Éco-Business

De nouvelles mesures de sauvegarde demandées

Les industriels de la métallurgie, de la construction métallique et les producteurs de tubes traversent une mauvaise période. Zoom sur un secteur sinistré.

Dans un secteur aux multiples activités, les crises se suivent et se ressemblent. Abdelhamid Souiri, président de la Fédération marocaine des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (FIMME) tire la sonnette d’alarme sur la situation du secteur : «de grandes entreprises connaissent d’importantes difficultés». L’année 2018 se présente sous de mauvaises auspices. «L’activité n’était pas très positive pour ce premier semestre. Nous n’avons pas encore les chiffres arrêtés, mais les échos du marché ne sont pas rassurants», explique le président de la fédération.

Les producteurs de tubes dans la tourmente
Après Stroc Industrie et Buzzichelli, la profession s’inquiète de la situation d’un autre grand acteur du segment de la construction métallique, en l’occurrence Delattre Levivier Maroc (DLM). Malgré des résultats positifs en 2017, l’entreprise est plombée par des deux dossiers en arbitrage international. Alors que l’activité de Maghreb Steel a retrouvé de la vigueur, c’est au tour des producteurs de tubes de souffrir de la concurrence internationale. «Les tubistes se plaignent d’importation qui ne cessent d’augmenter. Mon entreprise est concernée, nous vivons des moments difficiles», affirme Souiri, patron de Tube et Profil. Selon Souiri, l’Association de fabricants de tubes se prépare «incessamment à déposer des requêtes en vue de mesures de sauvegardes». Les tubistes se plaignent surtout de l’importation de produits semi-finis qui font concurrence à la production marocaine. Les tubistes espèrent obtenir un bouclier anti-dumping similaire à celui obtenu par les produits de Maghreb Steel décidé par le gouvernement. Dans le cas de l’entreprise fondé par la famille Sekkat «l’activité se porte mieux», affirme Souiri. Par contre dans la situation de Buzzichelli, en redressement judiciaire depuis juillet 2017, on craint le pire. «Il sera regrettable de perdre un des fleurons de l’industrie nationale», déplore le dirigeant de la FIMME. Dans le cas de Stroc Industrie, l’horizon s’éclaircit. Un plan de sauvegarde est en cours de préparation. Il doit être livré par les dirigeants de l’entreprise en octobre prochain. «Le ministère de l’Industrie a pris les choses en main. Nous tenons à le remercier pour sa mobilisation. Désormais, dans le dossier de Stroc Industrie, les choses avancent positivement et nous sommes confiants pour sauver cette entreprise», se rejouit Souiri. Ce dernier appelle «à lancer une réflexion pour discuter collectivement afin de trouver des solutions pérennes et pouvoir prendre des mesures pour sortir le secteur de cette situation. D’autant plus que c’est un secteur essentiel pour le développement industriel du pays».


Abdelhamid Souiri
président de la Fédération marocaine des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (FIMME)

«Des entreprises sont en grande difficulté»

Les Inspirations ÉCO : Comment évolue le secteur durant cette année ?  
Abdelhamid Souiri : La situation du secteur est compliquée. En plus de Buzzichelli et Stroc, d’autres entreprises traversent une crise. D’autres entreprises risquent de se retrouver, dans les prochains mois,  aussi en redressement judiciaire. Il s’agit ici de grandes entreprises et pas des moindres qui sont en grandes difficultés notamment Delattre-Levivier Maroc. Dans le cas de Maghreb Steel, il semblerait que les choses s’améliorent.

Quelles sont les raisons de cette crise ?
Le secteur connaît des difficultés multiples. Je cite les retards de paiement, le remboursement de la TVA, la compétitivité ou encore le coût de production. Cette multitude de raisons rend la situation sectorielle complexe.

Est-ce que les industriels arrivent à obtenir des marchés dans le cadre du Plan d’accélération industrielle ?
Pour le moment, non. Certaines entreprises essayent de s’accrocher à des composantes du Plan d’accélération industrielle, mais ce n’est pas évident. C’est très compliqué de faire partie d’un écosystème déjà ficelé. Les équipementiers qui s’installent ont déjà leurs fournisseurs. Les producteurs nationaux doivent résoudre le problème de qualité de la production et des prix de vente qui demeurent plus élevés que la production importée.


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