Éco-Business

El Othmani épinglé par les députés

Face aux critiques acerbes des députés de la chambre basse, le chef de gouvernement défend bec et ongles le bilan économique de son gouvernement. El Othmani s’engage à introduire dans le budget de 2019 nombre de réformes et d’incitations pour le développement des investissements.

Du déjà entendu. Les arguments brandis par le chef de gouvernement à propos des trois dossiers choisis par les députés pour la dernière séance mensuelle des questions orales de la session printanière ont été déjà avancés par les ministres de tutelle. Les critiques ont été on ne peut plus acerbes sur le dossier économique. Les députés aussi bien de la majorité que de l’opposition reprochent au gouvernement le retard accusé dans le lancement des concertations autour du nouveau modèle économique dont la mise en œuvre est urgente pour dynamiser l’économie marocaine. Le groupe parlementaire de l’Istiqlal, dont les interventions deviennent de plus en plus musclées depuis son basculement dans les rangs de l’opposition, n’hésite pas à parler d’une crise économique «étouffante». Une accusation que le chef de gouvernement récuse et juge exagérée et illogique. Certes, dit-il, il existe quelques insuffisances sur le volet économique, comme l’avait relevé l’OCDE, en matière de convergence des politiques publiques, de compétitivité de l’économie marocaine et du capital inhumain mais il estime que force est de constater, chiffres à l’appui, que le Maroc arrive à tirer son épingle du jeu avec des indicateurs satisfaisants. Sauf que les députés de l’opposition ne sont pas de cet avis. En atteste, selon eux, la régression des investissements directs étrangers, comme l’avait souligné Mohamed Boussaïd en commission.

À cet égard, El Othmani demeure optimiste : «le ministre de l’Économie et des finances a livré les réalisations d’un semestre alors que les prévisions de toute l’année sont prometteuses car des conventions d’investissement sont déjà signées et seront bientôt mises en œuvre». Le chef de l’Exécutif défend non seulement les réalisations de son équipe mais aussi celles de précédents gouvernements. En attendant le nouveau modèle économique, plusieurs priorités sont tracées pour mettre en œuvre les réformes prévues par le programme gouvernemental notamment dans les domaines de la gouvernance, du climat des affaires, de l’enseignement et du marché du travail. L’idée est d’améliorer la confiance des différents acteurs dans l’économie nationale et promouvoir les investissements et le développement. El Othmani s’engage à introduire dans la Loi de finances de 2019 nombre de réformes et d’incitations pour le développement des investissements. Il estime que le renforcement de la confiance des acteurs économiques passe par l’accélération des projets de réforme sur lesquels se penche le gouvernement. Aussi est-il prévu d’implémenter la vision relative à la réforme des centres régionaux des investissements et leur mise à niveau dans la perspective de renforcer leurs capacités managériales et de les doter de nouvelles attributions à même de faciliter l’investissement sur le plan régional. Le développement doit être accompagné, selon El Othmani, par le lancement de nouveaux programmes de réforme comme la poursuite du chantier de l’amélioration du climat des affaires, la révision du Code du travail, la facilitation de l’accès des entreprises au financement et la lutte contre la corruption.

Dans ce cadre, le gouvernement tend à adopter la nouvelle charte de l’investissement, poursuivre les efforts pour le remboursement de la TVA au profit des entreprises du secteur privé ainsi que la mise en œuvre régionale du plan d’accélération industrielle, accompagner les grandes stratégies de développement (agriculture, énergies renouvelables, tourisme, eau, artisanat, pêche maritime, infrastructures et logistique, environnement et développement durable). À cela s’ajoutent l’exonération fiscale pendant cinq ans au profit des entreprises industrielles nouvellement créées, la poursuite de l’appui du développement industriel et des investissements, le lancement des concertations pour l’élaboration de la réforme globale des retraites, l’élaboration d’une loi pour la protection des consommateurs, la mise en œuvre régionale du Plan national de promotion de l’emploi, la poursuite des politiques incitatives qui doivent être évaluées pour déterminer leur impact sur le pouvoir d’achat des familles sans négliger leur effet sur la croissance et la productivité.


Enseignement et décentralisation : retard abyssal    

Sur le dossier de l’enseignement, les députés ne cessent d’exprimer leurs inquiétudes quant à l’inefficacité des  réformes  lancées par les différents gouvernements. Le groupe parlementaire du PJD a encore une fois pointé du doigt la gestion financière du plan d’urgence. Le gouvernement est très attendu sur ce secteur épineux pour garantir l’équité en matière d’accès à l’enseignement, la qualité des apprentissages et la promotion des niveaux des enseignants. L’adoption de la loi-cadre sur l’enseignement se fait toujours attendre alors qu’elle est on ne peut plus importante pour la réforme escomptée. Le rythme de la mise en œuvre des actions de réforme est pointé du doigt par les parlementaires. S’agissant de la déconcentration administrative, la charte promise depuis longtemps tarde à voir le bout du tunnel. Après des discussions ardues entre les départements concernés, les orientations ont été définies. Reste à les adopter lors d’un prochain conseil des ministres pour pouvoir passer à l’étape de l’adoption de la charte. El Othmani tient à souligner que le chantier de la déconcentration ne concerne pas uniquement la charte de la déconcentration administrative mais aussi celle des investissements et la réforme des centres régionaux d’investissements. Ces réformes doivent être homogènes et menées en parallèle.


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