Crédits bancaires : la relance se poursuit
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Les besoins de financement des entreprises et des ménages continuent d’évoluer, avec une demande soutenue pour l’investissement et l’immobilier, tandis que les dépôts bancaires affichent une forte dynamique. Si certaines catégories de crédits connaissent un essoufflement, d’autres poursuivent leur progression, révélant des tendances contrastées.
Alors que les crédits aux entreprises poursuivent leur progression à un rythme modéré, les ménages continuent de dynamiser la croissance du crédit bancaire. C’est ce qui ressort du tableau de bord crédits de Bank Al-Maghrib à fin décembre 2024, lequel indique que l’encours du crédit bancaire a atteint 1.166,3 milliards de dirhams. Ce qui représente une hausse annuelle de 4,6%, en glissement annuel. Mais cette évolution reflète des dynamiques contrastées entre les différents segments du marché.
Des financements en hausse pour l’équipement et l’immobilier
En effet, les crédits octroyés aux entreprises non financières privées ont enregistré une progression annuelle de 0,7%, portée essentiellement par la hausse de 10,7% des crédits à l’équipement et de 4,6% des prêts destinés à la promotion immobilière.
En revanche, les facilités de trésorerie ont reculé de 3,9% sur la période. L’enquête sur les conditions d’octroi de crédit au troisième trimestre 2024 renseigne également sur les critères d’octroi qui sont restés inchangés pour les crédits de trésorerie et d’équipement, tandis qu’ils ont été assouplis pour les prêts à la promotion immobilière.
Ces tendances concernent aussi bien les très petites, petites et moyennes entreprises que les grandes entreprises. La demande, quant à elle, s’est orientée à la hausse pour l’ensemble des catégories de crédits et pour toutes les tailles d’entreprises.
Coût du crédit, une tendance globalement stable
En termes de financement, l’enquête de conjoncture de BAM révèle que 75% des industriels ont jugé l’accès au financement bancaire normal au quatrième trimestre 2024, contre 16% qui l’ont estimé difficile. Par ailleurs, le coût du crédit est resté stable pour 87% des entreprises, tandis que 10% ont signalé une baisse.
Les taux appliqués aux nouveaux crédits ont reculé de 7 points de base au 4e trimestre, pour s’établir à 5,26% en moyenne par rapport à la même période un an auparavant. Plus en détail, ces taux se sont fixés à 5,08% pour les grandes entreprises et à 5,7% pour les TPME.
Les crédits accordés aux ménages ont progressé de 1,7% sur un an, portés par une augmentation équivalente des prêts à l’habitat et une hausse de 1,4% des crédits à la consommation. Le financement participatif destiné à l’habitat, principalement sous forme de Mourabaha immobilière, a poursuivi sa progression, atteignant 24,9 MMDH, contre 21,6 MMDH un an auparavant.
Au 3e trimestre 2024, les banques ont indiqué des critères d’octroi inchangés pour les prêts à l’habitat et à la consommation. La demande pour ces types de crédits a, en revanche, augmenté. Concernant les taux appliqués aux nouveaux crédits, ils ont globalement reculé au 4e trimestre 2024, s’établissant à 5,8%. Les crédits à la consommation ont enregistré un repli de 7 pbs à 6,99%, tandis que les prêts à l’habitat ont stagné à 4,75%.
Dépôts bancaires, une dynamique soutenue
Les dépôts auprès des banques ont atteint 1.271,4 MMDH durant la même période, enregistrant une progression annuelle de 9%. Les dépôts des ménages ont augmenté de 7,5% pour s’établir à 924,3 MMDH, dont 209,6 MMDH détenus par les Marocains résidant à l’étranger (MRE).
De leur côté, les dépôts des entreprises non financières privées ont bondi de 15,6%, pour se situer à 236,6 MMDH. Concernant la rémunération des dépôts, le taux des dépôts à terme à 12 mois a progressé de 26 pbs pour s’établir à 3%, tandis que celui des dépôts à 6 mois a légèrement baissé de 2 pbs à 2,33%. Le taux minimum de rémunération des comptes d’épargne pour le premier semestre 2025 a été fixé à 2,21%, soit une baisse de 27 pbs par rapport au semestre précédent.
Ces tendances traduisent une évolution contrastée du crédit bancaire, marquée par une demande soutenue pour les financements immobiliers et d’équipement, une relative stabilité des coûts du crédit et une forte progression des dépôts bancaires.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO