Entreprises: zoom sur les nouvelles priorités des collaborateurs (VIDEO)

La table ronde intitulée « Capital humain : les secrets des best employers » a réuni plusieurs dirigeants RH pour un échange riche en perspectives, dessinant les contours d’une nouvelle ère du travail.
Parmi les intervenants figuraient Raouia Zaroual, directrice Capital humain chez Les Eaux minérales d’Oulmès, Fedoua Ikkez, directrice des Ressources humaines à Ciments du Maroc, Yasmine Joutel, finance director Northern & Western Africa à JTI, Rachid Bakkar, directeur des Ressources humaines à inwi, ainsi que Mourad El Gour, directeur du Capital humain Afrique chez Teleperformance.
Rachid Bakkar, directeur des Ressources humaines à inwi dresse un constat clair : « Aujourd’hui, le monde a changé et, encore plus, le marché de l’emploi. Les nouvelles générations arrivent avec des aspirations différentes, dans un monde encore incertain, et où tout va très vite», résume-t-il.
Autant dire que nous assistons à la fin d’un modèle où l’entreprise était perçue comme un havre de stabilité à long terme. Désormais, les jeunes professionnels envisagent leur parcours en termes d’expériences successives, et non de carrière linéaire. Cette donne du marché s’inscrit dans un contexte de guerre des talents à l’échelle mondiale. «On est en concurrence avec l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Afrique… Ce n’est plus un marché marocain, c’est un marché global des compétences», ajoute-t-il.
Fedoua Ikkez, DRH de Ciments du Maroc, insiste sur l’importance de définir un noyau dur de collaborateurs clés. Pour elle, «on ne peut pas retenir tout le monde. Il faut se concentrer sur les key people dans les key positions».
Dans un marché «qui tire», la fidélisation devient stratégique, et elle repose autant sur la culture d’entreprise que sur la pertinence des leviers d’engagement. La marque employeur ne doit pas se limiter à une vitrine externe.
«Ce qui fait la différence aujourd’hui, ce sont la culture et les valeurs. C’est notre essence», affirme l’experte RH.
Un point que reflète l’esprit de solidarité fort au sein de Ciments du Maroc, renforcé par une transition vers une industrie durable, un axe attractif pour les jeunes générations sensibles aux enjeux environnementaux. Chez Teleperformance, Mourad El Gour, directeur du capital humain pour l’Afrique, rappelle que les leviers traditionnels (statut social, sécurité de l’emploi…) ne suffisent plus.
«Aujourd’hui, les jeunes cherchent un lien émotionnel et symbolique avec l’entreprise», déclare celui qui cite Maslow pour illustrer la montée en complexité des attentes : «Une fois les besoins primaires satisfaits, place à la quête de sens et de fierté.» Cela implique un management participatif, une communication fluide et une politique RH ouverte. «Nous organisons des brainstormings, des échanges réguliers avec les collaborateurs. C’est en les rendant acteurs que l’on crée un sentiment d’appartenance», illustre-t-il. Plus de détails dans cette vidéo.