Fès-Meknès. Radouane Mrabet: « améliorer les indicateurs de performance de l’université »
Radouane Mrabet. Président de l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah
Quelle est votre vision de l’enseignement supérieur au Maroc et quelle est votre stratégie pour son développement dans la région ?
L’enseignement supérieur au Maroc a connu un développement important au cours des dernières années. En termes d’effectifs, le nombre a augmenté de manière significative et a dépassé le million d’étudiants. Cette évolution est due à l’accompagnement et le financement correct de l’État. Le goulot d’étranglement sur lequel on doit travailler durant les prochaines années, c’est ce qu’on appelle les filières à accès ouvert, notamment les licences fondamentales. Là également, une réforme importante va bientôt démarrer. Il s’agit de la réforme «Bachelor» qui a comme objectif d’améliorer la rentabilité et l’efficacité de l’université. Concernant la région Fès-Meknès, elle présente un pôle universitaire très important composé de six universités et près de 180.000 étudiants. Actuellement, le Conseil de la région, le ministère de tutelle et les universités travaillent pour renforcer le secteur dans la région, afin de le positionner comme le pôle universitaire le plus puissant au Maroc. Il y a donc un travail qui se concrétise et des financements qui vont arriver pour assurer le développement de l’enseignement dans notre région.
L’université n’a cessé d’améliorer son classement aux niveaux national et international. Comment avez-vous obtenu cette notoriété ? Quelle place pour la recherche scientifique ?
Je suis satisfait de la position de l’USMBA dans les classements internationaux, notamment le «Times Higher Education World University Ranking», l’un des trois grands classements mondiaux. Au niveau national, l’Université de Fès arrive, pour la troisième fois consécutive, en tête des universités marocaines. Au niveau international, nous sommes classés 800es sur 1.500 universités. La recherche scientifique joue un rôle important dans ce classement et, chiffres à l’appui, nous nous améliorons d’année en année. En effet, en 2020, 20 brevets ont été déposés au niveau national et quatre à l’international. Ceci n’avait jamais été atteint auparavant, depuis la création de l’université en 1975. Notre politique vise surtout à améliorer les indicateurs de performance de l’université. Pour réussir cette mission, l’université a débloqué des financements conséquents dans la recherche scientifique et nous continuerons sur cet élan. Notre objectif est d’améliorer encore plus notre production scientifique, puisqu’il ne suffit plus de s’améliorer simplement chaque année dans le classement international. Notre objectif actuel est de réussir des sauts dans ce classement.
L’USMBA est parmi les premières universités marocaines à signer sa propre convention relevant
de contrats-programmes liantles régions à l’État. Quels sont les principaux projets qui seront réalisés ?
Le Conseil de la région travaille, depuis deux ans, pour mettre en place le PDR qui est un programme très ambitieux à tous les niveaux, notamment sur le secteur de l’éducation, de l’enseignement et de la recherche scientifique qui est un volet prioritaire dans notre région. L’USMBA a signé, en novembre dernier, sept conventions pour un montant historique de 680 MDH, ce qui montre un développement formidable qui servira, durant les cinq prochaines années, toutes les provinces de la région. Notre université ne cesse de se développer: 12 établissements reçoivent déjà les étudiants et un 13e vient de boucler ses travaux de construction. Il s’agit de l’Institut des sciences du sport qui démarrera ses premières formations l’année prochaine. Nos prochains chantiers à Sefrou, Taza, Taounate et Boulemane visent à accompagner la montée des effectifs pour avoir une répartition plus uniforme des étudiants dans la région et permettre de rapprocher l’enseignement supérieur à leurs résidences. Nous avons aussi entamé des projets d’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur avec des chantiers partout dans nos établissements. En 2020, nous avons dépensé 15 MDH dans les équipements scientifiques et 25 MDH dans la recherche en générale.
Comment évaluez-vous l’efficacité de l’expérience de l’enseignement à distance ?
Notre université s’est adaptée aux mesures de confinement et a réussi à renforcer son système de formation à distance. En effet, les établissements de l’USMBA ont mis en place divers moyens de communication afin de maintenir le contact avec les étudiants. Notre université a entamé le chantier du digital avant la pandémie, ce qui nous a facilité la transition graduelle du régime présentiel vers le travail à distance. Ces résultats n’auraient pas été atteints sans les efforts déployés par le personnel enseignant et les équipes administratives et techniques de la présidence et des différents établissements. Notons que cette opération a été continuellement encadrée à travers des réunions en visioconférence, afin de renforcer la mobilisation, de surmonter les difficultés éventuelles et d’assurer la continuité de l’opération pédagogique.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations éco Docs