Financement : la maîtrise du déficit budgétaire, une bonne nouvelle pour les emprunteurs
L’État a enregistré 13,3 MMDH de rentrées fiscales supplémentaires au 1er trimestre 2022. Plus de 3/4 proviennent de l’impôt sur les sociétés. Merci à OCP Group, aux entreprises financières et aux cimentiers. La maîtrise des finances publiques au 1er trimestre constitue une bonne nouvelle pour les emprunteurs qui devraient continuer à bénéficier de conditions de financement favorables à très court terme.
Face à la succession des chocs et l’émergence de nouvelles dépenses exceptionnelles, les finances publiques affichent des fondamentaux plutôt solides au 1er trimestre. Le solde budgétaire est ressorti positif à 914 millions de DH selon le ministère des Finances. Pour le comptable national, il est déficitaire de 2,1 milliards de DH. Quelle que soit la source, la photo des comptes publics est bien meilleure comparée à la même période en 2021 en raison de la bonne tenue des recettes fiscales.
Celles-ci ont augmenté de 13,3 milliards à 70,2 milliards de DH. Plus de 3/4 de la hausse provient de l’impôt sur les sociétés. Merci à l’OCP, aux entreprises financières et aux cimentiers. Un déficit budgétaire, qui ne dérape pas malgré la flambée de la charge de compensation, constitue une bonne nouvelle pour les emprunteurs. Cela signifie que le Trésor ne va pas se ruer sur le marché domestique pour le financer et faire pression sur les taux d’intérêt.
«Le bon niveau des recettes budgétaires, constaté à fin mars 2022, semble pour le moment prémunir le Trésor de toute pression, ce qui devrait permettre de maintenir une stabilité relative des taux primaires même face à la forte hausse des dépenses de compensation», commente BMCE Capital Global Research.
En fonction des besoins du Trésor, il peut y avoir des soubresauts mais, sur l’ensemble de l’année, les taux devraient ressortir stables par rapport à 2021, prévoient des analystes. De quoi préserver le pouvoir d’achat immobilier des ménages. Les meilleurs dossiers continuent d’être financés à des conditions toujours intéressantes.
Selon le courtier Afdal, les meilleurs taux fixes au premier trimestre 2022 intègrent une baisse de 11 points de base par rapport au quatrième trimestre 2021. Depuis le dernier trimestre 2021 et encore plus ces dernières semaines avec la guerre en Ukraine, l’inflation et le pouvoir d’achat sont devenus des sujets majeurs. Pour les ménages qui veulent concrétiser un investissement immobilier, le contexte pourrait permettre de le financer à moindre coût à condition que la hausse des salaires couvre l’inflation.
Du côté des entreprises, le maintien de conditions de financement favorables est essentiel pour soutenir la reprise post-Covid.
Frank Fagnon / Les Inspirations ÉCO