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Finances publiques : la situation encore sous contrôle !

Malgré les dépenses exceptionnelles imposées par la conjoncture et le ralentissement de la croissance, les comptes publics affichent, à fin avril, un visage moins dégradé qu’à la même période en 2021. Cependant, le niveau élevé d’incertitude incite à la prudence.  

Malgré l’explosion de la charge de compensation, les comptes publics affichent, à fin avril, un visage moins dégradé comparé à la même période en 2021. Le déficit budgétaire ressort à 10,3 MMDH contre 22,8 MMDH à fin avril 2021 selon la Trésorerie générale du Royaume. À ce moment de l’année, toute conclusion serait cependant hâtive vu le niveau élevé d’incertitude. L’environnement international et une croissance économique plus faible qu’anticipée (moins de 2%) restent une menace.

Pour l’heure, les prévisions laissent entrevoir un déficit budgétaire stable à 6,3% du PIB. Sur les premiers mois de l’année, le Trésor a enregistré un afflux de recettes important. Celles-ci ont augmenté de 19,4% essentiellement grâce aux recettes fiscales (brutes) qui ont progressé de 23,3% à 92 MMDH.

Cette performance s’explique en grande partie par l’IS (dont la collecte dépasse de 74% le niveau de 2021) à 23,7 MMDH. L’IS repose sur les bénéfices 2021 qui ont été requinqués par le rebond de 6,3% de l’activité économique. C’est le cas, notamment, des entreprises financières. Les résultats record d’autres grands contributeurs expliquent aussi sa bonne tenue.

L’impôt sur le revenu a rapporté 18,5 MMDH sur les quatre premiers mois de l’année, en hausse de 6,7%. Si l’inflation marque les esprits en ce moment, elle permet aussi au Trésor d’engranger plus de recettes. La TVA a généré 27,9 MMDH en hausse de 16% alors que les droits de douane ont augmenté de 15,5%. Après quatre mois, les recettes non fiscales affichent une baisse de 26% à 4,8 MMDH.

Mais, pour l’ensemble de l’année, elles sont attendues au delà des prévisions de la loi de Finances (14 MMDH) en raison de «renforts» bienvenus, notamment de l’OCP, qui versera 8,1 MMDH de dividendes au Trésor contre un montant de 5,4 MMDH budgétisé. Ce dernier percevra aussi un chèque de 922 MDH auprès de Maroc Telecom.

Le train de vie de l’État s’accélère
Un peu partout dans le monde, les gouvernements déploient des mesures pour soutenir le pouvoir d’achat, suite à la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie. Au Maroc, la compensation a déjà coûté 10 MMDH, soit 3,7 MMDH de plus qu’à la même période en 2021.

Selon certaines estimations, la charge de compensation pourrait atteindre 2,6% du PIB. Son envolée contribue pour une large part à la hausse des charges de fonctionnement. Mais ce n’est pas le seul poste qui progresse fortement. Les dépenses de matériel ont augmenté de 2,4 MMDH pour atteindre 23,5 MMDH. Quant aux charges de personnel, elles ont progressé de 5% à 50 MMDH.

Le Trésor concentre ses levées sur le marché domestique

La maîtrise du déficit budgétaire permet au Trésor de continuer à se financer à des conditions favorables malgré de légères tensions haussières sur les taux domestiques. Le Trésor a concentré ses levées sur le marché local en y mobilisant 19,6 MMDH, dont un montant net de 13,7 MMDH via des adjudications sur les quatre premiers mois de l’année.

L’encours de la dette intérieure s’est établi à 667 MMDH en hausse de 2,5% par rapport à fin 2021. La remontée des taux des banques centrales et la dégradation des spreads des pays émergents limitent les opportunités à l’international. Le financement extérieur net a été négatif (-432 MDH) contre un flux net positif de 2,8 MMDH un an auparavant. Les charges en intérêts de la dette ont totalisé 10,2 MMDH à fin avril.

Franck Fagnon / Les Inspirations ÉCO


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