Éco-Business

Difficile démarrage de l’écosystème Ciment

Les cimentiers veulent associer toutes les parties prenantes impliquées ainsi que tous les programmes et fonds disponibles sur cette thématique pour, disent-ils, éviter toute dispersion et créer une vraie synergie entre les différents intervenants.

Les cimentiers tiennent-ils enfin leur revanche sur l’environnement, leur principal talon d’Achille? Pas si sûr! En effet, même s’ils ont déjà entamé des démarches dans ce sens, notamment en se mettant d’accord avec leur tutelle, en l’occurrence le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, pour dédier l’écosystème ciment exclusivement à la valorisation énergétique des déchets ménagers, le combat n’est pas encore gagné. «En effet, notre objectif est de développer une filière complète de valorisation énergétique des déchets ménagers.

Pour ce faire, nous voulons mettre en place un schéma de financement gagnant et pérenne, ce qui passera par une sensibilisation et surtout une entente avec les communes souhaitant s’inscrire dans une démarche de valorisation énergétique», a expliqué David Toledano, président de la Fédération des matériaux de construction, lors de la dernière sortie de la FMC fin octobre dernier au complexe des centres techniques industriels à Casablanca. En d’autres termes, Toledano nous dit que les cimentiers veulent associer toutes les parties prenantes impliquées ainsi que tous les programmes et fonds disponibles sur cette thématique, notamment pour éviter toute dispersion et créer une vraie synergie entre les différents intervenants.

Appui financier conséquent
En réalité, l’idée sous-jacente est que les cimentiers ne veulent pas investir beaucoup d’argent dans ce projet de valorisation énergétique des déchets ménagers. Au contraire, ils cherchent à la fois à bénéficier de l’appui du Fonds de développement industriel (FDI), ce qui est déjà un acquis, et de celui mis en place à travers le Programme national des déchets ménagers (PNDM), malheureusement bloqué depuis 2013. Ainsi, leur objectif est de pousser les communes à réactiver les conventions qu’elles ont signées avec leur tutelle, le ministère de l’Intérieur, pour relancer ledit PNDM qui non seulement a les mêmes objectifs que l’écosystème ciment, mais qui dispose également d’un appui financier non négligeable, pour ne pas dire conséquent. En effet, le budget total du PNDM est estimé à 40 MMDH (72% sont dédiés à la collecte et au nettoiement, 14,6% à la réalisation et l’exploitation des décharges contrôlées, 6,3% à la réhabilitation et la fermeture des décharges sauvages, 3,5% aux études, suivi et contrôle, 1,8% au tri, recyclage et valorisation et 1,8% à la communication, sensibilisation et formation). De fin 2013, date de son blocage, à ce jour, seuls 2,6 MMDH de financements du PNDM ont été effectivement alloués. Reste donc 37,4 MMDH à réactiver puis à allouer afin d’atteindre l’objectif de ce programme, mis en place par l’Intérieur, le département de l’Environnement et la Banque mondiale, qui vise à valoriser 5% des déchets ménagers à l’horizon 2020.

Engagements
En attendant de réussir ce tour de force, notamment en mettant sur la table un modèle de financement de la valorisation énergétique des déchets ménagers accepté par tous (le budget global des 5 écosystèmes matériaux de construction est de 3,2 MMDH), l’écosystème ciment a quand même commencé à travailler. Sur le terrain, ses promoteurs ont déjà identifié une dizaine de plateformes à travers le royaume, toutes situées à proximité d’une cimenterie, dont trois pilotes sont déjà en phase de lancement à Rabat, Béni Mellal et Marrakech. Un peu plus avancée que les deux autres, Oum Azza à Rabat sera, d’ici fin novembre, la première décharge contrôlée à se doter d’une plateforme mitoyenne de préparation de combustibles alternatifs à partir des refus du centre de tri de déchets bruts au Maroc. Il permettra à LafargeHolcim de traiter 100.000 tonnes de déchets par an d’où sortiront 55.000 tonnes de combustible de type RDF (Refuse Derived Fuel) destinés aux fours de sa cimenterie de Bouskoura (Voir sur leseco.ma). Rappelons que les promoteurs de l’écosystème ciment ont pris plusieurs engagements. À l’horizon 2020, ils veulent éliminer 40% des déchets ménagers dont les décharges sont situées à proximité de cimenteries, créer 1.100 emplois et faire une économie annuelle de 200 MDH sur la balance commerciale.


Un vivier important de déchets ménagers à valoriser au Maroc
6,8 millions de tonnes de déchets ménagers/an
9,1 millions de tonnes de déchets ménagers/an estimées en 2020
Faible taux de valorisation (inférieur à 1%)
Existence d’un Programme national de déchets ménagers dont l’objectif de valorisation est de 5% a l’horizon 2020 • Potentiel de valorisation de 1,2 million de tonnes à terme


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