Éco-Business

CTM reste solide malgré certaines contrariétés

Le transporteur de voyageurs, qui revendique une part de marché d’environ 13% poursuit sa progression, malgré des problèmes structurels (les agréments, la libéralisation du prix du carburant…) qui pèsent encore sur le secteur. D’un autre côté, l’entreprise arrive à maîtriser ses charges grâce à ses efforts d’investissement.

En dépit d’une conjoncture difficile, la CTM a pu honorablement à clôturer l’exercice 2016. «Les conditions météorologiques du début de l’année, combinées à la transition du mois de Ramadan et son passage du second semestre au premier, ont sensiblement impacté notre performance sur les six premiers mois de l’exercice 2016», explique Zoubeir Errhaimini, PDG du Groupe CTM. La compagnie de transport a su, toutefois, remonter la pente au second semestre et ainsi inverser cette tendance.

Au terme du dernier exercice, l’opérateur de transport de voyageurs a enregistré une progression de 4,3% au niveau de son chiffre d’affaires consolidé, à 484 millions DH, contre 464 millions en 2015. Il faut dire que CTM a, entre temps, beaucoup investi dans le rehaussement de son niveau de service. Avec un budget de 116 MDH (contre 101 MDH en 2015), l’entreprise a misé sur le réaménagement de nouvelles agences et gares (Rabat, Asilah, Laâyoune et Dakhla). «À défaut d’avoir des endroits fonctionnels et agréables pour les usagers, nous avons dû supporter, nous-mêmes, le coup d’investissement de ces gares», tance le PDG. Les formations du personnel de guichet et chauffeurs contribuent également dans l’amélioration du service. Quand au CTM Premium (lancé en 2014), le service représente un autre relais de croissance pour l’entreprise. «Ce nouveau service nous a permis de capter une nouvelle clientèle», souligne le PDG. Aucune inquiétude donc pour le patron de CTM concernant la concurrence ferroviaire et aérienne. Pour lui, ce sont des modes de transport complémentaires. Même si, toutefois, à l’international, le transporteur a réduit sensiblement les destinations depuis l’ouverture de l’Open Sky en 2006.

Le chiffre d’affaires à l’international s’est limité à 24 MDH (soit à peine 4% du CA global) et devrait, selon le management, se tasser autour de ce niveau là durant les années suivantes. Les opportunités, Errhaimini ira les chercher en Afrique. Outre le transfert de savoir-faire conclu avec la Côte d’Ivoire, le groupe n’attend que leurs autorisations pour commencer à desservir la Mauritanie et le Sénégal. En attendant, la croissance est désormais, boostée, principalement par le réseau national. Sauf qu’au niveau local, certains problèmes structurels persistent et pèsent encore sur la profession. Errhaimini regrette l’annulation du fonds dédié au rachat des agréments détenus par des personnes physiques. «C’est une mesure que nous avions bien accueillie lorsqu’elle avait été annoncée dans la loi de Finances 2014, puisqu’elle permettra de ne garder dans le secteur que les professionnels». Finalement, le projet n’a pas été validé par les conseillers. Le dialogue a été rompu, depuis, entre les différents protagonistes et le secteur est retourné à la case départ. «Nous sommes prêts à reprendre les discussions avec le nouveau gouvernement», déclare Errhaimini. Dans l’attente de la réforme du transport public des voyageurs -annoncée en tant que projet par l’État cinq années auparavant-, le réseau CTM n’a quasiment pas évolué. «Nous n’avons pas fait de demandes d’ouverture de nouvelles lignes, sous prétexte que le gouvernement n’a pas encore dévoilé sa feuille de route pour le secteur», explique le PDG.

Par ailleurs, l’entreprise, qui compte actuellement 223 véhicules, a vu son résultat net grimper de 21,6% à 67 MDH. L’augmentation touche également son résultat d’exploitation, qui s’élève à 57 MDH, soit une progression de 16% attribuée à la croissance du chiffre d’affaires et à la maîtrise des charges; la cession de 2 lots de terrain et la baisse du cours du pétrole qui ont eu un effet positif sur la trésorerie du groupe, entre autres. Mais l’amélioration des résultats est surtout attribuable à la cession d’une trentaine de véhicules en fin de vie. La cadence de renouvellement de la flotte de l’entreprise est estimée à 5,5 années quand la durée de vie d’un autocar CTM est limitée à 2,8 années. En face, le parc s’est étoffé de 39 véhicules nouvelle-génération. Leur prix est certes 10% plus cher que les autocars ordinaires, mais l’opérateur assure qu’il est arrivé à baisser sa consommation en carburant. Chose qui semblait peu évidente depuis la décompensation des produits pétroliers en 2014. «Avec des véhicules plus jeunes, nous consommons également moins de pièces de rechange et d’huile moteur. Ce qui améliore davantage notre rentabilité», assure le management.

Au final, l’entreprise a enregistré un chiffre d’affaires consolidé de 600 MDH, soit en hausse de 4% par rapport à 2015. Le résultat net part du groupe s’élève à près de 70 MDH. Suite à cette performance, le Conseil d’administration proposera la distribution d’un dividende de 45 DH par action (un dividende ordinaire de 32 DH par action et un dividende exceptionnel de 13 DH par action). Côté perspectives, l’entreprise prévoit de maintenir son effort d’investissement, dédié principalement à la rénovation des gares existantes, ouverture de nouvelles lignes et agences et renforcement de l’activité messagerie (dont la part de marché s’élève à 23%).  


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