Éco-Business

E-commerce, click & collect… l’effet “positif” de la Covid-19

Durant le confinement, en 2020, les opérateurs de la grande distribution ont sorti la grosse artillerie pour répondre aux besoins de leurs clients, en déployant très vite des stratégies digitales bien ficelées. Les sites marchands, eux, ont continué à évoluer de manière exponentielle. Quant aux opérateurs du click and collect, la réactivité était au rendez-vous. En matière d’achat en ligne, il y aura résolument un avant et un après-confinement pour le consommateur marocain. Zoom sur une activité en plein boom…

Le comportement du consommateur marocain a été totalement chamboulé avec la crise sanitaire. Avant, les Marocains réalisaient leurs achats en ligne, mais cette tendance s’est accentuée de façon exponentielle avec la pandémie de la Covid-19. Les opérateurs l’ont compris et se sont rapidement adaptés à cette situation inédite. De nouvelles applications ont ainsi vu le jour, quand d’autres déjà présentes sur le marché se sont conformées aux nouvelles attentes des consommateurs. L’objectif principal étant d’assurer un meilleur service, dans les meilleurs délais.

Le confinement a accéléré la digitalisation
En dépit de la crise sanitaire, les activités liées à la grande consommation n’ont connu que très peu de perturbations au Maroc. Elles ont néanmoins gagné en importance après l’annonce du confinement obligatoire. Car, durant cette période, alors que de nombreux magasins de proximité et petites épiceries avaient baissé leurs rideaux, les grandes surfaces ont connu une affluence record.

Toutefois, ceci n’est pas le seul élément explicatif. Le fait est également que les opérateurs du secteur ont investi, en peu de temps, dans leur transformation digitale, accélérant la digitalisation de leurs services pour permettre aux clients de passer leurs commandes en ligne. Un créneau «qui sera à terme créateur de valeur», assuraient les analystes d’Attijari Global Research, dans leur rapport publié en mai 2020 et intitulé «Crise sanitaire Covid-19 : des lueurs d’espoir au bout du tunnel». Ces experts relèvent, à ce sujet, que le taux de pénétration de la grande distribution au sein de l’économie nationale n’est que de 17 % au Maroc, contre 38 % en moyenne pour les pays comparables. Toutefois, ils estiment que le secteur «est devant une opportunité unique de progresser considérablement».

Cette tendance se confirme aujourd’hui, puisque l’achat en ligne dans cette activité continue de prospérer, même après la levée du confinement. Les applications de livraison ne sont pas en reste. Elles ont également profité de cette tendance haussière de la consommation en ligne. Ainsi, des applications comme Glovo et Jumia ont scellé des partenariats avec les opérateurs de la grande distribution, justement pour capter une nouvelle niche de business et apporter une accessibilité aux produits au client marocain devenu plus enclin que par le passé à l’achat en ligne.

Le cash a la peau dure
Si le e-commerce s’est fortement développé depuis l’arrivée de crise, il n’y a pas eu de grand changement du côté des modes de paiement. Au Maroc, le paiement en liquide continue à prédominer parmi les consommateurs. Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, la tendance est aux e-wallets et les cartes bancaires pour le paiement des transactions, comme dans les pays émergents et d’Asie. En Afrique, en revanche, l’utilisation de l’argent liquide est encore très présente, le Cash on delivery (paiement à la livraison) étant le plus courant, nous assurait dans un récent entretien Hassan Rouissi, co-fondateur du groupe TNC-TheNext.Click (www.leseco.ma). Dans la région, les opérateurs affirment que le taux du paiement par cash varie de 60 à 80%.

«C’est un taux qui reste très important, mais qui est amené à diminuer avec la croissance attendue pour le e-commerce», prévoyait Rouissi. Les chiffres du Centre monétique interbancaire (CMI) donnent à voir un début de mutation très parlant sur le marché. Les statistiques du CMI, établies sur la période couvrant l’avènement de la crise sanitaire, le montrent bien : il s’agit d’une augmentation de 49% des transactions effectuées par cartes bancaires sur les sites de e-commerce. Par ailleurs, les sites marchands et sites des facturiers affiliés au CMI ont réalisé 10 millions d’opérations de paiement en ligne via cartes bancaires, marocaines et étrangères, au cours des 9 premiers mois de 2020, pour un montant global de 4,3 MMDH. Il s’agit d’une hausse de 41,5% en nombre et de 24,0% en montant par rapport à la même période de 2019.

Soulignons, par ailleurs, que le marché marocain du e-commerce fait partie des plus dynamiques du continent, selon l’indice du commerce électronique en B2C de la CNUCED. En 2020, notre pays était classé au 6e rang, après l’île Maurice, l’Afrique du Sud, la Tunisie, le Nigeria et le Kenya. Il occupe également la 85e place au niveau mondial. Aujourd’hui, le secteur poursuit son progrès et le nombre de sites marchands évolue de manière exponentielle. «Plus de 1.000 sites d’e-commerce sont actifs en 2019 dont près de 500 sites créés en 2019 et 300 qui ont démarré leur activité cette même année», rapportait une récente enquête sur le e-commerce au Maroc en 2020 réalisée par Sunergia Group. Parmi les enseignements de cette étude, on apprend, par exemple, que 22% des répondants ont effectué leur premier achat en ligne durant le confinement.

Sanae Raqui / Les Inspirations Éco Docs


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