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Fédération des viandes rouges : Les chantiers du nouveau président

Élu à l’unanimité à la tête de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges, M’Hammed Karimine, reprend le flambeau à mi-parcours de la mise en œuvre du contrat-programme 2014-2020.
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C’était attendu depuis la désignation de son président fondateur, Hammou Ouhelli, en tant que secrétaire d’État en charge du Développement rural et des eaux et forêts. Désormais, la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR) a un nouveau président suite à l’élection de M’Hammed Karimine durant le Conseil d’administration réuni le 10 mai à Rabat. «C’est pour moi un honneur d’avoir la confiance de mes amis membres de la Fédération qui étaient unanimes quant à me présenter à la présidence. J’espère pouvoir honorer leur confiance et accomplir le travail qu’ils attendent de moi», nous confie Karimine. Fin connaisseur des rouages de la filière et figure emblématique de l’élevage des chevaux de course au Maroc, Karimine est aussi président de l’Association nationale des producteurs des viandes rouges (ANPVR), poste qu’il occupe depuis 2007. Il reprend le flambeau à mi-parcours de la mise en œuvre du deuxième contrat-programme signé avec l’État pour la période 2014-2020. «Le bilan du premier contrat-programme 2009-2014 qui a misé sur le volume de la production a dépassé les objectifs qui lui étaient assignés. Dans le deuxième contrat-programme 2014-2020, il a été question de mettre l’accent sur toute la chaîne de valorisation, au-delà de l élevage», souligne le nouveau président de la FIVIAR qui inscrit son mandat dans la continuité des priorités engagées par son prédécesseur, misant davantage sur la qualité et la diversification de la gamme de produits marocains.

Côté financement, le contrat-programme de la filière des viandes rouges conclu lors de l’édition 2014 du SIAM s’était fixé un objectif de 5 MMDH à l’horizon 2020, 1,45 MMDH supportés par l’État et 3,55 MMDH d’investissement privé. «Les deux parties sont en train d’honorer leurs engagements», rassure Karimine.L’accord signé entre l’État et la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges prévoit également l’aménagement de 14 souks hebdomadaires à bestiaux, l’installation de 40 souks temporaires pour la commercialisation du mouton à l’occasion de Aïd El Adha, la mise à niveau et la passation en gestion déléguée de 12 abattoirs communaux, outre la création de 50 unités modernes de distribution et 7 unités de transformation et de valorisation des viandes.

Selon les responsables du ministère de l’Agriculture qui s’exprimaient, mardi à Rabat, lors de la journée maroco-allemande sur les viandes rouges, le résultat à mi-chemin dudit contrat est satisfaisant, en ligne avec les attentes; citons le niveau de production qui a atteint 550.000 tonnes à fin 2016 (contre un objectif de 612.000 tonnes à l’horizon 2020) ou encore le chiffre d’affaires généré par la filière (27 MMDH en 2016 pour un objectif de 35 MMDH en 2020). En termes de consommation, le Maroc enregistre à fin 2016 un ratio de 16 kg/habitant/an sachant que le contrat programme cible un ratio de 17,3 kg par habitant. 


M’Hammed Karimine
Président de la FIVIAR

Les Inspirations ÉCO: Quels sont vos projets ?  
M’Hammed Karimine : Un intérêt particulier sera accordé au transport de veaux vivants et après abattage. Il s’agit aussi de moderniser les abattoirs et d’améliorer leur mode de gestion en introduisant le concept de gestion privée, y compris pour ceux qui relèvent des collectivités. Nous voulons optimiser les niches à l’export en répondant aux exigences de certains marchés (Union européenne, pays arabes) et en valorisant le label des viandes rouges du Maroc. Nous allons travailler avec l’ONSSA sur un projet d’identification de la totalité du cheptel national afin d’assurer une traçabilité sur toute la chaîne de valeur, de l’éleveur à la fourchette. Nous nous attelons également à la modernisation des boucheries à travers un vaste programme de formation, notamment pour améliorer la découpe et mieux valoriser la viande marocaine connue pour sa très bonne qualité.

Les 14 marchés à bestiaux prévus par le contrat-programme tardent encore à voir le jour. Pourquoi ?
Nous allons bientôt démarrer un projet pilote à Sidi Bennour. Actuellement, les bêtes sont vendues dans des souks traditionnels, multi-marchés, où l’on trouve un peu de tout (légumes, fruits, etc). L’idée est d’aménager des marchés dédiés uniquement à la vente de bestiaux, avec des quais de débarquement, des équipements séparant les animaux des acheteurs et des vendeurs, l’éclairage public, des sanitaires, des balances pour pouvoir peser les animaux et les vendre au kilo et non à la «pièce», etc.

Comment faire pour éviter la volatilité des prix et préserver l’accessibilité des viandes aux personnes au faible pouvoir d’achat ?
Depuis 2009, le prix moyen de la viande rouge est resté stable à environ 60 DH/kg. Sachant que la production a augmenté de 50% durant la même période, ainsi que le coût des intrants (eau, maïs, orge, main-d’œuvre), la stabilité du prix signifie que nous avons amélioré sensiblement notre productivité. Nous allons continuer à œuvrer pour améliorer la productivité et l’accessibilité aux viandes rouges par les personnes à faible pouvoir d’achat.  


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