Déchets inertes: Agadir évaluera bientôt les impacts de la décharge
Plusieurs associations des quartiers d’Anza, Anza Al Oulia et Taddart se sont opposées à la mise en place de la décharge. Une étude d’impact sera lancée par l’Établissement de coopération intercommunale à l’issue de la réunion de la commission préfectorale des carrières.
Après l’annonce de l’identification du site de la décharge devant accueillir les déchets inertes d’Agadir dans le cadre de l’élaboration du Plan directeur régional de la gestion des déchets industriels, médicaux et pharmaceutiques non dangereux et des déchets ultimes, agricoles et inertes de la Région Souss-Massa, (voir l’article «Décharge de gravats d’Agadir : la rocade nord-est accélère son déplacement»), ce choix se heurte aujourd’hui à la réticence de la société civile. Plusieurs associations des quartiers d’Anza, Anza Al Oulia et Taddart relevant de la commune urbaine d’Agadir ont manifesté leur opposition dans plusieurs communiqués de contestation de la mise en place de cette décharge, quelle qu’en soit la nature.
Parallèlement, la commission préfectorale des carrières a tenu une réunion, en début de semaine à Agadir, pour statuer sur la question puisque le site identifié est en grande partie une ancienne carrière de cimenterie en cours de réhabilitation. Le site en question est du ressort territorial de trois communes, à savoir Agadir, Drarga et Aourir. Une étude d’impact sera lancée par l’Établissement de coopération intercommunale (ECI) qui assurera la gestion de ce site afin d’évaluer les impacts éventuels sur l’environnement et de statuer sur l’acceptabilité environnementale de cette décharge devant accueillir les déchets inertes. Selon la loi n° 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination, les déchets inertes sont définis comme tout déchet qui ne produit pas de réaction physique ou chimique, à l’instar des déchets provenant de l’exploitation des carrières, des mines, des travaux de démolition, de construction ou de rénovation, n’étant pas constitué ou contaminé par des substances dangereuses ou autre élément générateur de nuisances.
Une enquête publique dans le ressort territorial de la décharge
Cette étude s’accompagnera d’une enquête publique conformément au décret n°2-04-564 du 4 novembre 2008, fixant les modalités d’organisation et de déroulement de cette démarche. Elle sera lancée par arrêté du gouverneur de la préfecture ou de la province concernée, notamment dans le ressort territorial des communes qui abriteront cette décharge. Dans ce sens, l’arrêté d’ouverture de l’enquête publique permettra à la population concernée, à travers cette enquête, de consulter le dossier d’enquête et de recueillir les observations et oppositions du public dans le registre d’enquête. Pour rappel, étant donné que le tracé de la voie de contournement nord-est dépasse le tracé de l’actuelle décharge des gravats et déchets verts, située à proximité de Hay Mohammadi, son déplacement est impératif pour la réalisation de la rocade dans le cadre du Programme de développement urbain (PDU) d’Agadir 2020-2024, notamment le second axe dédié au renforcement des infrastructures et au décongestionnement de la ville. Cette voie reliera l’aéroport d’Agadir à son port.
L’étude comparative donne l’avantage au site
Le site identifié (le troisième) est le seul jugé adéquat selon l’étude comparative des sites suivant les critères établis, notamment en termes de capacité, d’aménagement et d’impacts environnementaux bien qu’il se situe à 10 km d’Agadir. Doté d’une capacité de 3 millions de m3, ce site, situé au nord de Taddart et Anza Al Oulia, a une durée de vie de 8 ans. L’accès au site se fera via la route goudronnée menant à Anza. D’une longueur de 29 km, la voie de contournement nord-est permettra d’avoir un troisième accès au port d’Agadir. Actuellement desservi par deux entrées, le complexe portuaire sera, rappelons-le, étendu dans le cadre de sa réorganisation vers le nord (Anza). Par ailleurs, c’est le conseil régional qui réalise, en vertu de l’article 10 de la loi n°28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination, le plan directeur régional de gestion des déchets industriels, médicaux et pharmaceutiques non dangereux et des déchets ultimes, agricoles et inertes. Ce plan détaille notamment les objectifs à atteindre en matière de taux de collecte et d’élimination de ce type de déchets, mais aussi les sites appropriés pour l’implantation d’installations d’élimination et de stockage.
Yassine Saber / Les Inspirations Éco