Économie verte: un nouveau chapitre s’ouvre pour Bank of Africa
Un nouveau chapitre s’ouvre pour Bank of Africa autour de la politique de l’économie verte. Plusieurs acteurs et experts du domaine se sont réunis à Tanger pour échanger autour de la décarbonation industrielle, enjeu crucial pour la compétitivité. Les transformations, déjà entamées, devraient s’accélérer.
Bank of Africa (BOA), qui a placé la décarbonation au cœur de son activité, a rassemblé plusieurs acteurs engagés pour échanger sur l’importance de la transition énergétique dans une conférence tenue sous le thème «Investir dans la décarbonation, pour pérenniser la compétitivité de l’entreprise marocaine».
C’est avant tout une question de compétitivité
Si cette rencontre a pour but d’apporter un éclairage sur les enjeux de la décarbonation et son impact sur la compétitivité des entreprises marocaines, un zoom a été consacré à celles qui exportent. À ce sujet, Nasma Jrondi, experte senior climat à la fondation Mohamed VI pour la protection de l’environnement, a expliqué que, pour l’heure, le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) n’est pas encore fixé. La Commission européenne et le Parlement européen n’arrivent pas à se mettre d’accord sur les seuils.
Pour rappel, les pays de l’UE travaillent à l’élaboration d’une nouvelle législation pour rendre l’UE neutre pour le climat d’ici à 2050. «C’est toujours en négociation. Cela dit, la période de simulation des calculs devrait avoir lieu en octobre 2023», indique l’experte, expliquant que les entreprises européennes importatrices de matières premières vont être soumises au même niveau d’émission carbone que celui appliqué sur le sol européen. Et de souligner qu’il sera demandé à ces entreprises de fournir des certificats d’empreinte carbone pour prouver que les émissions sont au même niveau que celles autorisées en Europe.
«Si cela dépasse le seuil demandé, il faudra payer le complément», souligne-t-elle. Nasma Jrondi assure que ce mécanisme ne représente pas une menace pour les entreprises marocaines. «C’est une question de positionnement. Les entreprises importatrices étrangères iront vers les pays qui offrent les produits à l’empreinte la plus basse. On est donc systématiquement amené à procéder à la transition si on veut rester compétitif», précise-t-elle, tout en rappelant que le Maroc se positionne comme une économie basse en carbone en vue d’atteindre les objectifs du Nouveau modèle de développement.
Un label local
Avec la participation de l’AMITH et de l’AMICA, un zoom particulier a été porté, lors de cette rencontre, sur les secteurs du textile-habillement et de l’automobile, compte tenu du poids de ces deux industries dans la région. En ce sens, Mohammed Sajid, président de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement a mis l’accent sur les entreprises qui fabriquent pour le marché local, révélant qu’«on travaille sur un label local, de sorte à ce qu’il soit reconnu à l’échelle internationale».
Selon lui, ce mécanisme garantirait que les entreprises respectent les conditions sociales et professionnelles des employés. Il a également mis en avant la nécessité d’accompagner les PME pour passer le cap. Justement, le gouvernement a un rôle majeur à jouer pour assurer l’accès à ces vecteurs énergétiques et à l’infrastructure nécessaire. C’est dans ce sens que Adil Rais, président de la CGEM-TTA, a insisté sur la nécessité de simplifier et de faciliter les procédures tout en renforçant les subventions d’incitation à l’investissement dans ce domaine. «Ce n’est qu’ainsi qu’on parviendra à une indépendance énergétique de l’économie marocaine», estime-t-il.
L’offre «CAP industrie verte»
De son côté, Khalid Nasr, directeur général exécutif en charge de CIB & Maroc de Bank of Africa, a assuré que BOA s’engage à accompagner les opérateurs nationaux dans cette transition importante pour la planète, le pays et l’économie nationale, et à être aux côtés des entreprises pour contribuer à l’émergence d’une économie plus verte, et ce, conformément aux orientations royales en matière de développement de l’économie verte et de promotion de l’efficacité énergétique et du développement durable.
Pour ce faire, BOA met à la disposition de ses clients des solutions de financement sur mesure, d’où la création de l’offre «CAP industrie verte», qui vise à apporter un appui aux PME dans la réussite de leur transition énergétique. Il faut savoir que l’industrie marocaine représente 30% des émissions de CO2 «énergie», dont 50% d’émissions directes issues de la combustion d’énergies fossiles et 50% d’émissions indirectes liées principalement aux usages de l’électricité. (Stratégie bas carbone-Maroc 2050). La décarbonation de l’industrie revêt, ainsi, un caractère stratégique pour l’économie nationale. Il s’agit d’une nécessité irréversible du devenir de notre industrie, dont les contrats exports actuels et futurs dépendront.
Avec l’objectif d’atteindre un taux d’énergie renouvelable de 50% d’ici 2030, le concours de tous les acteurs économiques, publics et privés, devient primordial. C’est dans ce sens que BOA a entamé, depuis octobre dernier, un cycle de conférences destinées à ces entreprises clientes autour de la décarbonation. L’événement, qui s’est tenu à Casablanca sous la présidence de Othman Benjelloun, et en présence de Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce, se poursuit aujourd’hui dans la Région du Nord, à Tanger, avec une conférence placée sous le thème «Investir dans la décarbonation, pour pérenniser la compétitivité de l’entreprise marocaine». Ont participé à cet évènement de nombreux acteurs publics et privés (Conseil régional, CGEM, CRI, Maroc PME, AZIT, opérateurs économiques et TPME…) dans le but d’apporter le conseil et l’accompagnement nécessaires, permettant aux entreprises marocaines de créer les conditions favorables pour réussir la transition vers une économie décarbonée.
Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO