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Dépôts des ménages. La tendance au repli confirmée en 2023

Les avoirs financiers des ménages se sont réduits en 2023, puisque les ménages marocains ont acquis près de 104,5 MMDH d’actifs financiers en 2022 contre 98 MMDH en 2023. La baisse la plus importante a concerné les dépôts, traduisant essentiellement un recul de cette composante, de 54,8 MMDH en 2022 à 35,5 MMDH.

Le paysage des flux financiers des ménages a évolué au titre de l’année 2023. Dans ce sens, les flux nets d’acquisition d’actifs, notamment hors actions et crédits commerciaux, ont diminué par rapport à l’année 2022 et il y a eu des logiques qui expliquent cette tendance, notamment le contexte économique actuel et les pressions inflationnistes, selon le dernier rapport de Bank Al-Maghrib, publié récemment au titre de l’exercice 2024.

Dans ce sens, les avoirs financiers des ménages sont en baisse en 2023 puisque les ménages marocains ont acquis près de 104,5 milliards de dirhams d’actifs financiers en 2022 contre 98 milliards de dirhams en 2023, soit un gap de 6 MMDH.

Dans le détail, la baisse la plus importante a concerné les dépôts, traduisant essentiellement une baisse de cette composante, de 54,8 milliards en 2022 à 35,5 milliards de dirhams avec en particulier une décélération de 9,3% à 5,4% du rythme de progression des dépôts des ménages à vue. Par contre, l’encours des billets et pièces en circulation, détenus essentiellement par les ménages, a enregistré un accroissement de 34,5 milliards en 2022 à 38,4 milliards en 2023 en termes de numéraire pour se situer à 28,2% du PIB.

Les réserves techniques d’assurance en baisse

Les titres de créances négociables ont affiché, pour leur part, une hausse, en passant de 1,7 milliard de dirhams en 2022 à 3,7 MMDH en 2023 alors que les avoirs financiers des ménages détenus en titres d’OPCVM (Organisme de placement collectif de valeurs mobilières) se sont améliorés de 4,7 milliards en 2023 après un repli de 3 milliards en 2022. Par contre, les réserves techniques d’assurance ont affiché une diminution, passant de 16,6 milliards de dirhams en 2022 à 15,7 MMDH en 2023.

En ce qui concerne les flux nets d’engagements (hors crédits commerciaux), la tendance de recul est la même puisque leurs engagements ont baissé. Dans ce sens, les crédits contractés auprès des sociétés financières (qui sont des établissements financiers non bancaires centrés sur les activités du crédit à la consommation, du crédit-bail, de l’affacturage et du crédit immobilier) ont baissé par rapport à 2022, passant de 17,4 milliards un an auparavant, c’est à dire en 2022 à 12,4 milliards en 2023. A cet égard, le crédit bancaire a affiché une hausse de 6,8 milliards au lieu de 13,1 milliards, avec notamment une progression de 4,8 milliards après 6,6 milliards des prêts destinés au financement de l’habitat.

Les prêts octroyés aux ménages par les SF en hausse

Pour ce qui est des prêts octroyés aux ménages par les sociétés financières autres que les banques, ils se sont accrus de 6 milliards au lieu de 4,2 milliards en 2022. En particulier, ceux accordés par les sociétés de financement qui se sont améliorés de 6 milliards dont 2,1 milliards au titre des crédits à la consommation et 2,6 milliards.

Par ailleurs, au nombre de 29 en 2022, dont 19 sont des filiales de groupes bancaires, les activités des SF, mesurée par leur actif, a enregistré une croissance annuelle moyenne de 3,5% sur les 5 dernières années à 148,2 milliards. Ce dernier est détenu à hauteur de 51,2% par des sociétés de crédit à la consommation et pour 41% par des sociétés de leasing.

De plus, entre 2019 et 2023, les SF ont participé à hauteur de 13,3% en moyenne aux crédits accordés au secteur privé globalement, de 15% aux prêts aux ménages et de 11,8% à ceux octroyés aux sociétés non financières. Par objet, les prêts des SF aux ménages ont été destinés à hauteur de 46,1% en moyenne à la consommation et de 30,2% au crédit-bail.

Quant aux crédits aux sociétés non financières, ils sont dominés à hauteur de 85% par le crédit-bail, suivi par l’affacturage pour 6,1%. S’agissant des ressources des SF, elles sont composées, à fin 2023, à hauteur de 45,6% d’emprunts auprès du secteur bancaire et de 17,6% de titres de créances et obligations, le reste, soit 7,7%, étant des dépôts de garantie et d’affacturage.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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