce au bon comportement de la fiscalité domestique, l’IS et l’IR notamment, le Trésor a pu réduire d’une manière drastique son déficit. À fin mars denier, le déficit budgétaire s’établit à 4,4 MMDH contre 11,2 MMDH un an auparavant.
Le Trésor a réduit drastiquement son déficit budgétaire durant le premier trimestre. Selon la Trésorerie générale du royaume (TGR), qui vient de livrer ses dernières statistiques, le déficit budgétaire s’établit à 4,4 MMDH à fins mars dernier contre 11,2 MMDH à la même période de l’année dernière. Un allégement qui s’explique par une hausse importante des recettes de l’État contre une quasi-stagnation des dépenses. «Sur la base des recettes encaissées et des dépenses émises, le solde ordinaire enregistré à fin mars 2017 a été positif pour 5,3 MMDH contre un solde ordinaire positif d’1 MMDH un an auparavant», explique la TGR. En effet, la situation des charges et ressources du Trésor laisse apparaître une hausse des recettes ordinaires de 9% et une augmentation des dépenses ordinaires émises de seulement 1,2%, dégageant ainsi un bonus important.
L’IS et l’IR sauvent la mise
Dans le détail, les recettes ordinaires se sont établies à 59 MMDH contre 54,1 MMDH à fin mars 2016, en augmentation de 9%. Ceci s’explique par la hausse des impôts directs de 14,1%, des impôts indirects de 6,8%, des droits d’enregistrement et de timbre de 0,8% et des recettes non fiscales de 15,9%, conjuguée à la baisse des droits de douane de 13,9%.
Dans cette configuration, les recettes fiscales continuent de renflouer les caisses de l’État : elles ont été de 56,7 MMDH contre 52,2 MMDH à fin mars 2016, en hausse de 8,7%. L’évolution des recettes fiscales résulte de l’augmentation des recettes douanières de 3,6% et de la fiscalité domestique de 11,9%. Ainsi, les recettes douanières (droits de douane, TVA à l’importation et TIC sur les produits énergétiques) ont été de 14,5 MMDH à fin mars dernier contre 14 MMDH un an auparavant, en hausse de 3,6% par rapport à leur niveau à fin mars 2016. Les recettes réalisées au titre de la fiscalité domestique se sont établies à 39,6 MMDH au terme des trois premiers mois de l’année contre 35,4 MMDH à fin mars 2016, soit une augmentation de 11,9%. Les recettes de l’IR, quant à elles, ont enregistré une augmentation de 5,3% par rapport à leur niveau à fin mars 2016 (10,4 MMDH contre 9,9 MMDH), soit +522 MDH.
Les recettes de l’IR sur profits immobiliers ont connu une hausse de 6,7% ou +66 MDH par rapport à leur niveau de 2016 (1.041 MDH contre 975 MDH). Les recettes de l’IR prélevé par la Direction des dépenses de personnel (DDP) relevant de la Trésorerie générale du royaume, ont enregistré une diminution de 5,9%. Par ailleurs, les recettes des monopoles et participations ont atteint 743 MDH à fin mars dernier contre 142 MDH à fin mars 2016, soit +601 MDH. Les recettes à fin mars 2017 ont été versées par l’agence nationale de la conservation foncière (300 MDH), Bank Al-Maghrib (237 MDH contre 142 MDH), l’ONDA (100 MDH) et l’Office des changes (100 MDH).
Dépenses en baisse
De l’autre côté de la balance, la tendance est plutôt à la stagnation. En effet, les dépenses émises au titre du budget général ont été de 85,8 MMDH à fin mars dernier, en diminution de 0,5% par rapport à leur niveau à fin mars 2016, en raison de la baisse de 11,8% des charges de la dette budgétisée, conjuguée à la hausse de 2,5% des dépenses de fonctionnement et de 3,7% des dépenses d’investissement. Plus en détail, la diminution des charges de la dette budgétisée s’explique par la baisse de 14,1% des remboursements du principal (11 MMDH contre 12,8 MMDH) et de 7,7% des intérêts de la dette (6,6 MMDH contre 7,2 MMDH). Quant aux dépenses de fonctionnement, elles se sont établies à 47,1 MMDH, dont 26,7 MMDH ont concerné les traitements et salaires qui enregistrent une stagnation. De leur côté, les dépenses de matériel ont diminué de 4,1% (13,2 MMDH contre 13,7 MMDH) et les charges communes ont augmenté de 31,6% (7,2 MMDH contre 5,5 MMDH) en raison de la hausse de 86,8% des émissions de la compensation (2,4 MMDH contre 1,3 MMDH).
Sur un autre registre, les dépenses d’investissement émises au titre du budget général se sont établies à 21,1 MMDH à fin mars dernier contre 20,3 MMDH un an auparavant, en hausse de 3,7%, suite à l’augmentation des dépenses des ministères de 1% et des charges communes de 6,1%. Il est à noter que les dépenses d’investissement tiennent compte du versement aux comptes spéciaux du Trésor d’un montant de 10,6 MMDH contre 10,1 MMDH à fin mars 2016. Plus globalement, «l’évolution de la structure des dépenses du budget général entre fin mars 2016 et fin mars 2017 fait ressortir une baisse de la part des dépenses de personnel, de matériel et des intérêts de la dette, conjuguée à une hausse de la part des dépenses d’investissements et des émissions de la compensation», explique la Trésorerie générale du royaume.