Coopératives. Le secteur veut un véritable changement d’échelle
Le programme Mourafaka, destiné aux coopératives de moins de 2 ans, devra faire son bilan mais aussi émettre des projections pour la prochaine décennie. La création d’emplois est le souci primordial des instances en charge de l’accompagnement des coopératives.
Conçu pour faire émerger une nouvelle génération de coopératives, le programme Mourafaka reste le pilier de l’assistance assurée par l’État au secteur coopératif. 500 coopératives nouvellement créées sont annuellement ciblées par le programme qui devra étaler ses réalisations étalées sur 5 ans. À rappeler que ce bilan devra être fait avant la fin du délai légal, fixé, pour les coopératives en vue de se conformer aux nouvelles exigences légales, à décembre 2019. L’objectif est de doter le gouvernement d’une plus grande visibilité à travers un état des lieux bien documenté et un plan d’action pour la prochaine décennie. 6.745 coopératives ont procédé à leur mise en conformité avec la loi 112-12, selon les chiffres du premier semestre de cette année, qui indiquent aussi que 1.572 ont été créées avant l’entrée en vigueur de la loi 112-12, et sont de facto concernées par l’adaptation légale. D’autres indicateurs montrent que 5.493 coopératives ont enregistré leur dossier, tandis que celles en cours d’enregistrement sont au nombre de 1.252. Pour leur part, les coopératives récalcitrantes restent majoritaires avec 8.985 n’ayant pas encore entamé les procédures de régularisation de leur statut. Le bras coopératif de l’État, en l’occurrence l’Office de développement de la coopération (ODCO), a tenu une série de rencontres régionales destinées à encadrer des rencontres relatives à la conformité des statuts des acteurs coopératifs et de leurs unions. L’accent a été mis, par l’office, sur la nécessité de convoquer, selon un calendrier précis, les Assemblées générales extraordinaires des coopératives concernées, et de figurer sur le registre des coopératives avant le 31 décembre prochain, sous peine de perdre leur statut.
L’impact de la stratégie de l’économie solidaire
Au moment où le gouvernement se penche sur une nouvelle stratégie pour les 10 années à venir, l’impact de la stratégie 2010-2020 est très faiblement ressenti. «Malgré les efforts déployés, les résultats de cette stratégie restent en deçà des objectifs escomptés, surtout en matière de création d’emplois», indique l’évaluation gouvernementale.
Pour changer la donne, l’État compte énormément sur le processus de mise en conformité des coopératives, avec leur nouveau statut «qui apporte beaucoup de souplesse et de facilité à la création des coopératives, à la gestion de la fiscalité, et à d’autres programmes d’appui en matière de commercialisation», selon la même source.
Parmi les insuffisances émaillant le cycle de vie des coopératives figure essentiellement la faiblesse de leurs capitaux propres, du fait d’apports très limités en termes de parts sociales et du non-réinvestissement des excédents dans la coopérative. L’État s’est focalisé sur des formations de base pour les gérants des coopératives nouvellement constituées, ainsi que sur des formations continues pour les gérants permanents des coopératives en activité peinant à décoller. Outre ces aspects, les conclusions du bilan de Mourafaka concernent la nécessaire amélioration de la compétitivité, synonyme d’emplois durables. Il s’agit à la fois de soutenir la compétitivité des coopératives par le biais d’une intégration horizontale, faisant appel aux opportunités de structuration régionale de filières potentiellement porteuses, et d’une intégration verticale, basée sur le développement de la chaîne de valeur des produits à haute valeur ajoutée, sans oublier un traitement fiscal prenant en considération les particularités du secteur et les caractéristiques des catégories auxquelles il s’adresse.