Économie nationale : les signes de reprise se multiplient
Outre des signes de rétablissement de l’investissement, le redressement de l’économie nationale est perceptible au niveau des industries minières, des BTP et de l’énergie électrique.
Le redressement de l’économie nationale est en cours. C’est ce que confirme la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) dans sa note de conjoncture du mois de juin. En effet, les signes de la reprise économique sont à la faveur des avancées enregistrées en matière de vaccination contre la pandémie et son corollaire l’assouplissement significatif des mesures de restriction à la mobilité, au nivaux national et international. «La reprise de l’activité dans plusieurs secteurs entraînerait dans son sillage le redémarrage des programmes d’investissement-emploi et le regain de vigueur des échanges mondiaux de biens et services», affirment les analystes de la DEPF.
La relance en marche
Outre les résultats très positifs de la saison agricole, le déploiement accéléré de la campagne nationale de vaccination a rendu possible pour les pouvoirs publics de procéder à des actions d’assouplissement plus prononcées, profitant particulièrement à certains secteurs vitaux, comme le tourisme et le transport. De telles mesures viendraient conforter et amplifier les retombées attendues des mesures de relance de l’activité initiées précédemment. «Cela serait opportun pour favoriser le regain de confiance des opérateurs et d’insuffler un nouvel élan à la croissance économique, surtout à un moment où le Maroc est en train de préparer la mise en œuvre de son Nouveau modèle de développement (NMD)», est-il expliqué. En effet, le NMD porte une nouvelle ambition et des aspirations fortes pour un positionnement favorable de notre pays dans un monde post-Covid 19.
Plusieurs secteurs reprennent du poil de la bête
Au niveau sectoriel, la DEPF explique que plusieurs branches d’activité ont réussi, au courant de cette année, à stabiliser leur rythme de progression et pour certaines à retrouver leur dynamisme d’activité d’avant la crise. Ainsi le redressement de l’activité économique est perceptible notamment au niveau des secteurs des mines, du BTP, de l’énergie électrique et de certaines branches du secteur industriel. S’agissant du tourisme, en particulier, les analystes de la Direction, estiment que «la reprise s’annonce positive, comme en témoigne la vigueur des flux de réservations hôtelières, des touristes nationaux et étrangers, suite à l’assouplissement des mesures sanitaires et la reprise des vols de et vers le Maroc».
Pour ce qui est des tendances dans le secteur primaire, la production céréalière est estimée à 98 millions de quintaux au titre de la campagne agricole 2020-2021 et l’activité du secteur de la pêche côtière et artisanale est en amélioration (volume des débarquements : +0,6% à fin mai) a été notée. Pour le secteur secondaire, la reprise se maintient au niveau des secteurs extractifs (+6,3% au T1), de l’énergie électrique (production : +5,4% à fin avril), du BTP (ventes de ciment : +25,4% à fin mai) et industriel (+0,9% au T1), en phase avec la consolidation du taux d’utilisation des capacités de production (+10 points à 71,5% à fin avril) et le bon comportement des exportations du secteur.
En outre, pour le secteur tertiaire, l’atonie persiste au niveau du secteur touristique (recettes voyages : -65,7% à fin avril) et du transport (passagers aériens: -70,2% ; activité portuaire: -2,3% à fin mars), avec des perspectives d’amélioration au deuxième semestre suite à la réouverture progressive des frontières aériennes nationales à partir du 15 juin 2021.
Regain de la demande intérieure et de l’investissement
De leur côté, les voyants de la demande intérieure augurent d’un regain de vigueur de la consommation des ménages, bénéficiant de l’orientation favorable des revenus et la résilience des transferts des MRE. Plus encore, la DEPF assure que «les mesures prises en termes de mobilisation de capacité aérienne et maritime à des tarifs réduits en faveur des MRE seraient de nature à relancer l’activité touristique et récréative, et booster la demande de consommation d’une manière générale». Le même son de cloche résonne au niveau de l’investissement, dont les signes de rétablissement se lisent à travers le redressement des importations de biens d’équipement et l’atténuation du rythme de baisse des crédits à l’équipement. L’investissement afficherait des signes de rétablissement, comme en témoigne le redressement des importations de biens d’équipement (+7,1% à fin avril 2021) et l’atténuation du rythme de baisse des crédits à l’équipement (-4% à fin avril 2021 après -5,3% à fin mars 2021).
Le déficit commercial s’allège
S’agissant des échanges extérieurs, ils ont été marqués à fin avril par un net raffermissement des exportations (+22,3%) plus important que celui des importations (+10,7%), dans un contexte de reprise progressive de plusieurs branches d’activités exportatrices. De ce fait, ces évolutions se sont traduites par un allègement du déficit commercial de 4,2% et une amélioration du taux de couverture de 5,9 points.
Par rapport à la même période de 2019, les exportations se sont accrues de 1%, alors que les importations se sont repliées de 2,1%. En matière des finances publiques, l’exécution de la loi de Finances 2021 à fin mai fait ressortir une atténuation du déficit budgétaire de 3,1%, qui s’est situé à 25,1 MMDH.
Cette atténuation s’explique, particulièrement, par la hausse assez soutenue des recettes ordinaires (+8%) et l’accroissement modéré des dépenses ordinaires (+0,7%). Concernant le financement de l’économie, les crédits bancaires ont vu leur rythme de croissance se modérer pour se situer à +2,9% à fin avril 2021 contre +6,7% un an auparavant. Les indices MASI et MADEX ont poursuivi leur tendance haussière à fin mai 2021, avec des hausses respectives de 7,3% et 7,2% par rapport à fin décembre 2020.
Sanae Raqui / Les Inspirations Éco