Éco-Business

Croissance. Tenir jusqu’en 2020 !

Selon la Banque centrale, l’évolution du PIB devrait continuer à ralentir cette année avant de redécoller en 2020, avec en parallèle un rebond des exportations automobiles qui devrait soulager les comptes extérieurs.

L’économie nationale devrait continuer à souffrir de sa relative apathie jusqu’en 2020. Les derniers chiffres publiés par Bank Al-Maghrib (BAM) à l’occasion de la réunion de son conseil renvoient en tout cas à une année 2019 quelque peu similaire à l’année écoulée. Ainsi, les données provisoires des comptes nationaux annuels indiquent un ralentissement de la croissance à 3% en 2018 après 4,2% un an auparavant, avec une décélération de 15,2% à 4% pour le secteur agricole et de 2,9% à 2,6% pour les activités non agricoles. Sur le marché du travail, l’économie nationale a créé, entre le premier trimestre de 2018 et le même trimestre de 2019, 15.000 postes contre 116.000 un an auparavant. L’agriculture a enregistré une perte de 152.000 emplois, alors que les secteurs non agricoles ont créé 167.000 postes, dont près de 40% dans le commerce de détail. Tenant compte d’une baisse de 0,4% de la population active, le taux d’activité a reculé de 0,9 point de pourcentage à 46,2%, et le taux de chômage est revenu de 10,5% à 10% au niveau national et de 15,6% à 14,5% en milieu urbain.

En termes de perspectives, ces dernières devraient connaître, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, un accroissement de leur valeur ajoutée de 3,6% en 2019 puis de 3,9% en 2020. Pour sa part, tenant compte d’une production céréalière estimée par le ministère de l’Agriculture à 61 millions de quintaux, la valeur ajoutée agricole reculerait de 3,8% en 2019 avant d’augmenter de 6% en 2020, sous l’hypothèse d’une récolte moyenne. Dans ces conditions, la croissance globale ressortirait à 2,8% en 2019 et marquerait une accélération à 4% en 2020. L’année 2019 sera également marquée par une conjoncture internationale difficile puisque sur les marchés des matières premières, le cours du Brent s’est inscrit en hausse sur les cinq premiers de mois de l’année pour se situer en mai à 70,5 dollars/ baril en moyenne. Il devrait ressortir sur l’ensemble de l’année 2019 à 67,8 dollars/baril, en recul de 4,6% par rapport à 2018. En 2020, le marché connaîtrait un certain équilibre et le cours se situerait à 63,8 dollars/baril. En ce qui concerne les phosphates, impactés par le repli de la demande émanant de la Chine et de l’Inde ainsi que par la diminution des coûts de certains intrants, les prix des dérivés se sont orientés à la baisse et devraient terminer l’année 2019 avec des reculs de 6,0% à 370 dollars/t en moyenne pour le phosphate diammonique et de 1,9% à 340 dollars/t pour le super phosphate triple. À l’inverse, le prix du brut devrait marquer un accroissement de 19,5% à 105 dollars/t. En 2020, les cours évolueraient légèrement au-dessus de ces niveaux.

Au plan des comptes extérieurs, la bonne performance des exportations se poursuit, avec une progression de 4,5% à fin avril, portée notamment par les ventes de phosphates et dérivés. Toutefois, les importations se sont alourdies de 4,7%, tirées en grande partie par les achats de biens d’équipement et des demi-produits. Quant aux recettes de voyage, elles se sont améliorées de 1,5%, alors que les transferts des MRE ont accusé un recul de 2,9%. En termes de perspectives, la dynamique des exportations se maintiendrait à moyen terme, avec en particulier un rebond des ventes de l’automobile en 2020, en lien avec l’entrée en production de l’usine PSA prévue au cours du second semestre de 2019. En regard, les importations sont projetées en ralentissement, avec les baisses attendues de la facture énergétique et du rythme d’acquisition des biens d’équipement. Les recettes de voyage et les transferts des MRE devraient enregistrer une amélioration de leur rythme au terme de 2019 et se renforcer en 2020. Tenant compte de ces évolutions et sous l’hypothèse d’entrées de dons du CCG de 2 MMDH en 2019 et de 1,8 MMDH en 2020, le déficit du compte courant s’allégerait de 5,5% du PIB en 2018 à 4,5% en 2019 puis à 3,1% en 2020.

Pour ce qui est des opérations financières, les recettes d’IDE devraient osciller autour d’un montant équivalent à 3,4% du PIB, et les entrées au titre des prêts connaîtraient des augmentations notables, avec deux sorties attendues du Trésor à l’international, l’une en 2019 et l’autre en 2020. Dans ces conditions, les réserves internationales nettes (RIN) s’établiraient à 239 MMDH à fin 2019 et à 234,5 MMDH au terme de 2020, continuant ainsi à assurer la couverture d’un peu plus de 5 mois d’importations de biens et services.



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