Éco-Business

Fibre optique : la “To do list” de l’ANRT d’ici 2025

Bonne nouvelle pour l’écosystème de la fibre optique. Lors du conseil d’administration de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications, le chef du gouvernement a invité cet organisme à mettre en œuvre un plan national de connexion optique. Avant fin 2025, pas moins de 50% des ménages marocains devront être connectés avec des services de fibre optique à très haut débit atteignant au moins 100 mégabits par seconde. Quelles sont les implications d’une telle nouvelle ?

Faire du secteur des télécoms l’un des principaux leviers pour combler la fracture numérique et réduire les disparités sociales et spatiales. Telle est l’aspiration exprimée par le chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, mercredi 23 juin lors du conseil d’administration de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) qu’il a présidé. Il a, à cet effet, rappelé que la note d’orientations générales pour le développement de ce secteur prévoit la couverture de l’ensemble du territoire national avec un haut débit d’au moins deux mégabits à horizon 2023.

Un objectif qui serait en phase avec les conclusions de la Commission spéciale sur le Nouveau modèle de développement, laquelle a recommandé la généralisation de l’accès à l’internet haut débit dans toutes les régions du royaume et le très haut débit dans les zones à forte activité économique, comme l’a souligné le chef du gouvernement. El Otmani n’a, d’ailleurs, pas manqué d’inviter l’ANRT à mettre en œuvre un plan national de connexion fibre optique pour couvrir, avant fin 2025, pas moins de 50% des ménages marocains avec des services de fibre optique à très haut débit atteignant au moins 100 mégabits par seconde. Cette dernière invitation est une bonne nouvelle pour l’écosystème de la fibre optique et devrait réjouir les acteurs de cet écosystème, qui depuis des années communiquent et sensibilisent sur la valeur ajoutée et les atouts de cette technologie. Les 15 et 16 juin dernier, ils ont organisé un symposium sur le sujet.

À l’annonce de l’évènement, Fayssal Soulaymani, directeur de la Business Unit Fixe d’Orange Maroc soulignait qu’il voyait «peu de technologies télécom pouvant atteindre ces objectifs de déploiement dans les délais impartis si ce n’est la fibre optique».

Cependant, en prêtant attention à la déclaration du chef du gouvernement, l’on constate un prolongement de deux années supplémentaires pour l’atteinte des objectifs de déploiement du très haut débit. En effet, présenté lors du conseil d’administration de l’ANRT le 9 mai 2012, le Plan national pour le développement du haut et très haut débit fixait un horizon de 10 ans (2023) pour l’atteinte des objectifs de ce plan visant à généraliser l’accès aux services de télécommunications de haut débit à l’ensemble de la population du royaume. Doit-on conclure à un rallongement de l’échéance de deux années supplémentaires ?

État de la couverture avant le début d’implémentation du plan en 2013
En application des dispositions de la note d’orientations générales pour le développement du secteur des télécommunications à l’horizon 2013 (NOG 2013), l’ANRT a réalisé une étude en vue de l’élaboration du plan d’actions national pour le développement du haut et très haut débit au Maroc. Les principales conclusions, en ce qui concerne l’état des infrastructures de télécommunications déployées, faisaient état d’une couverture de la quasi-totalité de la population nationale par les réseaux mobiles de deuxième génération. Ces conclusions constataient aussi une couverture des principales villes du royaume en réseaux mobiles de troisième génération offrant des services haut débit mobile, de même que des réseaux de collecte et de transmission des opérateurs, principalement en faisceaux hertziens limitant la fourniture de services haut et très haut débit, ou encore des réseaux dorsaux des opérateurs constitués en fibre optique mais couvrant uniquement les grands et principaux centres urbains.

Où en est-on dans l’implémentation du plan ?
Le développement du haut et très haut débit figure au premier rang des priorités fixées dans le cadre de la note d’orientations générales pour le développement du secteur des télécommunications. La mise en œuvre de ces orientations devraient permettre au secteur d’atteindre, à horizon 2023, un chiffre d’affaire de l’ordre de 35 MMDH pour un parc d’abonnés Internet de 33 millions contre 29,8 millions d’abonnés à fin décembre 2020, un parc d’abonnés haut débit et très haut débit filaire (ADSL et Fibre Optique) de 2,4 millions contre 1,8 millions d’abonnés à fin 2020, soit environ 600.000 nouveaux abonnements à contracter durant les 1 an et demi restant et une couverture nationale de l’ensemble de la population avec un débit minimum de 2 Mb/s. Rappelons qu’à fin décembre 2020, 55,33% des accès ADSL sont à des débits inférieurs ou égaux à 4 Mb/s.

Les implications de la mise en œuvre d’un plan national de connexion FTTH
En étendant leurs réseaux, en augmentant continuellement les débits offerts et en accompagnant les populations et les entreprises vers des usages toujours plus évolués à des tarifs abordables, les opérateurs télécom augmenteront les chances pour le Maroc de réussir le défi de la lutte contre la fracture numérique, notamment entre le Nord et le Sud. Pour soutenir la dynamique d’investissement que le déploiement d’un tel plan exige, l’État va certainement accorder des subventions aux opérateurs.

Pour ce faire, le Fonds du service universel des télécommunications (FSUT) sera certainement mis à contribution. Des efforts vont également devoir être fournis en termes de tarification. La transparence tarifaire et l’exactitude de la facturation des services de télécommunications au Maroc constituent une obligation réglementaire qui s’impose à tous les exploitants de réseaux publics de télécommunications (ERPT) en vertu de leurs cahiers des charges. Autre défi : accorder une attention particulière aux services dédiés aux entreprises.

Lors du conseil d’administration de l’ANRT, El Otmani a appelé les acteurs et les intervenants à accorder une importance particulière aux services dédiés aux entreprises, compte tenu du potentiel de croissance de ce marché au Maroc, soulignant la nécessité de garantir des solutions innovantes, adaptées et de qualité répondant à leurs besoins. 

Modeste Kouamé / Les Inspirations Éco



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