Échanges extérieurs. Des performances mitigées, en plein covid-19
Les indicateurs mensuels, relatifs aux échanges extérieurs du Maroc, sont mitigés. Si les exportations et les IDE sont en hausse, le déficit commercial se creuse. C’est ce que révèle, entre autres tendances, l’Office des changes, dans son dernier bulletin mensuel, rendu public mercredi 1er septembre.
Dans le détail, au titre des sept premiers mois de l’année 2021, les exportations marocaines se sont établies à 174.384 MDH, en hausse de 32.834 MDH par rapport à fin juillet 2020. Il s’agit du plus haut niveau atteint, durant la même période, au cours des cinq dernières années. En parallèle, les importations augmentent de 50.644 MDH.
Ainsi, le déficit commercial s’établit à 117.382 MDH, en augmentation de 17,9%. Le taux de couverture, quant à lui, s’améliore de 1,1 point, à fin juillet 2021, soit 59,8% contre 58,7% à fin juillet 2020.
L’office explique ces nouvelles tendances, comme suit : pour ce qui est de la hausse des importations de marchandises, elle est imputable à l’augmentation des achats de l’intégralité des groupes de produits, principalement des produits finis de consommation, des demi-produits, des biens d’équipement et des produits énergétiques, selon la même source.
Quant à la hausse des importations de produits finis de consommation (+35,3%), elle s’explique, essentiellement, par l’augmentation des achats de pièces pour voitures de tourisme (+60,5%). En effet, après le recul affiché en 2020 suite aux effets de la Covid19, les importations de ces produits repartent à la hausse, souligne l’office.
À noter que le niveau d’importation de produits énergétiques, à fin juillet 2021, demeure inférieur à celui affiché durant la même période des années 2019, 2018 et 2017. Dans la même foulée, à fin juillet 2021, les exportations de marchandises se situent à 174.384 MDH contre 141.550 MDH un an auparavant, soit une hausse de 23,2% correspondant à +32.834 MDH.
Cet accroissement concerne les exportations de la majorité des secteurs, essentiellement ceux de l’automobile, des phosphates et dérivés et du textile et cuir. Ainsi, les ventes du secteur automobile atteignent 46.491 MDH contre 33.689 MDH, soit +38% (+12.802MDH).
Cette évolution s’explique par la hausse des ventes des segments de la construction et du câblage.
Ces exportations dépassent celles réalisées durant la même période des quatre précédentes années. Pour leur part, les exportations de phosphates et dérivés augmentent de 8.737 MDH, atteignant 37.539 MDH à fin juillet 2021 contre 28.802 MDH à fin juillet 2020.
Cette évolution fait suite, principalement, à la hausse des ventes d’acide phosphorique et d’engrais naturels et chimiques. La balance des échanges de services affiche toujours, quant à elle, un excédent mais en baisse de 18,3% (-6.733 MDH).
Cette situation fait suite à une baisse des exportations, conjuguée à une hausse des importations. En effet, explique le gendarme marocain des échanges extérieurs, les exportations atteignent 72.343 MDH à fin juillet 2021 contre 77.009 MDH un an auparavant.
A l’opposé, les importations de services augmentent de 5,1% sur la même période. Les Voyages, eux, principale composante des échanges de services, affichent un solde excédentaire en baisse de 51,9% (-8.662 MDH).
Cette évolution est attribuable, principalement, au recul des recettes voyages, se situant à 13.046 MDH à fin juillet 2021 contre 22.807MDH une année auparavant. En parallèle, les dépenses voyages, quant à elles, baissent de 18%. En parlant de voyage, il faut noter que les transferts de fonds effectués par les Marocains résidents à l’étranger s’établissent à 54.022 MDH à fin juillet 2021 contre 37.100 MDH à fin juillet 2020, réalisant une hausse de 45,6% (+16.922 MDH).
Les investissements directs étrangers ne sont pas en reste, et suivent la même dynamique ou presque. Estimés à 11.149 MDH, soit le plus haut niveau atteint durant la même période au titre des cinq dernières années, ils affichent une hausse de 6.197 MDH par rapport à la même période de l’année 2020.
Cet accroissement reste légèrement inférieur à celui réalisé par les cessions de ces investissements. Ainsi, le flux net des IDME baisse de 30,4% (-832 MDH).
Une dynamique qui devrait se maintenir pour le reste de l’année, puisque, jusqu’à fin juillet 2021, le flux net des IDE enregistre une hausse de 9% par rapport à fin juillet 2020.
Cette évolution est attribuable à une hausse des recettes de 1.643 MDH (+10,5%), soit 17.306 MDH contre 15.663 MDH, plus importante que celle des dépenses (6.628MDH contre 5.867MDH, soit +761MDH ou +13%).
Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO